Le retour aux sources de la princesse lao

Manger dans des gargotes, vivre dans un internat, conduire une moto comme les habitants locaux, participerà des activités de volontariat... Nhotkhammani Souphanouvong, 25 ans, née au Laos et d’extraction royale, vit depuis neuf ans au Vietnam, sur les traces de sa grand-mère maternelle.

Nhotkhammani et Nguyên Dac Vinh, premier secrétaire de l’Union de la jeunesse de Hô Chi Minh, lors de la cérémonie de célébration de la 35e Fête nationale du Laos en 2010.

Ses amis l’appellent la «princesse lao» mais Nhotkhammani dit seulement aux gens qu’elle rencontre qu’elle est une métisse vietnamo-laotienne. Amicale et ouverte, Nhotkhammani ne parle pas de sa famille royale. C’est pourquoi peu de personnes savent que son grand-père maternel est Souphanouvong, prince et premier président du Laos, et sa grand-mère Nguyên Thi Ky Nam, une Vietnamienne d’origine de la ville de Nha Trang, province de Khanh Hoà (Centre).

Nhotkhammani raconte qu’il y a 70 ans, sa grand-mère est allée vivre au Laos avec son grand-père. Aujourd’hui, elle veut retourner au Vietnam. Une sorte de retour aux sources en somme. C’est à l’âge de 16 ans qu’elle a découvert le pays de sa grand-mère, pour y étudier. Son souhait est de contribuer au développement des relations entre les deux pays.

Bien que familiarisée au vietnamien et à la culture vietnamienne depuis son enfance par sa mère et sa grand-mère, Nhotkhammani a quand même rencontré des difficultés les premiers jours au lycée Huu Nghi 80, dans le chef-lieu de Son Tây, en banlieue de Hanoi. «J’ai beaucoup pleuré. Ma mère devait me téléphoner souvent pour m’encourager», raconte-t-elle. En 2003, elle est entrée à l’Académie diplomatique du Vietnam où elle a décroché un mastère. Déjà neuf ans que Nhotkhammani vit au Vietnam. Actuellement, elle prépare un doctorat sur les relations Vietnam-Laos.

Avec son vietnamien courant, Nguyên Thi Kim Nga (son nom vietnamien) passe inaperçu dans la population vietnamienne. Sauf quand elle porte le sarong, vêtement traditionnel de son pays.

Nhotkhammani (gauche) et sa mère lors de la cérémonie de remise du diplôme de mastère en 2009.

Miss d’amitié

Simple de nature, Nhotkhammani pense qu’elle est plus dégourdie que ses amis du même âge en raison de ses années passées loin de sa famille. Grâce à ses bons résultats scolaires, elle reçoit souvent des bourses. Elle aime les activités communautaires et organisent souvent des échanges sportifs et artistiques entre étudiants vietnamiens et lao.

En 2006, elle a été élue Miss d’amitié de l’Académie diplomatique du Vietnam. Elle est actuellement vice-présidente de l’Association des étudiants lao à Hanoi. La «princesse lao» aime voyager dans les régions reculées du Vietnam pour découvrir de nouvelles choses sur la culture vietnamienne et se faire de nouveaux amis. Elle n’a pas encore visité le Sud du Vietnam ou la province natale de sa grand-mère au Centre, mais compte bien y aller un jour.

Elle adore la gastronomie vietnamienne. Ses deux plats préférés sont le pho et le bun dâu mam tôm (vermicelle, tofu et salaison de crevettes). Pendant ses temps libres, elle flâne dans les rues à moto, comme une vraie Vietnamienne. Mais la plupart de son temps est consacré à la lecture, doctorat oblige...

La famille de Nhotkhammani lors d’une visite au Vietnam.

Fière de sa famille

«Être née dans une famille royale est pour moi une fierté, et me pousse à faire des efforts dans la vie. Enfant, quand j’allais voir mes grands-parents, mon grand-père me préparait souvent du chocolat et me racontait des histoires sur le Vietnam, le Président Hô Chi Minh et les rencontres entre le Président et sa famille», a-t-elle confié. Son choix de l’Académie diplomatique du Vietnam a été influencé par sa mère qui était autrefois étudiante ici. «En 1967, l’Armée américaine a bombardé Hanoi et les étudiants de l’académie ont dû partir à Bac Thai (cette région comprend actuellement les provinces de Bac Kan et Thai Nguyên, au Nord, NDLR). Le jour, ils étudiaient et le soir, ils construisaient des routes. Ma mère a reçu un satisfecit. Elle et la fille du secrétaire général du PCV, Lê Duân ont décroché le diplôme avec mention Excellent».

Concernant ses projets d’avenir, Nhotkhammani a confié qu’après son doctorat, elle souhaitait travailler dans le monde des affaires étrangères pour continuer à étudier les relations Vietnam-Laos. Nul doute qu’elle sera une excellente passerelle d’amitié !

Hà Minh/CVN

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