Le chien de Phu Quôc, une fierté du Vietnam

Rapide, intelligent, fidèle, endurant et sportif, le chien de Phu Quôc est une des races les plus rares du monde. Aujourd’hui, il en reste environ 700 de pure race. Ce joli compagnon est à la mode chez les habitants des grandes villes du pays.

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Phu Quôc (province de Kiên Giang), l’"île de jade" du Vietnam, se situe à l’extrême sud-ouest du pays, et possède un écosystème tropical à part. La Réserve de biosphère côtière et insulaire de Kiên Giang a été reconnue, en octobre 2006, comme Réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO.
L’île compte aussi de nombreuses jolies plages ensoleillées, et une centaine de petites collines le long du littoral. Sur Phu Quôc, 60% de la superficie est couverte de forêts. Maintes espèces sont endémiques, dont le chien de Phu Quôc.

Un chien de pure race, reconnaissable à sa crête de poils hérissés, qui dort tranquillement dans la cour d’une maison de l’île de Phu Quôc, dans la province de Kiên Giang (Sud).

Une race qui a la cote
Le chien de Phu Quôc est l’une des trois races du monde qui portent tout le long de la colonne vertébrale une crête de poils hérissés, semblable à une épée. Son origine fait débat, mais il est domestiqué par l’Homme depuis plus de trois siècles. La race a été inscrite dans la liste de la Fédération cynologique internationale en 2008, et dans le dictionnaire Larousse en 2009.
Un chien adulte pèse une vingtaine de kilos. Il aime à la fois chasser, courir et nager. Truong Dung a fait le choix d’en adopter un dans un petit chenil en banlieue de Hanoï. Depuis plus d’un an, son chien est son compagnon. Même s’il a fait des recherches sur cette race depuis des années, quelques difficultés subsistent jusqu’à maintenant. "Mon chien est un rayé de génération F1, c’est pourquoi l’élevage a été un peu compliqué car les chiens de pure race sont plus sauvages, ils ne mangent ni les croquettes pour chien, ni nos aliments quotidiens, donc c’est un peu plus compliqué. Aussi, il me faut avoir un jardin assez large pour lui donner l’impression d’être dans la nature", explique Truong Dung.
Pour sa part, Phuong Anh, à Hanoï, a adopté son chiot il y a 16 mois. Elle est sans conteste une maîtresse consciencieuse. Son chien s’adapte peu à peu à la vie en ville. "Il faut bien le vacciner et le laver deux fois par semaine. Heureusement, il n’aime pas trop qu’on l’emmène au spa ou dans des centres de beauté comme certaines autres races de chiens".
Elle précise que les frais ne sont pas très élevés. "Contrairement à ce que les gens peuvent penser, élever un chien de Phu Quôc ne coûte pas si cher. Sans compter les frais de vaccination au début, je ne paye que 500.000 dôngs (près de 20 euros) mensuellement pour mon chien", raconte Phuong Anh.

Des chiots de différentes couleurs dans un chenil sur l'île de Mong Tay, près de Phu Quôc.

Pour la préservation génétique de cette race
À l’origine, il existait quatre types de chiens de pure race Phu Quôc : noir, jaune, tacheté et rayé. Ses caractéristiques : il est rapide grâce à ses longues pattes, sa tête est petite avec de jolies oreilles. Très intelligent, courageux et fidèle, il était autrefois utilisé par l’armée de la dynastie des Nguyên (1802-1945).
Aujourd’hui, les chiens de pure race sont mélangés en vue d’obtenir de nouveaux pelages. Selon Truong Dung, on ne trouve que quelques chenils de chiens de Phu Quôc en banlieue de Hanoï. Un club est également ouvert pour que les maîtres rencontrent et partagent leurs expériences.
"Ma ferme comprend deux installations, dont la valeur totale est estimée à 970 millions de dôngs (plus de 34.000 euros). Les frais mensuels pour l’élevage ne sont que de 10 millions de dôngs (plus de 350 euros). Mes clients viennent des quatre coins du pays, mais aussi de l’étranger", explique Lê Thi Hà, propriétaire d’un chenil de chiens de Phu Quôc à Hanoï.
Dans le Sud du pays, on organise aussi des pistes de course pour ces chiens, avec des clubs et entraîneurs professionnels. Là-bas, par exemple dans le Centre de préservation génétique Thanh Nga, sur l’île de Phu Quôc, des visites touristiques sont également mises en place par les responsables. Selon Lê Quôc Tuân, directeur du centre, ce modèle commence à se multiplier dans plusieurs provinces du pays, et au moins deux idées principales sur ladite préservation ont été défendues par les chercheurs vietnamiens. "La plus grande difficulté consiste à faire venir des ressources humaines et matérielles pour effectuer ce travail de préservation. L’attirance de la population pour ce chien fabuleux et pour ce modèle de tourisme est aussi importante", insiste-t-il.
Il semble que tout s’améliore depuis ces dernières années. Le point de départ vient sans doute de l’attrait des habitants des grandes villes du pays pour cette race. "Ce chien est intelligent, et élégant dans ses gestes, sa manière de se comporter avec son maitre. Gentil, mais sauvage et sportif, j’essaie de lui donner tout mon amour", confie Truong Dung.

Texte et photos : Dang Duong/CVN

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