France
Le gouvernement peaufine ses annonces sur le déconfinement

Le gouvernement présentera jeudi les détails du déconfinement progressif de la population à partir du 11 mai pour relancer un pays quasiment à l'arrêt depuis bientôt deux mois en raison de l'épidémie de COVID-19, dont le bilan approche les 26.000 morts.

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Emmanuel Macron lors d’une vidéoconférence avec des artistes, à l’Elysée le 6 mai

Edouard Philippe fera à 16h00 un point sur "la préparation de l’étape du 11 mai", tant attendue après plus de sept semaines d’un confinement totalement inédit de millions de Français. Le chef du gouvernement sera entouré des principaux ministres concernés, Olivier Véran (Santé), Christophe Castaner (Intérieur), Bruno Le Maire (Economie), Muriel Pénicaud (Travail), Jean-Michel Blanquer (Education) et Elisabeth Borne (Transition écologique et Transports).

Plusieurs sujets cristallisent l’attention à quatre jours du déverrouillage, qui s’effectuera de manière "progressive" et "différenciée", selon le Premier ministre : les conditions de réouverture des écoles maternelles et élémentaires, la reprise des transports publics, le retour dans les entreprises ou la possibilité de se déplacer dans un rayon de 100 km notamment.

L’exécutif a prévenu que plusieurs critères (circulation du virus, capacités hospitalières et en matière de tests notamment) guideront ses choix et pourront conduire à un "déconfinement plus strict" selon les départements classés pour l’occasion en vert ou rouge.

Mercredi soir 6 mai, 27 départements métropolitains - en Île-de-France et dans le nord-est - étaient toujours classés "rouge", signifiant que le virus y circule encore fortement et/ou que la pression sur les hôpitaux y est encore forte. Le reste des départements est classé "orange", catégorie qui devrait disparaitre jeudi 7 mai, ou "vert". De la couleur dépendra le maintien ou non de certaines restrictions après le 11 mai. Le bilan s’élevait à au moins 25.809 morts depuis le début de l’épidémie, avec 278 nouveaux décès en 24 heures.

Année blanche

Alors que son gouvernement finalise son plan, Emmanuel Macron était lui mercredi au chevet d’un secteur laminé : la culture. Car si les commerces se préparent à rouvrir lundi, le rideau restera tiré jusqu’à nouvel ordre sur les cinémas, festivals et salles de concert, distanciation sociale oblige. Face aux attentes immenses d’un secteur qui fait vivre 1,3 million de personnes et se considère comme "l’oublié" de la crise, le président a avancé de premières réponses lors d’une visioconférence avec une douzaine d’artistes (cinéastes, écrivains, musiciens...).

Folies d’encre", une librairie à Montreuil, dans l’est de Paris, le 6 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le 11 mai beaucoup de choses pourront reprendre", mais en s’adaptant au coronavirus, entre "bon sens et innovation", a assuré le chef de l’État. "On doit pouvoir rouvrir les librairies, les musées sans qu’il y ait trop de brassages, les disquaires, les galeries d’art", et les théâtres doivent pouvoir "commencer" à fonctionner et répéter. Avant un point "fin mai, début juin" concernant l’accueil du public.

Médiathèques et bibliothèques pourront aussi rouvrir, ainsi qu’un certain nombre de musées et monuments historiques, a précisé le ministre de la Culture, Franck Riester. Le président s’est prononcé pour la prolongation des droits des intermittents jusqu’en août 2021 - une "année blanche" très attendue par le secteur. Il a également annoncé son intention de lancer "un grand programme de commandes publiques" à destination en particulier des jeunes artistes.

Dans la foulée, Jean-Marc Dumontet, influent propriétaire de six théâtres parisiens, a salué "une parole forte" et "l’aide aux intermittents". "Cet échange a été positif", mais "quand on a des grands mots, on doit avoir des grands gestes, des grandes actions", a estimé pour sa part le rappeur, écrivain et réalisateur Abd Al Malik, qui a participé à la conférence.

"Reconfinement" ?

Au moment où plusieurs pays voisins lèvent certaines restrictions, l’exécutif insiste sur l’urgence de remettre le pays en marche, notamment pour éviter un effondrement économique. Mais le déconfinement progressif devra toutefois rester prudent, a insisté mercredi 6 mai Jean Castex, le haut fonctionnaire chargé de le coordonner, devant la commission des lois du Sénat. "Un plan éventuel de reconfinement" sera prêt en cas de nouvelle aggravation de la situation sanitaire, même si "ce n’est pas notre objectif", a-t-il précisé.

Contrôle à la Saint Lazare à Paris, le 24 avril

L’une des grandes inconnues reste la périlleuse rentrée des élèves, avec un "protocole sanitaire" risquant de virer au casse-tête. De nombreux élus s’inquiètent de leur responsabilité pénale si la sortie du confinement devait mal se passer. Le Sénat a adopté dans la nuit le projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire, avec un dispositif visant à aménager le régime de responsabilité des décideurs qui devait toutefois être remanié à l’Assemblée.

Mercredi 6 mai, devant les sénateurs, Edouard Philippe a répété être "favorable à ce qu’on précise le droit existant qui est déjà très protecteur". Face à la grande inconnue de la reprise, les usagers des transports en commun comme les opérateurs sont tout aussi inquiets. Des lignes de transports en commun pourraient fermer après le 11 mai, si les règles de sécurité sanitaires n’étaient pas respectées.

Le plan de redémarrage de la SNCF prévoit une augmentation de l’offre à mesure que la France se déconfine, couplée à de strictes règles sanitaires, et vise "un retour à la normale fin juin". Et sur le sujet toujours très sensible des masques, l’une des clés du déconfinement, le ministère de l’Intérieur Christophe Castaner a répété mercredi 6 mai que "l’objectif est que chaque Français ait accès à un masque" le 11 mai.

Sur le plan de l’emploi, pour "rebondir face au COVID-19", l’Institut Montaigne, think tank libéral, a plaidé pour une augmentation du temps de travail qui passerait par des journées plus longues, la suppression du jeudi de l’Ascension férié, ou encore celle de la première semaine des vacances de la Toussaint cette année. Mais pour la ministre du Travail Muriel Pénicaud, "le problème du jour, c’est le retour au travail, et sauver l’emploi".

Quant au "monde d’après", l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a appelé à créer une conférence écologique et sociale pour y réfléchir. "Cette crise sanitaire (...) n’est que l’avatar d’une crise beaucoup plus profonde, qui met en relief nos failles, nos excès, nos vulnérabilités", estime-t-il.


AFP/VNA/CVN

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