Le patrimoine, moteur de la vie culturelle nationale

Le Vietnam possède un large éventail de patrimoines matériels et immatériels inestimables nécessitant une sauvegarde. Parmi eux, les sites dédiés au culte du génie Tan Viên reflètent la diversité ainsi que la beauté de la culture et de la spiritualité des Vietnamiens.

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Un coin de Dai Nôi (Grand Intérieur) dans l’ensemble de monuments de Huê, classé en 1993 au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les patrimoines culturels sont désignés comme l’ensemble des biens matériels et immatériels ayant une grande importance historique, esthétique ou architecturale. Ils sont cepen-dant aujourd’hui confrontés à des défis de plus en plus pressants dont le dérèglement climatique, les catastrophes naturelles ou encore l’urbanisation… C’est pourquoi, ils ont besoin d’être préservés dans le respect de leur diversité et de leur caractère unique. Car une fois endommagés ou détruits, ces biens seront pour toujours perdus.

Le Vietnam possède un grand nombre de patrimoines de grande valeur. Il ne cesse de redoubler d’efforts afin de les protéger dans le but d’assurer la survie des héritages du passé ainsi que de les mettre à disposition des générations futures.

Culte du génie Tan Viên

Le système de patrimoines culturels du pays comprend de nombreux sites, notamment des ouvrages dédiés au culte des génies.

Autrefois, chaque village comprenait une maison commune, un temple, une pagode ou un pagodon où l’on pratiquait le culte de divinités et des Déesses-Mères. On peut citer, entre autres, Tan Viên Son Thanh (de son vrai nom Nguyên Tuân), connu sous le nom Son Tinh ou le génie des montagnes de Tan Viên à Ba Vi, Hanoï. Selon la légende, relatant le combat inlassable des paysans contre les crues du fleuve Rouge, il aurait vaincu Thuy Tinh, le génie des eaux. Le culte de Tan Viên Son Thanh possède une forte vitalité et demeure bien ancré dans la vie spirituelle des Vietnamiens depuis des générations. Étant l’un des quatre génies immortels, Tan Viên Son Thanh est considéré comme la divinité la plus importante de la croyance vietnamienne. Mais malheureusement, peu de personnes le connaissent ou ne connaissent que la célèbre légende du génie des montagnes et du génie des eaux (Son Tinh et Thuy Tinh). En effet, son culte existe depuis plusieurs milliers d’années et a laissé son empreinte dans de nombreux villages, notamment dans le delta du fleuve Rouge.

On peut donc citer le temple Lang Suong ou la maison commune de La Phù dans le district de Thanh Thuy, province septentrionale de Phu Tho, où les habitants pratiquent le culte de Tan Viên Son Thanh. En particulier, le temple Lang Suong est lié étroitement à la naissance de Son Thanh, affirmant ainsi que celui-ci a bel et bien existé et qu’il n’est pas seulement un produit de l’imagination des Vietnamiens d’antan.

Sur l’ensemble du pays, le nombre d’ouvrages dédiés au culte de ce génie est estimé à plusieurs centaines, dont le temple Thuong (Temple supérieur) sur le mont Ba Vi, les maisons communes de Tây Dang, Thuy Phiêu et Dông Viên à Ba Vi. Chacun porte une architecture propre avec des bas-reliefs joliment gravés sur les toits, les murs et les portes, qui reconstituent des scènes où le génie enseigne aux habitants à labourer, pêcher, chasser, chanter et danser. Le tout reflétant de manière vivante l’histoire entourant l’un des symboles de la croyance vietnamienne.

Le culte de Son Thanh ne se limite pas à l’existence de vestiges mais se trouve également dans les annales historiques. Dans le registre généalogique royal Dai hoa thân kinh (ancien document sur l’histoire du pays), une partie a été réécrite par le Docteur ès humanités Trinh, Nguyên Binh Khiêm dont le contenu fait les louanges de Tan Viên Son Thanh.

Préservation, la question du présent et du futur

Temple dédié au culte du génie Tan Viên au mont Ba Vi, à Hanoï.
Photo : Vietnamplus/CVN

Bien que le culte de Tan Viên Son Thanh ait laissé derrière lui un des patrimoines les plus riches en ouvrages et monuments, sa préservation demeure une question majeure pour les organes et experts concernés.

Les changements socio-économiques impliquent une distance entre la culture traditionnelle et contemporaine, avec des différences notamment en termes d’arts, d’architecture… Ainsi, pour relier tradition et modernité, il est nécessaire

de sauvegarder ces patrimoines et les valeurs ancestrales qui s’y rattachent afin de les faire perdurer à l’avenir.

La protection et la promotion visent à réaliser le double objectif de "réveiller" leurs potentialités et d’en faire un attrait national afin de promouvoir l’image du pays à l’international.

De plus, éduquer sur les patrimoines constitue une des mesures les plus efficaces pour leur préservation. Les histoires et les leçons à l’école ne suffisent plus pour susciter l’engouement des jeunes. Selon le Pr. associé-Dr. Bùi Hoài Son, directeur de l’Institut national de la culture et des arts du Vietnam, "afin de réveiller la passion pour les patrimoines culturels, il nous faut les rendre plus captivants et explorer les valeurs répondant au goût contemporain".

Le patrimoine culturel constitue une passerelle entre le passé et le présent. Il fait partie inhérente et inséparable de la diversité culturelle incarnée dans la vie quotidienne, les us et coutumes ainsi que les croyances du peuple. Sa préservation est aussi la protection de l’âme d’une culture séculaire et originale du pays.

My Anh/CVN

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