États-Unis
Le point sur les tests dans le pays le plus frappé par la pandémie

Avant de lever les mesures de confinement imposées depuis mars aux États-Unis, les experts répètent qu'il faut mettre en place un dépistage massif du nouveau coronavirus afin de pouvoir surveiller sa résurgence et réagir plus vite le cas échéant.

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Un site de dépistage du nouveau coronavirus sur un parking à West Palm Beach, en Floride, le 16 mars.

"Notre système de tests est formidable", a dit Donald Trump mardi 14 avril. "Les capacités de tests du pays sont dangereusement insuffisantes", répond le chef de l'opposition démocrate au Sénat, Chuck Schumer. Voici un état des lieux du dépistage dans le pays, qui comptait mercredi plus de 630.000 cas confirmés et près de 28.000 morts du COVID-19.

Les États-Unis ont réalisé à ce jour 3,1 millions de tests, selon le Covid Tracking Project. Le nombre a vraiment commencé à s'envoler fin mars, et augmente actuellement d'environ un million par semaine. En chiffres absolus, c'est bien plus que tout autre pays. Les Italiens en sont à environ un million de tests réalisés, la Corée du Sud à 500.000 cas testés, selon le site Our World in Data, qui compile les données pour la planète, avec une mise en garde que les statistiques sont souvent incomplètes et imprécises : certains chiffres concernent le nombre de tests, d'autres le nombre de cas (une personne peut être testée plusieurs fois, ou avec deux échantillons à chaque fois). Pour les États-Unis, cela varie d'un État à un autre.

Tout change quand on rapporte à la population, les États-Unis étant peuplés de 329 millions d'habitants. Les Italiens et les Sud-Coréens ont proportionnellement testé plus de monde : de l'ordre de 18 et 10 pour 1.000 habitants, respectivement, contre 9 pour 1.000 aux États-Unis. Les Islandais, petit pays de 364.000 habitants, sont même loin devant avec 100 pour 1.000 habitants (10%) testés.

Capacités

Les tests étaient jusqu'à fin février réalisés uniquement à Atlanta, au siège des Centres de lutte contre les maladies (CDC), qui avaient développé leur propre test de diagnostic mais ont raté la production des tests destinés aux laboratoires publics de chacun des États. Le 29 février, le gouvernement américain a autorisé les laboratoires privés à réaliser leurs propres tests.

Les États-Unis a recensé plus de 27.000 décès.

Mais ces laboratoires, dont les plus grands sont les groupes LabCorps et Quest, ont manqué de capacité pendant des semaines, ce qui a créé des embouteillages. Début avril, un responsable d'hôpital en Virginie décrivait une attente de 5 à 7 jours pour recevoir les résultats pour ses patients.

Ces délais ont désormais été éliminés, a annoncé mercredi 15 avril la fédération des laboratoires, l'American Clinical Laboratory Association. Il y aurait même "des capacités considérables non utilisées". Des tests rapides sont aussi arrivés sur le marché, utilisant des machines déjà largement présentes dans les cliniques et cabinets médicaux : celle d'Abbott, ID NOW, livre un résultat en un quart d'heure.

Un problème demeure : dans de nombreux endroits, par exemple dans la capitale Washington, le quidam ne peut aller se faire tester. Il faut avoir des symptômes et passer par un médecin, alors qu'on sait qu'un nombre important de personnes contaminées n'a pas de symptômes.

Les tests sont censés être gratuits, grâce à une loi adoptée par le Congrès le 18 mars. Les tests ci-dessus disent si, oui ou non, une personne est actuellement infectée. Mais la clé du déconfinement sera de savoir qui, dans le passé, a été contaminé et est potentiellement immunisé contre une ré-infection.

Pour le savoir, un autre type de test existe, beaucoup plus simple, à partir d'une goutte de sang : les tests de sérologie, qui cherchent des anticorps. Ces anticorps sont la mémoire du système immunitaire, et apparaissent après une infection. Les autorités veulent développer ces tests dans l'espoir qu'ils aident à déterminer qui peut retourner travailler en sécurité.

Mais ils ne sont pas encore largement disponibles. Et leur qualité est variable, un problème aggravé par le fait que l'agence américaine du médicament, la FDA, après avoir tardé, a autorisé l'industrie à produire et distribuer des tests sans homologation. Le géant médical Abbott a annoncé mercredi qu'il s'apprêtait à expédier un million de ces tests, avec un total de quatre millions d'ici fin avril.

À New York, tous les soignants des hôpitaux et des premiers secours seront testés systématiquement, a annoncé le gouverneur, mais il a demandé de l'aide du gouvernement fédéral pour monter en échelle et tester le reste de la population.


AFP/VNA/CVN

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