Le FMI appelle à en faire trop plutôt que pas assez contre le COVID-19

La patronne du FMI a appelé mercredi 4 mars la communauté internationale à en faire trop plutôt que pas assez pour contrer l'impact du nouveau coronavirus, qui va pousser la croissance mondiale en-dessous de son niveau de 2019.

>>La Banque centrale américaine réduit ses taux par surprise pour contrer le coronavirus

La directrice du FMI Kristalina Georgieva, lors d'une conférence de presse à Washington, le 4 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

"En un temps fait d'incertitudes, il vaut mieux en faire plus plutôt que de ne pas en faire assez", a déclaré Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international, au cours d'une conférence de presse commune mercredi 4 mars avec le président de la Banque mondiale David Malpass.
Mme Georgieva a par ailleurs précisé que 50 milliards d'USD étaient "disponibles", dont 10 milliards qui peuvent être prêtés à taux zéro, pour les pays pauvres et en développement.
Cette somme correspond à des fonds existants, qui peuvent être déployés rapidement lorsqu'un pays en fait la demande, mais qui n'ont jamais été utilisés simultanément.
"David (Malpass) et moi suivons avec une attention particulière nos pays membres avec un faible revenu, les plus vulnérables. Ces pays vont voir leurs besoins financiers croître rapidement alors que le coût économique et humain du virus va augmenter", a-t-elle assuré.
La Banque mondiale avait annoncé mardi un plan d'urgence de 12 milliards de dollars pour aider les pays qui en ont besoin à "prendre des mesures efficaces" pour contenir l'épidémie, épargner des vies et atténuer l'impact économique du coronavirus.
Les 189 pays membres du Fonds monétaire international ont promis mercredi 4 mars, à l'issue d'une conférence téléphonique du comité monétaire et financier international du Fonds, d'apporter "tout le soutien nécessaire pour limiter l'impact" de l'épidémie, en particulier pour les pays les plus vulnérables.
"Nous avons appelé le FMI à utiliser tous les instruments de financement à sa disposition pour aider les pays membres dans le besoin", souligne un communiqué, dans lequel les pays membres se disent "confiants" de pouvoir surmonter la crise et de "restaurer la croissance".
Redonner confiance
Kristalina Georgieva a prévenu que la croissance mondiale serait inférieure en 2020 à celle de 2019 à cause de l'impact de l'épidémie, mais qu'il était "difficile de prédire de combien".
La croissance mondiale était de 2,9% en 2019 et le FMI prévoyait encore en janvier une croissance de 3,3% pour 2020. Pour Mme Georgieva, l'évaluation est rendue difficile par une inconnue majeure: la durée de l'épidémie, qui frappe désormais un tiers des 189 pays membres du Fonds.

Le président de la Banque mondiale David Malpass, lors d'une conférence de presse à Washington, le 4 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le FMI est en train d'étudier la situation pays par pays, pour mesurer l'impact de l'épidémie le plus précisément possible, mais sa patronne ne s'attend pas à une publication de chiffres précis avant "plusieurs semaines".
L'organisation publie traditionnellement ses prévisions de croissance mondiale et régionale une première fois en avril et une seconde fois à l'automne.
Mme Georgieva a estimé que la contagion frappant les circuits de l'offre - par le biais des chaînes de production - tout comme la demande, qui est affectée par les mesures de confinement, exigeait "une réponse au niveau mondial".
Interrogée sur la baisse surprise du taux de la Banque centrale américaine mardi 3 mars - un geste inédit sous cette forme depuis la crise financière de 2008 -, la dirigeante a évoqué la nécessité de "prendre des mesures qui redonnent confiance".
Elle-même et M. Malpass ont insisté sur la nécessité d'une étroite coopération internationale, au moment où les réunions de différents groupes multilatéraux se multiplient (G7, Eurogroupe, etc) pour trouver une réponse coordonnée à la crise.
Le président de la Banque mondiale a souligné pour sa part l'attention qu'il fallait prêter aux besoins de financement de court terme des entreprises, mais a aussi appelé à plusieurs reprises les pays membres à mener des réformes structurelles qui pourraient les rendre plus résistants à un choc systémique de la nature de l'épidémie de Covid-19.
Le nombre de cas de nouveau coronavirus dans le monde s'élevait à 94.810, dont 3.245 décès, dans 81 pays et territoires, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à 17h00 GMT.

AFP/VNA/CVN

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