Le delta du Mékong appelé à faire de ses défis des opportunités

Le Vietnam est l’un des pays les plus concernés par les changements climatiques, et le delta du Mékong est la région la plus affectée. Trân Hông Hà, ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, s’exprime sur ce point.

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Quelle est votre évaluation de la situation des changements climatiques au Vietnam et de ses conséquences ?

De manière générale, les changements climatiques ont d’ores et déjà sérieusement affecté la vie socio-économique et la sécurité alimentaire du pays. Il entraîne nombre de défis et de difficultés qui ont une incidence directe sur le développement, la production, l’environnement et le bien-être de la population. On peut citer, entre autres, le manque d’eau potable, la sécheresse et les remontées d’eau salée à une grande échelle, et, dans le delta du Mékong, ces phénomènes sont de plus en plus marqués.

Ce mois de novembre, dans le cadre de la COP22 (22e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, tenue du 7 au 18 novembre à Marrakech, ndlr) au Maroc, le Vietnam discutera avec les pays participants de la mise en œuvre des engagements convenus dans l’Accord de Paris sur le climat adopté par 195 pays lors de la COP21 tenue en décembre 2015

en France. Et le développement du delta du Mékong au regard des défis posés par les changements climatiques est l’un des points importants que le Vietnam a inclus dans cet accord.

Quelles sont, selon vous, les plus grandes menaces pour le delta du Mékong ?

Les menaces les plus visibles sont l’érosion du littoral et les remontées d’eau salée. L’ampleur de ces deux phénomènes est de plus en plus importante. En outre, le manque d’eau douce est aussi un grand problème pour cette région, en raison de l’augmentation de l’exploitation des sources d’eau dans le haut-Mékong résultant de la construction de centrales hydroélectriques par les pays riverains.

Au Vietnam, le delta du Mékong est la région la plus frappée par les changements climatiques.

Résoudre les problèmes de gestion et d’emploi des ressources d’eau implique une coopération au niveau interprovincial, mais aussi régional. Quels en sont les contenus ?

Pour gérer et employer les ressources du Mékong, nous avons besoin d’engagements forts et légitimes des pays se partageant le Mékong, afin de parvenir ensemble à une exploitation durable de ce dernier. Dans notre pays, nous devons discuter à un niveau national des mesures de long terme à prendre. Nous devrons changer notre façon de penser et compter désormais sur l’intelligence humaine, outre l’application de nouvelles technologies. Le but est d’adapter notre stratégie aux défis climatiques et de réussir à exploiter différemment le delta.

Comme vous le savez, le delta du Mékong a un rôle particulièrement important dans la stratégie de développement socio-économique du Vietnam, puisqu’il est, avec ses homologues du Gange et du Nil, l’un des plus grands deltas du monde. C’est une terre très fertile dont la culture dégage d’importants revenus. Mais actuellement, les changements climatiques changent tout cela puisque l’on ne peut plus compter sur les crues (voir encadré), au point que l’eau douce vient à manquer, sans compter la salinisation des terres avec les remontées d’eau de mer. Face à cela, les provinces concernées doivent renforcer leur coopération, à commencer dans l’élaboration d’un nouveau plan d’aménagement global du développement socio-économique de la région.


Le delta du Mékong attend les crues

 
Ces dernières années, le delta du Mékong n’a pas connu de crues importantes. Or, celles-ci étaient pourtant l’une des principales caractéristiques de cette région. En effet, la vie de millions de paysans de cette région est corrélée à la saison de la «montée des eaux». Mais il se peut qu’elle soit un mirage cette année encore, plongeant la région un peu plus dans la crise. En temps normal, les crues commencent en septembre et se terminent en novembre ou décembre. Elles permettent d’apporter des alluvions ainsi que des poissons dans les rizières, de débarrasser les sols des produits chimiques et autres polluants, mais également de détruire les parasites. Sans les crues, les agriculteurs devront dépenser davantage en engrais et pesticides, avec les conséquences que l’on connaît sur l’environnement.


Linh Tâm - Linh Thao/CVN  

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