Le tourisme vert, la tendance post-COVID

Le tourisme vert est apparu ces dernières années comme une tendance de fond, accentuée encore un peu plus depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19. Un réel besoin de retour à la nature se fait sentir et le Vietnam ne fait pas exception.

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De petites actions pour changer les mentalités

Visiteurs découvrant le tourisme vert dans le village maraîcher de Trà Quê à Quang Nam (Centre)
Photo : CTV/CVN

Selon le site web de tourisme de renommée mondiale Booking.com, l’épidémie de COVID-19 a contribué à améliorer la sensibilisation des visiteurs à la conservation de la nature et de la culture, ce qui se traduit par une demande accrue en éco-tourisme. Environ 97% des voyageurs vietnamiens pensent que le tourisme durable est très important et 88% indiquent que la pandémie leur a donné envie de voyager d’une manière durable dans l’avenir.

De nombreux touristes se disent prêts à éviter les destinations prisées afin de ne pas mettre plus de pression sur les lieux surpeuplés. Les professionnels du tourisme sont en train de s’adapter à cette nouvelle tendance.

Des séjours d’immersion

"Nous voulons orienter le tourisme dans notre province vers des pratiques plus durables, afin de pouvoir bénéficier le plus longtemps possible des ressources disponibles", a indiqué Phan Xuân Thanh, président de l’Association du tourisme de Quang Nam (Centre).

Avec le soutien du Programme suisse de tourisme durable (SSTP), Quang Nam a mis en place un ensemble de critères pour définir ce qu’est le tourisme vert. Les autorités locales peuvent ainsi développer des produits et services en adéquation avec ces critères. Parmi les exemples de sites durables et de tourisme régénératif, on peut citer le village maraîcher de Trà Quê qui a intégré la liste des dix destinations à ne pas manquer au Vietnam du quotidien français Le Figaro en mai 2015.

Un certain nombre de modèles de tourisme régénératif a été déployé dans le pays ces dernières années. Le modèle de production du riz du 10e mois lunaire, qui a été restitué par l’ingénieur Lê Quôc Viêt, est très apprécié des touristes. Il y a sept ans, il utilisait le champ de plus de 2 ha de sa famille dans la commune de Vinh Hoà Hiêp, district de Châu Thành, province de Kiên Giang (Sud), pour cultiver des variétés de riz indigènes (six mois pour une seule récolte).

Le riz pousse et se développe naturellement pendant une demi-année sans utiliser d’engrais ni de pesticides. Après avoir réussi à rétablir la riziculture, il a également aidé les foyers environnants à élever des crevettes. Avant la pandémie, M. Viêt ouvrait sa ferme aux touristes pour leur permettre de découvrir la riziculture et comprendre la culture locale.

Zone d’éco-tourisme de Muoi Ngot à Cà Mau (Sud)
Photo : CTV/CVN

Parmi les projets touristiques immersifs, on peut aussi citer le modèle d’éco-tourisme communautaire de Muoi Ngot de Pham Duy Khanh à Cà Mau (Sud). Ouvert en 2015, ce site connaissait un vif succès avant la pandémie. Muoi Ngot est l’un des hauts lieux de l’apiculture. Aujourd’hui, les apiculteurs locaux peuvent se targuer de perpétuer un métier traditionnel qui a été inscrit au patrimoine culturel immatériel national. C’est un certain Pham Duy Khanh qui s’occupe du site. Pour lui, aucun doute : apiculture et tourisme peuvent faire bon, et même très bon ménage.

"Chez nous, les touristes peuvent aller en forêt avec les apiculteurs pour chercher les nids d’abeilles sauvages et les ramener dans l’exploitation", a expliqué M. Khanh. "J’ai consacré plus de six ans à édifier ce modèle avec le désir de créer un environnement accueillant. Aujourd’hui, la préservation de nos métiers traditionnels passe par la création de produits touristiques qui les met en valeur", a-t-il ajouté.

Non seulement un modèle d’éco-tourisme protège l’environnement mais il crée également des emplois et des revenus pour les habitants locaux. "En plus des amateurs de miel, la région est tout aussi accueillante pour celles et ceux qui aiment pêcher ou visiter des exploitations d’arbres fruitiers", a partagé Nguyên Tuyêt Hông, touriste de Hô Chi Minh-Ville. "C’est vraiment génial de pouvoir faire un séjour en immersion dans la nature ! Je n’aurais jamais cru qu’on pouvait pêcher en disposant des pièges dans une rivière : rien que pour ça, ça valait le déplacement !", a-t-elle remarqué.

Participation des jeunes

Se lançant dans la voie du tourisme régénératif, plusieurs jeunes ont créé leurs propres marques. C’est le cas de Sùng Mi Phin, un H’mông né en 1994 dans le district de Dông Van, province de Hà Giang (Nord). Diplômé en pédagogie, il a abandonné le métier d’enseignant, qui ne lui convenait pas, pour apprendre l’anglais et travailler dans le tourisme.

En logeant dans la maison sur pilotis de ses parents, les voyageurs venant à son homestay (séjours chez l’habitant) ne profiteront pas de services touristiques habituels comme dans d’autres endroits. À la place, ils seront invités à devenir pendant quelques temps de véritables "H’mông autochtones" qui commencent et finissent une nouvelle journée comme la population locale. Ils auront ainsi la possibilité de participer à la récolte des légumes, la culture du maïs, la confection de tissus, la cuisine et bien sûr la dégustation de plats traditionnels. On leur apprendra aussi à jouer de la flûte, à chanter, etc.

Mai Huong/CVN

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