Le gouvernement britannique attendu sur sa potion budgétaire anti-COVID 19

Soutenir l’activité face à la pandémie et préparer la relance : le gouvernement britannique va dévoiler mercredi 25 novembre sa feuille de route budgétaire à coups de milliards de livres de dépenses, mais aussi de premières mesures d’économies.

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Rishi Sunak, ministre britannique des Finances, quitte Downing Street à Londres, le 24 septembre.

Le ministre des Finances Rishi Sunak prendra la parole à la chambre des Communes, chambre basse du Parlement, à quelques jours de la fin du reconfinement prévu le 2 décembre en Angleterre et qui aura duré un mois pour enrayer la seconde vague de la pandémie de nouveau coronavirus.
Il intervient au moment où la course aux vaccins nourrit l’espoir d’un retour à la normale dans le monde et au Royaume-Uni en particulier, le pays étant le plus endeuillé d’Europe avec plus de 55.000 morts.
Son discours est d’autant plus attendu que le gouvernement avait renoncé à présenter cet automne un budget en bonne et due forme.
Le jeune ministre (40 ans), qui jouit d’une grande popularité dans les rangs conservateurs, va dévoiler un grand plan de dépenses pour l’année budgétaire 2021-2022 que ce soit dans la santé, l’école ou la sécurité.
Il devrait donner des détails sur un gigantesque plan d’investissement de 100 milliards de livres déployés sur plusieurs années dans les infrastructures pour moderniser le transport et répondre à la crise climatique.
Sur le plus court terme, le système de santé NHS recevra lui un soutien supplémentaire de 3 milliards de livres pour faire face à la pandémie.
Le gouvernement a annoncé en outre qu’il allait débloquer 151 millions de livres pour aider les sans-abris, dont le nombre grandi en raison de la crise économique.
Ce plan de dépenses sera en outre l’occasion de changer certaines règles budgétaires sur l’investissement qui ont longtemps avantagé Londres et les sud-est de l’Angleterre, au détriment de régions plus défavorisées que le Premier ministre Boris Johnson a promis d’aider davantage.
Premiers tours de vis
Rishi Sunak a prévenu au cours du week-end sur Sky News que le Royaume-Uni était soumis à "une énorme pression" et faisait face à un important "choc économique". "La meilleure chose à faire est de soutenir l’économie, mais on ne peut pas continuer indéfiniment à emprunter à ce niveau", a-t-il prévenu.

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak lors d'une visite d'usine le 7 août à Glasgow, en Ecosse.

En parallèle de ses annonces mercredi 25 novembre, l’organisme public OBR (Office for Budget Responsibility) va dévoiler ses nouvelles prévisions économiques sur lesquelles s’appuie le gouvernement.
L’OBR dira quel est l’impact du reconfinement de novembre qui promet de plomber le PIB au quatrième trimestre après le rebond de l’été, et donnera une idée de la reprise attendue en 2021, sachant qu’elle dépendra également des négociations en cours sur un accord commercial post-Brexit entre Londres et Bruxelles. Et il devrait confirmer une explosion du déficit public qui pourrait s’approcher des 400 milliards de livres pour 2020-2021, tandis que la dette dépasse désormais les 2.000 milliards de livres.
Il faut dire que le gouvernement n’a eu d’autres choix que d’ouvrir les cordons de la bourse pour amortir le choc de la crise sanitaire. Jusqu’à présent, il a déboursé autour de 200 milliards de livres, dont une partie pour le dispositif de chômage partiel que Rishi Sunak a finalement décidé de prolonger de six mois jusqu’à mars 2021. Cela n’empêche pas toutefois les licenciements d’atteindre un niveau inédit, du fait notamment des difficultés de secteurs comme le transport aérien, le commerce ou la restauration.
Le gouvernement rejette tout retour à l’austérité des années 2010 et toute augmentation des impôts pour l’heure. Mais le ministre a suggéré un possible gel des salaires dans la fonction publique, hors NHS, ce qui suscite une levée de bouclier de la part de l’opposition travailliste et des syndicats.
De même, le gouvernement, qui vient d’annoncer un investissement supplémentaire de 24,1 milliards de livres dans la défense, pourrait réduire le budget de l’aide au développement à 0,5% du PIB, contre 0,7% actuellement. Mais ces mesures d’économies ne devraient être qu’un avant goût dans un plan qui restera dominé par la hausse des dépenses. Pour Samuel Tombs, de Pantheon Economics, M. Sunak "ne dira pas comment combler ce trou (budgétaire, ndlr) jusqu’au budget de l’année prochaine", entrevoyant des hausses d’impôts en 2022, soit suffisamment tôt avant les élections législatives de 2024.

AFP/VNA/CVN

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