Le double visage des outils de communication virtuelle

L’essor fulgurant des technologies de l’information et de la communication n’est pas sans conséquences. Pratiques, ces outils peuvent aussi causer des dégâts considérables sur l’environnement familial et professionnel si l’on en abuse.

L’utilisation abusive des moyens de communication virtuels peut causer des dégâts considérables dans l’environnement social.

Vivre dans le monde moderne, c’est marcher à la limite entre le virtuel et le réel. Se pencher un peu de trop du côté virtuel suffit pour que le lien avec les valeurs réelles ne soit rompu.Selon les calculs d’une société de télécommunications, le Vietnam compte aujourd’hui quelque 37 millions d’utilisateurs d’internet et environ 20 millions de citoyens emploient régulièrement des smartphones. Personne ne peut nier le rôle positif de ces nouvelles technologies au quotidien. Rien que pour les smartphones, la liste des avantages est touffue.

À l’heure actuelle, il est difficile d’imaginer notre vie sans téléphone intelligent. Ne serait-ce que pour un jour ! Malgré leurs petites tailles, ces objets jouent un rôle considérable dans la construction d’une économie axée sur le partage rapide et efficace de l’information.

Mais comme dans la plupart des cas, si l’on abuse d’une chose, elle devient malsaine. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment les réseaux sociaux, n’échappe pas à la règle. Ceux qui se perdent dans ce monde irréel deviennent indifférents à l’univers qui les entoure. Le monde réel. Cette dépendance aux moyens de communication virtuels cause des dégâts considérables au sein de l’environnement social, notamment professionnel et familial.

À en oublier l’existence de ses proches

Des situations encore inimaginables il y a peu sont aujourd’hui monnaie courante. Des dizaines de personnes attendent le bus sans parler et pianotent toutes sur leur téléphone. Lors d’une réunion, il n’est pas rare d’en voir certain ne parlant pas, concentrés sur leur smartphone et ne prêtant aucune attention à la conversation en cours.

Depuis peu, au Japon, certaines entreprises encouragent leurs employés, dans certains cas, à travailler à distance via internet. Selon les calculs, cette stratégie devrait aider à la fois à diminuer les dépenses de la sécurité sociale et à augmenter le confort des employés.

Contre toute attente, après une courte période, la proportion de personnes souffrant de dépression car ils travaillaient sans interaction physique avec leur collègue a explosé. Les effets des TIC sont aussi visibles au sein des familles. Les membres d’une même famille sont aujourd’hui tellement concentrés sur leurs petits écrans qu’ils en oublient l’existence de leurs proches. Les interactions sont pourtant indispensables pour que règne une bonne ambiance au sein de la tribu. De manière plus générale, le bonheur dépend de nos relations avec les personnes qui nous entourent.

Dans l’appartement de M. Q., domicilié au 11e étage de la résidence de Trung Hoà-Nhân Chinh, à Hanoi, trois générations cohabitent. Le fait que, le week-end, chacun soit concentré sur son smartphone ou son iPad, en surprendra plus d’un. Ce moment aurait en effet dû être l’occasion pour la famille de se réunir, de partager et de s’amuser. Une situation qui fait écho à un article humoristique étranger qui abordait le thème des «prisonniers» du numérique et les qualifiait de «l’ethnie à la tête baissée».

Etre accro aux portables,un risque pour son couple

Les psychologues de la famille pensent aussi qu’un couple, pour être considéré comme heureux, devrait se parler au moins une demi-heure à une heure en moyenne par jour. C’est l’unique moyen de partager ses sentiments, de se faire des confidences, de comprendre et saisir les attentes et besoins de chacun. Telle est la clef d’un mariage réussi.

Si chacun est constamment occupé à envoyer des messages ou à converser à distance sans communiquer avec la personne qui vit sous le même toit, l’étincelle de l’amour va s’éteindre. Il y aura alors la place pour qu’une «troisième personne» se faufile. 45% des personnes interrogées confirment que la raison qui les pousse à tromper leurs partenaires est que ces derniers passent trop de temps sur les outils numériques.

Cette thèse est confirmée par les résultats d’une étude menée auprès de 6.000 personnes par le site Victoria Milan, un site de rencontre pour les personnes mariées. Les gens utilisent leur téléphone même pendant les repas, tout en continuant de bavarder. Les femmes âgées de 30 à 50 sont les plus susceptibles de tromper leur partenaire s’ils sont accros aux smartphones. Les hommes se plaignent également que leurs femmes préfèrent parler à leur téléphone plutôt qu’à leur propre mari.

Vivre «réellement» sa vie

Certaines familles sont tellement concentrées sur leurs petits écrans qu’elles en oublient l’existence de leur proches.

Les données fournies par une compagnie de téléphone numérique montrent que le nombre de personnes utilisant des smartphones au Vietnam a augmenté de manière significative ces dernières années. Et que ce chiffre continue de croître. Le temps que passent les Vietnamiens au téléphone est plus élevé que la moyenne mondiale.

Si vous pensez que votre vie dépend trop des nouvelles technologies, jusqu’au point de laisser le virtuel prendre le pas la réalité, il est temps de redresser la barre. Ne devenez pas insensible aux gens qui vivent autour de vous. Quelques conseils pour y arriver: saisissez toutes les occasions de parler à une personne face à face, essayez de ne pas répondre immédiatement aux appels et aux messages. Lorsque vous parlez avec quelqu’un, soyez attentif et non focalisé sur votre téléphone. N’utilisez pas les TIC plus d’une heure par jour lorsque vous êtes en famille. Ces recommandations devraient vous aider à vivre réellement votre vie, ici et maintenant, avant que votre famille ne s’éloigne et ne vous quitte.

Gardez aussi en mémoire les paroles d’Albert Einstein : «Je crains le jour où la technologie surpassera nos échanges humains. Le monde aura une génération d’idiots». Il semble que ce jour n’est pas éloigné si les utilisateurs des outils de communication virtuelle ne se réveillent pas.

Huong Linh/CVN

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