Le débat sur l'austérité fait plus que jamais rage en Europe

La politique d'austérité défendue par l'Allemagne est plus que jamais mise en cause en Europe avec les critiques virulentes de socialistes français et l'aggravation de la crise en Espagne et en Italie où le nouveau chef du gouvernement Enrico Letta présente son programme le 29 avril.

La chancelière Angela Merkel, le 26 avril à Berlin.

M. Letta prononce le 29 avril un discours très attendu de ses partenaires européens et des marchés, inquiets de voir la troisième économie européenne s'enfoncer dans la récession avec un chômage qui touche près de 12% de la population.

Le nouveau président du Conseil a déjà appelé à "changer la direction des politiques européennes" car "les politiques d'austérité ne suffisent plus" même s'il n'a pas beaucoup de marge de manœuvre avec une dette de plus de 2.000 milliards d'euros.

Il a reçu le 28 avril l'appui de François Hollande pour qui la France et l'Italie doivent "conjuguer leurs efforts" car "l'Europe doit plus que jamais se mobiliser pour retrouver la croissance".

Dans la ligne de mire des deux responsables, la politique allemande alors que les indicateurs confirment mois après mois que le Sud de la zone euro ne retrouvera pas la croissance après une courte cure d'austérité nécessaire pour retrouver leur compétitivité, comme l'espérait Berlin.

Mais, dans sa volonté de construire une "tension amicale" avec Angela Merkel comme il l'avait plaidé fin mars, le président français se retrouvait embarrassé le 29 avril par les déclarations ces derniers jours de responsables de son parti semblant n'avoir retenu que le mot "tension".

Le président de l'Assemblée nationale française, Claude Bartolone, a appelé en fin de semaine dernière à une "confrontation" avec Mme Merkel, décrite dans un projet de texte sur l'Europe du Parti socialiste comme la "chancelière de l'austérité" à "l'intransigeance égoïste".

Si ce texte a été finalement expurgé ce week-end des références mettant en cause Mme Merkel sous la pression du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l'exécutif s'efforçait le 29 avril dans un difficile numéro d'équilibriste de rassurer sur l'état du couple franco-allemand sans nier ses différences avec Berlin.

"Le débat oui, le pugilat non", synthétisait le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius alors que la droite pilonnait François Hollande pour sa "responsabilité personnelle dans la dégradation continue et consternante de la relation franco-allemande".

Si Berlin faisait mine d'ignorer ces critiques, en soulignant que ce "qui compte pour nous, c'est l'action du gouvernement français", avec la poursuite d'une politique de réformes et de réduction des déficits, de fait l'Allemagne se retrouve bien au centre des appels à davantage de souplesse budgétaire, émis aussi bien par les États-Unis, le FMI ou même la Commission européenne.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, sera une nouvelle fois confronté à cette demande lors de sa rencontre avec le ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos, le 29 avril à Grenade (Espagne).

AFP/VNA/CVN

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