Le festival de Sundance ouvre ses portes virtuelles

En temps normal, lorsque le festival du film de Sundance débute fin janvier, la saison des prix cinématographiques est depuis longtemps lancée et bat son plein à Hollywood. Cette année, la pandémie a tout chamboulé. Les producteurs, les stars et les journalistes ne se réuniront pas comme d'habitude dans les montagnes enneigées de l'Utah pour échanger les dernières rumeurs au sujet des Oscars.

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Robert Redford, co-fondateur du Festival du film de Sundance, le 23 janvier 2020 à Park City, dans l'Utah. 

Le festival, l'un des plus importants pour le cinéma indépendant aux États-Unis, se déroulera essentiellement via internet à partir de jeudi 28 janvier. Et le coronavirus ayant contraint les Oscars à repousser leur cérémonie au 25 avril - du jamais vu -, cela signifie que plusieurs poids lourds de l'édition 2021 ne sont pas encore sortis, voire n'ont pour certains même pas encore été dévoilés à la critique.

Autant dire que tous les yeux de l'industrie du cinéma sont braqués cette année sur le festival de Sundance, lancé dans les années 1980 avec l'aide du légendaire Robert Redford. "On s'est vraiment rendu compte que +oh, c'est nouveau, nous allons être dans la fenêtre de tir pour les prix+", déclare Tabitha Jackson, la directrice du festival.

La preuve, c'est à Sundance que les studios Warner Bros ont décidé de montrer en avant-première mondiale le très attendu Judas and the Black Messiah, où Daniel Kaluuya incarne le jeune leader des Black Panthers Fred Hampton.

Parmi les autres films en vue projetés dans le cadre de Sundance figurent Land, un drame se déroulant dans les paysages sauvages des Rocheuses et premier passage derrière la caméra de Robin Wright (star féminine de la série House of Cards), ou encore The World To Come, produit par Casey Affleck, qui y tient également un rôle.

"D'une certaine manière, c'est une piste de lancement (vers les Oscars) mais d'un autre côté, on ne sait pas encore très bien à quoi 2021 ressemblera", en ce qui concerne les sorties de films, relevait Mme Jackson le mois dernier. "Donc je suis très curieuse de voir comment les gens vont choisir d'utiliser cette fenêtre de tir".

Bottes de neige contre pantoufles

L'actrice Carey Mulligan au Festival du film de Sundance, le 23 janvier 2020 à Park City, dans l'Utah. 

Avec ou sans Sundance, les films indépendants semblent cette année bien partis pour occuper le devant de la scène d'une saison des prix cinématographiques qui ne ressemble à aucune autre : toutes les compétitions ont été décalées, à l'instar des fameux Golden Globes qui auraient déjà dû être distribués à cette époque de l'année mais qui ne dévoileront leurs nominations que le 3 février.

La plupart des cinémas étant toujours fermés aux États-Unis à cause des ravages du COVID-19, les studios enchaînent report sur report pour leurs grosses productions (Dune, le prochain James Bond, etc.) pour essayer de sauver les recettes.

Ironie d'un calendrier bouleversé par l'annulation de nombreux festivals l'an dernier, les films qui seront présentés à Sundance pourraient se retrouver aux prises avec les œuvres qui s'étaient illustrées l'an dernier dans ce même festival.

Parmi ces dernières on compte The Father, drame signé de l'auteur français Florian Zeller, avec Anthony Hopkins et Olivia Colman, et Promising Young Woman, thriller féminin sur fond de vengeance #MeToo, avec Carey Mulligan.

Autres succès de l'édition 2020 de Sundance, Minari, portrait d'une famille américaine d'origine coréenne, peut essayer de rééditer l'exploit de Parasite qui avait décroché l'Oscar du meilleur film l'an dernier, ou encore les documentaires Boys State et Time.

"Il y a tant de films qui sont au cœur des conversations en ce moment qui ont commencé leur vie artistique à Sundance l'an dernier", relève Tabitha Jackson.

L'acteur britannique Daniel Kaluuya, le 2 février 2020 à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les organisateurs du festival exhortent toutefois le petit monde d'Hollywood à avoir ces discussions via internet et des projections virtuelles.

Seuls quelques drive-in et petits cinémas indépendants montreront les films en différents endroits des États-Unis, là où les restrictions sanitaires le permettent, mais pas à Los Angeles ou en Utah, où la pandémie fait rage.

Tous les participants sont invités à "troquer leurs bottes de neige contre des pantoufles" et à profiter des circonstances pour "voir davantage de films que vous ne pourriez le faire dans les montagnes en temps normal", insiste Mme Jackson.

Au total, 72 longs-métrages seront présentés à Sundance, qui se tient du 28 janvier au 3 février.

AFP/VNA/CVN

 

 

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