Virus
Le monde "en terre inconnue", reflux confirmé en Chine

Des nouvelles infections en recul en Chine mais qui bondissent ailleurs : le monde entre "en terre inconnue" avec le coronavirus, avertit l'Organisation mondiale de la santé, alors même que l'épidémie revient dans le pays d'où elle est partie via des cas importés.

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Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis plusieurs jours, l'épidémie semble faiblir en Chine, où des mesures de quarantaine draconiennes visent plus de 50 millions de personnes depuis fin janvier. Mais la province orientale du Zhejiang (Est) a annoncé qu'un total de huit Chinois de retour d'Italie étaient porteurs du virus, confirmant les craintes d'une recontamination du pays par importation. "Nous sommes en terre inconnue", a déclaré lundi 2 mars le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Jamais auparavant n'avions nous vu un pathogène respiratoire capable de transmission communautaire, mais qui peut aussi être endigué si l'on prend les bonnes mesures", a-t-il souligné à Genève. La "transmission communautaire" désigne la multiplication des foyers du virus sans lien épidémiologique clair avec le berceau de la maladie, en l'occurrence dans la province du Hubei. Le docteur Tedros a relevé qu'au cours des 24 heures précédentes, il y avait eu neuf fois moins de contaminations annoncées en Chine que dans le reste du monde.

Nationalement, les autorités chinoises ont recensé mardi 3 mars un total de 125 nouveaux cas de contamination. Il s'agit du chiffre quotidien le plus faible depuis le 21 janvier, avant même la mise en quarantaine de la ville de Wuhan (Centre), au cœur de l'épidémie. Selon les autorités, le COVID-19 a fait 31 nouveaux décès, tous situés au Hubei, la province dont Wuhan est la capitale. Le bilan s'élève ainsi à 2.943 morts dans l'ensemble du pays. L'épidémie a dépassé lundi 2 mars les 3.000 morts dans le monde et connaît une accélération hors de Chine.

En République de Corée, deuxième pays le plus touché après la Chine, le nombre total de contaminations avoisinait mardi 3 mars les 5.000, alors que les autorités ont annoncé 477 nouveaux cas. Deux décès supplémentaires ont en outre été annoncés, portant le total à 28 morts. L'Arabie saoudite, qui était jusque-là le seul pays du Golfe à n'avoir annoncé aucun cas sur son sol, a signalé lundi 2 mars un premier cas de coronavirus. Il s'agit d'une personne testée positive après son retour d'Iran, pays où l'on recense désormais le plus grand nombre de décès liés à la maladie après la Chine (66 morts).

L'Union européenne a relevé son évaluation du risque au niveau "modéré à élever", avec un dernier bilan de 2.100 cas confirmés dans 18 pays membres. Les ministres de la Santé de l'UE ont été convoqués pour une réunion extraordinaire vendredi 28 février à Bruxelles. En Italie, pays le plus touché en Europe, la barre des 50 morts a été franchie lundi 2 mars. Le pays est désormais officiellement divisé en trois zones. La "zone rouge" placée sous quarantaine, qui couvre 11 communes du Nord, représente plus de 50.000 habitants.

Un vaccin "d'ici à l'automne" ?

En France, où plusieurs événements ont été annulés et le musée du Louvre est resté fermé, une troisième personne est décédée du nouveau coronavirus.

Une femme irakienne portant un masque lors d'une manifestation contre la corruption à Bassora (Sud de l'Irak), le 27 février.

Aux États-Unis, qui étaient jusqu'ici plutôt préservés, quatre nouveaux décès ont été enregistrés lundi 2 mars, portant à six le nombre de morts sur le territoire américain. Plus de 90 malades ont été recensés, dont la moitié rapatriés de l'étranger. Plusieurs patients diagnostiqués ces derniers jours n'avaient aucun lien connu avec un foyer de l'épidémie, ce qui laisse à penser que la maladie commence à se propager sur le sol américain.

Se voulant rassurant, le vice-président Mike Pence, qui coordonne la lutte contre l'épidémie, a annoncé qu'un traitement pourrait être disponible "d'ici l'été ou le début de l'automne". Les premiers essais cliniques pour un vaccin pourraient avoir lieu "dans les six prochaines semaines", a-t-il dit, mais aucun vaccin ne sera disponible avant la fin de l'année au plus tôt.

Menace sur l'économie

Les banquiers centraux et ministres des Finances du G7 doivent s'entretenir mardi par téléphone pour coordonner leur action face à l'impact du nouveau coronavirus sur la croissance mondiale. Cette mobilisation intervient à un moment où la croissance mondiale, déjà fragilisée par la guerre commerciale Chine - États-Unis, subit de plein fouet le ralentissement de l'économie chinoise et l'impact du coronavirus sur l'économie.

Le président sud-coréen Moon Jae-in (3e à droite) et ses ministres affublés de masques pour une réunion de crise à Séoul, le 3 mars

La semaine dernière, la Bourse de New York a connu sa pire semaine depuis la crise financière de 2008. Mais lundi 2 mars, Wall Street a connu un rebond spectaculaire, les investisseurs espérant que les autorités monétaires des plus grands pays mettront au point une réponse coordonnée pour atténuer l'impact économique du nouveau coronavirus. Dans la foulée, les places boursières chinoises s'inscrivaient dans le vert à la mi-journée.

La banque centrale australienne a abaissé mardi 3 mars ses taux d'intérêt à un niveau historiquement bas, pour amortir l'impact économique de l'épidémie. L'équipementier Nike a annoncé lundi 2 mars fermer jusqu'à mercredi 4 mars son siège européen, situé près d'Amsterdam, après qu'un cas de COVID-19 a été détecté chez un membre du personnel. Le site compte quelque 2.000 employés originaires de 80 pays.


AFP/VNA/CVN

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