Le salon automobile de Détroit s'ouvre dans un climat d'incertitude

La hausse des taux d'intérêt et le ralentissement de l'économie mondiale vont-ils enrayer le crédit auto? Les tensions commerciales sont-elles là pour durer? Le salon automobile de Détroit s'ouvre lundi 14 janvier dans un climat d'incertitude pour un secteur affecté par la flambée des coûts de l'acier et de l'aluminium.

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Le stand du constructeur Ford lors du salon automobile de Detroit
Photo: AFP/VNA/CVN

Cette édition, qui marque les 30 ans de cette grand-messe, est la dernière se tenant en hiver: à partir de 2020, les organisateurs donneront rendez-vous au mois de juin pour donner une meilleure visibilité au salon, dont les dernières éditions ont été éclipsées par le raout de l'électronique de Las Vegas (CES) où se bousculent les constructeurs automobiles pour présenter les technologies des modes de transport de demain.

C'est la première fois depuis 2009, année de la faillite de General Motors (GM) et de Chrysler, que l'automobile est prise dans un tourbillon d'inconnues.

En vrac, il y a l'éventuelle disparition des berlines et citadines en Amérique du Nord, l'envolée des prix de l'acier et de l'aluminium, conséquence de la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis - les deux premiers marchés automobiles au monde -, et le ralentissement économique mondial, principalement de l'économie chinoise, qui coïncide avec la remontée des taux d'intérêt américains.

Sauver les marges

Les experts s'interrogent aussi sur les conséquences sur les ventes de voitures du renchérissement du coût du crédit pour les consommateurs et de la hausse actuelle des prix des véhicules.

Les subventions fédérales accordées aux voitures électriques ont fortement diminué, GM et Ford sont en pleine restructuration, tandis que le niveau très élevé des stocks de Fiat Chrysler inquiète pour sa part les marchés financiers.

Après une série de revers, dont des accidents mortels, et une règlementation qui se fait encore attendre, l'euphorie générée par le développement de la voiture autonome, promise sur les routes dès 2020 par un grand nombre de constructeurs et de géants de la Silicon Valley, s'est évaporée.

"Ce qui va être le consensus lors de ce salon de Détroit (...), c'est que les bénéfices et les ventes vont commencer à se contracter cette année", estime Adam Jonas, analyste chez Morgan Stanley.

Par conséquent, "ce ne serait pas une surprise de voir certains constructeurs réévaluer la pertinence de certaines usines", opine Jessica Caldwell chez Edmunds.com.

GM a déjà fait part de fermetures d'usines et de suppressions d'emplois et pourrait annoncer de nouvelles mesures d'économies.

Ford devrait lui emboîter le pas dans les prochaines semaines après avoir décidé de mettre fin à la production de berlines et de citadines aux marges faibles. Il pourrait fermer des usines aux capacités sous-utilisées et supprimer des dizaines de milliers d'emplois à travers le monde, avance Adam Jonas.

Si les ventes de véhicules neufs ont atteint aux États-Unis un nouveau record en 2018 - environ 17,3 millions de nouvelles immatriculations, en hausse de 1,8% sur un an - la plupart des observateurs tablent sur un recul marqué cette année et parient sur une cascade de mauvaises nouvelles pour les actionnaires.


AFP/VNA/CVN

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