Le nem, tout le monde l’aime

Qu’avez-vous fait le 21 octobre ? Rien ? Ne saviez-vous pas que c’était la Journée mondiale du nem ? Non, ce n’est pas une farce, mais plutôt l’expression d’une passion pour ce drôle de petit rouleau. Julien Ruols se cache derrière cet amour pour cette icône culturelle vietnamienne.

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Julien Ruols, un amoureux inconditionnel de la cuisine vietnamienne.

Julien Ruols habite à Marseille (France) et aime bien manger. C’est un fait et il le revendique, la cuisine vietnamienne c’est son dada : «À la maison, c’est ma mère, d’origine arménienne, qui prépare les recettes de ma grand-mère paternelle qui était originaire du Vietnam. J’ai d’ailleurs eu la chance de visiter ce pays et la cuisine est vraiment excellente». Julien aime aussi faire partager son attachement à la bonne cuisine vietnamienne, aux recettes traditionnelles.

Plusieurs surnoms pour un même plat

C’est ainsi tout naturellement qu’il prend un soin fou depuis deux ans à mettre en valeur les qualités et les vertus du nem. Ce met raffiné a la particularité d’avoir différents noms selon l’endroit où il se déguste. Il se nomme en effet nem rán si on le mange à Hanoi ou cha giò si on le mange à Hô Chi Minh-Ville. Il a aussi différents sobriquets en France : pâté impérial ou rouleau impérial ou encore rouleau de printemps. Mais il est aussi très prisé dans les pays anglo-saxons où il collectionne également les surnoms : spring roll, fried spring roll ou encore vietnamese roll. C’est dire s’il est célèbre.

Pourtant, notre héros, qu’il soit cuisiné au Vietnam, en France ou à Hong Kong (Chine), a des concurrents et derrière eux la cuisine industrielle et sans goût. C’est toute l’inquiétude de Julien : «Nous voulons redonner envie aux gens de goûter cette cuisine traditionnelle. Avec l’arrivée des buffets et sushi-shop sans âme, et leur communication visuelle tape à l’œil, les gens laissent de côté ces petits restaurants calmes qui finissent par fermer». C’est donc en octobre 2013 qu’il lance, avec son ami François Bourguet et le graphiste Gabriel Pham Van, un site Internet qui répertorie les restaurants spécialisés dans la cuisine vietnamienne à Marseille : https://www.saymynem.fr

Un projet très appétissant

Derrière des visuels, des slogans et un nom particulièrement bien choisi, Say My Nem est l’occasion d’aborder des tonnes de thématiques autour du Vietnam : «Il y a beaucoup de choses à faire découvrir, l’identité culturelle vietnamienne est une source inépuisable. En créant ce site, c’est au Vietnam que je me suis intéressé».

Les nem rán ou cha giò, on les aime à toute heure.

Pour en parler, il organise alors la première édition du Printemps International du Nem, les 20 et 21 mars derniers, valorise les initiatives locales, les commerces de proximité et fait découvrir des artistes qui racontent le Vietnam. À terme, Julien voudrait fédérer un ensemble de restaurants et d’énergies tout en continuant à organiser ou être partenaire d’événements comme des expositions ou des conférences.

Sur Say My Nem, près de 50 restaurants sont référencés, et une application Iphone, développée par un ami, permet désormais de les cartographier par géolocalisation. Julien Ruols l’affirme : «À force de tester diverses enseignes, j’ai voulu mêler l’utile à l’agréable. Le restaurant vietnamien est l’archétype du commerce de proximité. La déco et l’esprit y demeurent inchangés. Ce sont des restos à la fois touchants et uniques».

«Bons spots nem» de Marseille

Grace à Julien, François et Gabriel, le nem n’est plus «isolé, sous-estimé, démodé ou encore pas frais». Il a désormais retrouvé son rang et se retrouve en bonne position dans les meilleures cartes de la 2e ville de France. Julien dévoile certaines adresses incontournables, même s’il élimine la notion de «classement», pas de premier ni de dernier chez Say My Nem.

Il recommande d’abord le restaurant Chez Tri sis 33, rue de La Coutellerie, dans le

2e arrondissement. C’est un tout petit restaurant tenu par une mère et son fils. Ils proposent une quinzaine de plats traditionnels, très bons, avec un accueil irréprochable.

Ensuite Julien traverse la cité phocéenne pour se rendre Chez Thuong au 83, rue Emile Zola, près de l’Obélisque. Le propriétaire des lieux aime raconter l’histoire de chaque plat traditionnel de sa carte. Il s’intéresse aussi à deux enseignes beaucoup moins connues : Duong Huong au 45, rue Belle de mai, avec des prix très compétitifs ; et Chez Le au 96, rue Roger Brun, dans le 5e arrondissement, avec son petit côté bistrot de quartier.

Trois autres coups de cœur. D’abord pour celui du quartier de Julien : Le Majestic au 211, rue St Pierre, toujours dans le 5e arrondissement ; mais aussi Chez Quan au 148, avenue Pierre Mendès-France, pour la vue imprenable sur la mer Méditerranée ; et chez Bodhi Garden, pas loin de la gare pour déguster un bon banh mi (pain).

Si tout ceci ne vous a pas donné envie de manger des nem, c’est vraiment que vous n’avez pas de cœur ou alors que vous êtes jaloux de voir un si beau site Internet. Et pour Julien, c’est quoi la prochaine étape, un Say My Nem national ou international ? On en reparle d’ici la prochaine Journée mondiale du nem, le 21 octobre 2016 !

Hervé Fayet/CVN

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