Le quêteur de lotus

Trân Bich est businessman de profession et artiste-photographe de passion. Le lotus occupe une place centrale dans son travail et il n’hésite pas à se mouiller - au sens propre - pour ramener des clichés de sa fleur favorite.

Trân Bich est né en 1946 à Nha Trang (province de Khanh Hoà, Centre). Actuellement, il vit dans l’arrondissement de Tân Binh, à Hô Chi Minh-Ville. Après avoir décroché le Bac, il se lance dans les affaires. En 2002, il débute la photographie «pour se ressourcer dans la nature après des heures de travail stressantes», confie-t-il. C’est en mars 2009, à Mui Khê Gà (Phan Thiêt, province de Binh Thuân, Centre), qu’il se prend de passion pour le lotus. Depuis, il écume les lieux où pousse cette fleur symbole de pureté et d’accomplissement spirituel. Ses pérégrinations photographiques l’ont mené des étangs autour de Hanoi jusqu’au delta du Mékong.

 

Trân Bich n’hésite jamais à se mouiller pour prendre des photos de lotus dans l’eau ! 

Trân Bich se souvient du «déclic» à Mui Khê Gà : «Vues de loin, j’ai pensé que c’étaient des roses ou des tulipes. Mais quand j’ai approché, j’ai reconnu le lotus. J’ai pris beaucoup de photos et c’est ce jour-là que la passion m’a pris et ne m’a plus lâché». M. Bich estime que les liens entre la feuille et la fleur du lotus sont semblables au sentiment entre la mère et ses enfants. C’est pourquoi, dans ses œuvres, qui reflètent le cycle de vie de cette plante (de l’épanouissement au flétrissement), feuilles et fleurs coexistent souvent.

Bien qu’il ait participé à trois cours de formation au Club des photographes de Hô Chi Minh-Ville, il considère que la technique n’a qu’un rôle secondaire dans l’obtention d’un bon cliché. «Bien maîtriser la technique, la lumière, le cadrage n’est pas suffisant. Pour bien photographier un sujet, il faut d’abord être passionné. Il faut aussi analyser ses photos déjà prises et en tirer des enseignements». Il est vrai que pour passer des heures à patauger dans les marais infestés de sangsues, avec de l’eau jusqu’au cou parfois, la passion ça aide !

Quatre records nationaux

Trân Bich aime particulièrement ses photos de lotus prises dans un marécage de Cu Chi, un district suburbain de Hô Chi Minh-Ville. Peu de fleurs, mais aux tiges particulières. Le photographe les compare avec des victimes de l’agent orange. Bien que malformées, elles sont pleines de vie. «Le lotus, qui s’extirpe de la fange pour s’épanouir en plein air, symbolise la volonté pour surmonter les difficultés».

Une œuvre de Trân Bich.

Le lotus n’est pas un sujet nouveau des photographes, bien au contraire. On pourrait même dire que c’est un des grands classiques de la photo de nature. Au Vietnam, Trân Bich est celui qui a le plus photographié cette plante. Sous toutes les coutures. Contrairement à la plupart des photographes, il ne se limite pas à la fleur épanouie dans toute sa splendeur, sujet bien trop facile. Non, il s’intéresse aussi aux autres parties de la plante, aux feuilles, aux tiges, à l’infrutescence (le fruit), et ce à toutes les saisons de l’année, même au cœur de l’hiver quand il ne reste plus que des tiges séchées.

En quatre ans, Trân Bich a organisé 19 expositions dans diverses localités. La première en septembre 2009 à Hô Chi Minh-Ville et la plus récente de décembre 2012 à janvier 2013 aussi dans la mégapole du Sud. Toutes des expositions à but philanthropique. Près de trois milliards de dôngs ont été collectés à travers ces évènements, aidant à améliorer la vie d’orphelins, de personnes âgées et de malades en situation de précarité, de bons élèves issus de familles pauvres.

Trân Bich a reçu quatre records nationaux : photographe qui a pris les photos les plus originales sur le lotus (juillet 2011), personne qui a organisé le plus d’expositions sur cette fleur (juillet 2011), organisateur du plus grand nombre d’expositions sur le lotus à but philanthropique (septembre 2013) et photographe qui a pris le plus de photos de lotus en étant dans l’eau (mars 2014).

Ce photographe a aussi reçu de nombreux satisfecit du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, de l’Association des patrimoines culturels du Vietnam, des Comités populaires de Hô Chi Minh-Ville, de la province de Dông Thap (delta du Mékong), de la ville de Dà Lat (province de Lâm Dông, hauts plateaux du Centre), de la province de Thua Thiên-Huê (Centre).

 

Quê Anh/CVN


 

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