Le quartier des Occidentaux à Hanoï

Le quartier des Occidentaux à Hanoï est très dynamique et animé. Les jeunes le considèrent comme un lieu de loisirs et d’éducation. Il est le carrefour des cultures, des langues dans une ambiance amicale et de générosité.

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Le quartier des Occidentaux d’antan...
Photo : CTV/CVN

Au temps de la colonisation, tout Vietnamien qui mettait le pied dans le khu phô Tây (quartier des Occidentaux), expression populaire pour désigner la ville française, ressentait non sans amertume qu’il était un étranger dans la capitale de son propre pays.

L’artère principale Paul Bert avec ses grands magasins, ses cafés concerts, ses hôtels et restaurants de luxe, son cinéma chic et son théâtre imposant : les avenues spacieuses portant des noms français (Gambetta, Félix Faure, Carreau...) et parées d’arbres magnifiques et de villas somptueuses, les palais et monuments néo-classiques majestueux, tout contrastait avec la ville indigène poussiéreuse, aux rues étroites, grouillantes de monde et d’une propreté douteuse.

À la fin de la première guerre d’Indochine en 1954, Hanoï a récupéré ce quartier. Mais le pays devait bientôt faire face à la guerre américaine. Ce n’est qu’au lendemain de celle-ci, à partir de 1975, qu’a pu se développer réellement la conscience collective – au Vietnam et dans le monde – de la nécessité de préserver l’héritage architectural global de Hanoï, qui comprend non seulement la ville ancienne et la citadelle, mais encore la ville moderne bâtie durant la période coloniale. À cet effort de conservation participent bien des gouvernements, organisations et amis étrangers. La concession militaire obtenue par les Français en 1875 au bord du fleuve Rouge, après leur première occupation de Hanoï, constituait l’embryon du quartier des Occidentaux. Cette ville moderne s’est étendue peu à peu au sud de la cité ancienne, se déployant en damier au sud, à l’est et à l’ouest du Lac de l’Épée restituée, jusqu’à la digue du fleuve Rouge : ainsi s’est formée la partie méridionale de l’actuel district de Hoàn Kiêm. En outre à l’ouest, elle allait occuper au-delà de la citadelle (presque démantelée entre 1894-1897), un vaste territoire limité au nord par le lac de l’Ouest et à l’ouest par la rivière Tô Lich : cette extension occupe l’actuel district de Ba Dình.

La genèse du quartier des Occidentaux

... et d’aujourd’hui.
Photo : CTV/CVN

Ce dernier est le centre politique, diplomatique et culturel du pays avec le Mausolée Hô Chi Minh, le Palais présidentiel, le siège du gouvernement, du Parti communiste du Vietnam, des ambassades, le Jardin botanique, la pagode au Pilier unique, etc. Le quartier moderne du district de Hoàn Kiêm englobe de remarquables ouvrages architecturaux (cathédrale Saint-Joseph, Théâtre municipal, temple Ngoc Son, Palais des hôtes du gouvernement, ancienne Compagnie des chemins de fer de l’Indochine et du Yunnan, Palais de justice, musée Louis Finot, Institut Pasteur, de magnifiques villas, etc.) Il est le lieu d’activités administratives, économiques, commerciales et de services. La genèse du quartier des Occidentaux s’est effectuée en plusieurs étapes :

- La période initiale (1873-1900) : marquée par le passage des constructions militaires aux constructions civiles, la création de grandes artères Est-Ouest.

- La période des bâtiments publics (1900-1910) pour le prestige colonial : résidence supérieure, mairie, palais du gouvernement général.

- Les années 1920 sont dominées par le grand nom de l’architecte Hébrard qui conçoit une architecture contextuelle, dénommée style indochinois. On lui doit le musée de l’École française d’Extrême-Orient (Musée Louis Finot, 1925), l’Université (1926) et la Direction des Finances (1931).

- Au cours des années 1930-1940, L.P. Pineau préconise un urbanisme fonctionnaliste contextuel.

- Faisons quelques remarques sur la période 1930-1945. Malgré le nombre relativement restreint de ses réalisations, le style indochinois lancé par Hébrard jouira d’un grand rayonnement auprès des architectes de Hanoï dont le plus remarquable est Arthur Kruze, professeur puis directeur de l’École supérieure des beaux-arts d’Indochine dans les années 1940. Dès les années 1930, la commande publique se raréfiant, ce dernier et ses élèves architectes vietnamiens reprennent les principes de ce style, afin de construire des villas pour la clientèle française et vietnamienne.

Huu Ngoc/CVN
(Avril 2000)

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