Le mouvement anti-vaccination, menace sérieuse aux États-Unis

Joe Accurso, un chiropracteur de 47 ans, refuse de faire vacciner sa fille contre la polio, la rougeole ou la coqueluche. Il juge que ces maladies infectieuses ne sont en réalité pas dangereuses et pourraient même être salutaires pour son enfant.

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Un médecin administre un vaccin à Quimper dans l'Ouest de la France, le 3 octobre 2017.

"Je suis en vérité déçu qu'elle ne puisse pas avoir l'occasion d'attraper la varicelle et d'autres maladies qui rendraient son organisme plus résistant et cela est pour nous la principale raison" de rejeter les vaccins, explique-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Joe Accurso et son épouse Cathy, une kinésithérapeute, font partie d'un groupe minoritaire aux États-Unis qui revendique la possibilité de choisir en matière de vaccination.

Ces parents choisissent ainsi de ne pas faire vacciner leurs enfants contre des maladies infectieuses qui ont fait dans le passé des millions de morts pédiatriques.

Pour eux, ces infections ne sont pas si terribles comparées aux dangers des vaccins qui, pensent-ils, sont dissimulés au public au nom des profits des laboratoires pharmaceutiques.

Ces parents sont aussi influencés par les soi-disant lanceurs d'alerte médicaux selon lesquels les données sur l'efficacité des vaccins ont été manipulées. Ils pensent aussi que l'augmentation du nombre de cas d'enfants négativement affectés par la vaccination est dissimulée.

Nourris par une méfiance envers la communauté médicale, plus de sept millions d'Américains suivent notamment sur les différentes pages Facebook tout ce qui se dit sur les vaccins, écrivait en décembre Richard Stein, un cardiologue de l'université de New York, dans la revue médicale Germs.

"Les théories du complot véhiculées sur les médias sociaux abondent et prospèrent, elles sont dans leur âge d'or", déplorait-t-il.

Résurgence de la rougeole

L'éradication de la rougeole endémique a été déclarée en 2000 aux États-Unis. Au niveau national, seulement 2% des enfants de maternelle n'ont pas été vaccinés ces dernières années, estiment les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Mais le danger provient de poches de population non-vaccinée qui créent des zones où disparaît l'effet d'immunité collective.

À titre d'exemple, dans le Minnesota, le taux de vaccination des enfants contre la rougeole, les oreillons et la rubéole dans la communauté somalienne est tombé à 42% en 2014 contre 92% en 2004.

Les militants anti-vaccins "prêchent surtout dans des populations vulnérables" comme celle-ci, explique Peter Hotez, directeur du centre de vaccination à l'hôpital des enfants du Texas.

"Un des faux arguments clé du mouvement anti-vaccin est d'affirmer que la rougeole est une maladie bénigne voire bénéfique", dit-il à l'AFP.

De telles idées sont "délibérément trompeuses et erronées" et ont des conséquences bien réelles, ajoute le Dr Hotez.

Aux États-Unis, parmi les récentes flambées de rougeole, figure celle dans une communauté Amish dans l'Ohio en 2014 avec 383 cas. En 2015, 118 personnes ont été infectées en Amérique et les autorités sanitaires pensent que l'infection a débuté avec un visiteur malade du parc Disney en Californie.

Parmi les solutions, le Dr Hotez préconise un plus grand engagement public des scientifiques. Il faudrait aussi, dit-il, se pencher sur les législations : 18 États américains ont déjà adopté des lois éliminant le droit de choisir de ne pas faire vacciner ses enfants.

Après la flambée de rougeole de Disneyland, la Californie a par exemple modifié ses lois. Désormais, seules des raisons médicales peuvent permettre l'exemption de vaccination pour les enfants scolarisés.

AFP/VNA/CVN

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