Européennes
Le Parti du Brexit triomphe, les conservateurs s'enfoncent

"C'est un moment historique, et ce n'est que le début" : avec son Parti du Brexit, Nigel Farage sort grand vainqueur des européennes au Royaume-Uni avec 31,6% des voix, un sévère avertissement pour les deux grands partis traditionnels conservateur et travailliste.

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Nigel Farage (centre), leader du parti pro-Brexit, entouré par son équipe, le 27 mai à Londres.

Selon des résultats définitifs publiés lundi 27 mai, son parti obtient 29 députés au Parlement européen. Les europhiles libéraux-démocrates ont eux réussi la remarquable performance de se hisser à la deuxième place avec 20,3% des voix et 16 sièges. Le Parti conservateur au pouvoir s'effondre lui à 9% et 4 élus, devancé par l'opposition travailliste à 14,1% et 10 sièges et les Verts, qui doublent leur score précédent à 12% et sept députés.

"Si nous n'avons pas quitté l'UE le 31 octobre, le Parti du Brexit participera aux élections législatives et neutralisera encore tout le monde", a fanfaronné lundi 27 mai Nigel Farage à Londres devant des journalistes, en promettant aussi "une réforme globale" du système politique britannique. "C'est une nuit très décevante pour les Conservateurs", a reconnu sur Twitter la Première ministre Theresa May, pour qui ces résultats "montrent l'importance de trouver un accord de Brexit".

"J'espère sincèrement que ces résultats seront au cœur des débats au Parlement", a-t-elle insisté, alors que son plan de sortie de l'UE conclu avec Bruxelles a été rejeté trois fois par les députés britanniques, la contraignant à repousser la date butoir du divorce, initialement prévu le 29 mars, au 31 octobre au plus tard, avant d'annoncer sa démission.

Sortie sans accord?

Plusieurs des candidats à sa succession ont réagi à cette défaite cuisante en estimant que le rebond du parti conservateur passerait par la mise en œuvre du Brexit, avec ou sans accord. "Nous pouvons et devons mettre en œuvre le Brexit", a écrit lundi 27 mai l'ex ministre des Affaires étrangères Boris Johnson dans le Daily Telegraph. "Une personne raisonnable ne peut uniquement chercher à obtenir une sortie sans accord, mais toute personne raisonnable doit garder cette éventualité sur la table" pour renégocier avec Bruxelles, a estimé celui qui est donné favori parmi les neuf prétendants à la succession de Theresa May.

Une sortie sans accord constitue le scénario redouté des milieux d'affaires, et les Européens n'y sont pas non plus favorables. Le Parlement britannique avait voté contre. Et le ministre conservateur des Finances, Philip Hammond, a averti dimanche qu'il serait prêt à s'opposer à son propre camp si une telle situation se présentait avec les Tories au pouvoir.

"Nous sommes confrontés à la perspective d'un extrémiste Brexiter comme chef conservateur et à la menace d'une sortie sans accord", a jugé lundi 27 mai John Mcdonnell, ministre des Finances du cabinet fantôme de l'opposition travailliste, qui a payé son ambiguïté sur le Brexit. Lot de consolation pour les europhiles, ces élections ont donné un nouveau souffle au parti libéral-démocrate, laissant derrière eux le douloureux souvenir des européennes de 2014 où il n'avait réussi à conserver qu'un seul de ses onze sièges.

"Réforme globale"

Ces "très bon résultats" montrent "que nous sommes une majorité dans ce pays à vouloir rester et arrêter le Brexit", a déclaré le chef de file Lib-Dem, Vince Cable, regrettant toutefois que "le vote en faveur du maintien dans l'UE ait été dispersé" entre plusieurs formations pro-UE. Créé il y a à peine quatre mois en réaction aux atermoiements au Parlement sur la mise en oeuvre du Brexit, le Parti du même nom n'affichait pas d'autre programme dans ces élections que la sortie de l'UE. Il a capitalisé sur la colère des électeurs face à l'échec des responsables politiques à acter la sortie de l'UE.

Boosté par sa victoire, Nigel Farage s'est donné comme "objectif principal (...) une réforme politique globale" du Royaume-Uni. Nigel Farage a échoué à six reprises à se faire élire député au Parlement britannique mais avait en 2014 remporté les élections européennes, à l'époque à la tête du parti europhobe et anti-immigration Ukip.


AFP/VNA/CVN

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