Le président afghan confirme que Washington discute avec les talibans

Les États-Unis ont entamé des négociations avec les talibans, a annoncé le 18 juin le président afghan, Hamid Karzaï, premier haut responsable à confirmer officiellement des pourparlers directs entre Washington et les rebelles afghans qui lui tiennent tête depuis près de dix ans.

"Des négociations avec les talibans ont commencé. Ces pourparlers se déroulent bien. Les forces étrangères, notamment (celles envoyées par) les États-Unis, mènent elles-mêmes des négociations", a déclaré M. Karzaï au cours d'une conférence au palais présidentiel de Kaboul.

L'ambassade des États-Unis à Kaboul n'était pas pour le moment joignable pour commenter ces déclarations.

Il s'agit de la première confirmation officielle de pourparlers directs entre Washington et les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis, mais dont la sanglante rébellion a gagné du terrain ces dernières années.

Seule la presse, notamment l'hebdomadaire américain The New Yorker en février dernier, s'était jusqu'ici faite l'écho de telles discussions entre Washington, qui fournit les deux tiers du contingent militaire étranger, fort de 140.000 soldats environ, et les talibans.

Fin mai, le magazine allemand Spiegel avait affirmé que ce dialogue direct avait commencé à l'automne 2010, et donné lieu à trois sessions de pourparlers, dont la dernière aurait eu lieu début mai en Allemagne.

Ces annonces, y compris celle de M. Karzaï, doivent être prises avec prudence, nombre d'experts du dossier estimant que si les signes d'une amorce de dialogue avec les talibans se multiplient, celui-ci reste "balbutiant" et jonché d'obstacles.

Les parties en présence affichent encore pour l'heure des positions inconciliables, et le conflit se poursuit. Le 18 juin, peu après les déclarations de M. Karzaï et non loin du palais présidentiel où il s'est exprimé, trois talibans ont attaqué un poste de police en plein centre de Kaboul, tuant neuf personnes et en blessant 12 autres avant d'être abattus.

Les États-Unis exigent notamment que les talibans renoncent à la violence, rompent tout lien avec Al-Qaïda et respectent la Constitution afghane.

Le commandement taliban en exil, au Pakistan voisin selon de nombreux experts, a de son côté toujours affiché la même fermeté : pas de négociations sans un retrait total des troupes occidentales d'Afghanistan.

Nombre d'experts considèrent que les rebelles restent en position de force, au moment où les Occidentaux, poussés par leur opinions publiques lassées du conflit, s'apprêtent à entamer cet été un retrait, limité, de leurs troupes.

En visite récemment à Islamabad, M. Karzaï avait demandé au Pakistan, acteur incontournable d'un éventuel processus de paix, de favoriser l'accès des insurgés qui le désirent aux négociations. Islamabad s'y est dit prêt.

L'ex-président afghan, Burhanuddin Rabbani, chef du Haut Conseil de la paix (HPC), créé mi-2010 par M. Karzaï pour amorcer le dialogue, a, quant à lui, assuré il y a peu avoir eu des contacts avec les diverses composantes de l'insurrection.

Kaboul a parallèlement demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de lever les sanctions imposées à une cinquantaine de responsables talibans. Le 17 juin, le Conseil a fait un premier pas en décidant d'établir des listes de sanctions séparées pour Al-Qaïda et les talibans.

Les Occidentaux prévoient de maintenir des troupes de combat dans le pays au moins jusqu'à fin 2014, date à laquelle ils doivent en principe transférer la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes.

AFP/VNA/CVN

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