Le Portugal en campagne, les socialistes au pouvoir favoris

Le socialiste Antonio Costa est le grand favori des législatives anticipées du 30 janvier au Portugal mais, alors que la campagne électorale s'est officiellement ouverte dimanche 16 janvier, sa difficulté à former une majorité stable risque de persister.

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Le Premier ministre socialiste portugais sortant Antonio Costa (gauche) avec son adversaire de centre-droit Rui Rio avant un débat télévisé dans les studios de la télévision publique RTP à Lisbonne, le 13 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pressé d'annoncer ce qu'il ferait en cas de victoire sans majorité absolue, scénario prévu par l'ensemble des sondages, M. Costa, juriste de 60 ans, a dit vouloir gouverner seul, en négociant chaque loi au cas par cas, ou avec le soutien d'un petit parti animaliste.

"La solution que nous avions trouvée jusqu'ici n'est manifestement plus possible dans les circonstances actuelles", a-t-il fait valoir jeudi 13 janvier lors du débat télévisé l'opposant à son rival de centre droit, l'ancien maire de Porto Rui Rio, un économiste de 64 ans.

Le chef du gouvernement se référait à la fragile union de la gauche qui lui a permis d'arriver au pouvoir en 2015, et qui avait commencé à s'effriter dans la foulée des législatives d'octobre 2019.

La fin de cette alliance, sans précédent depuis la Révolution des Œillets de 1974, a été scellée par le rejet du projet de budget pour 2022 par les formations de la gauche radicale, le Bloc de gauche et la coalition communistes-verts.

"Nous devons résoudre rapidement cette crise politique absurde", a clamé le Premier ministre sortant, qui espère élire huit députés de plus qu'en 2019 pour décrocher la majorité absolue et ne plus dépendre de tiers.

Grands partis "en bonne santé"

Après quatre années de croissance économique et deux de crise sanitaire dont la gestion n'est pas contestée, l'ensemble des enquêtes prédisent une nette victoire des socialistes, mais pas suffisante pour modifier sensiblement le rapport de forces au Parlement.

"La difficulté à former des gouvernements stables sera le caractère dominant de l'avenir politique du Portugal", affirme le politologue Antonio Costa Pinto, chercheur à l'Institut des sciences sociales de l'Université de Lisbonne.

Le scrutin du 30 janvier devrait par ailleurs marquer "la consolidation de deux nouveaux partis qui viendront défier le principal parti de centre droit", ajoute l'analyste.

Entrés au Parlement en 2019 avec un seul député, l'extrême droite et les libéraux apparaissent dans les sondages au coude à coude avec les deux formations de la gauche radicale, avec 4 à 6% des intentions de vote.

Le Parti socialiste étant crédité de près de 38% des voix, tandis que le centre droit pourrait en recueillir environ 30%, les deux grands partis modérés portugais restent "en bonne santé", contrairement à nombre de leurs congénères européens, note le politologue.

Troisième élection sous pandémie

Le Premier ministre socialiste portugais sortant Antonio Costa avant un débat télévisé avec son adversaire de centre-droit Rui Rio dans les studios de la télévision publique RTP à Lisbonne, le 13 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

La campagne électorale qui a débuté dimanche 16 janvier est la troisième au Portugal sous pandémie. Peu avant l'apparition du variant Omicron, les municipales de fin septembre, que les socialistes ont remporté malgré une défaite surprise à Lisbonne, ont pu se dérouler sans précautions majeures.

Mais, en janvier dernier, le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a été réélu à l'issue d'un scrutin organisé au moment où le Portugal était le plus durement touché par l'épidémie de COVID-19.

Malgré le confinement général en vigueur à l'époque, la participation n'avait pas chuté autant que le craignaient candidats et observateurs.

Aujourd'hui, "nous avons beaucoup de nouveaux cas mais, en termes de mortalité et de maladie grave, le contexte est beaucoup plus favorable", explique le président de l'Association nationale des médecins de santé publique, Gustavo Tato Borges.

Si le Portugal occupe actuellement le 5e rang de l'Union européenne par rapport au nombre de nouveaux cas détectés depuis deux semaines, il n'est que 20e en nombre de décès grâce à un des taux de vaccination les plus élevés au monde.

Afin de réduire le nombre d'électeurs privés d'isoloir s'ils étaient en quarantaine le 30 janvier, une journée de vote par anticipation aura lieu dimanche prochain 23 janvier.


AFP/VNA/CVN

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