Crise des migrants
Le camp des durs impose le contrôle des frontières

L'Autriche, qui va généraliser les contrôles aux frontières, et ses voisins d'Europe de l'Est n'attendent plus grand chose d'une gestion européenne des réfugiés défendue par l'Allemagne et veulent imposer leur "Plan B" avant le Sommet de Bruxelles.

>>L'UE accroît encore la pression sur la Grèce pour l'accueil des réfugiés

>>Les déplacés toujours bloqués à la frontière turque

>>La coalition au pouvoir parvient à un accord de compromis sur les lois pour l'asile

Des migrants passent près d'un message "Autriche-2 minutes", écrit au sol à la frontière austro-hongroise, près de Nickelsdorf, du côté autrichien, le 12 septembre 2015.

Les partisans de mesures radicales pour enrayer le flux migratoire tentent de prendre la main avant le Sommet des dirigeants européens à Bruxelles les 18 et 19 février. Berlin pourrait se retrouver isolé, même si l'achèvement de la plupart des "hotspots" promis sur les îles grecques donne de l'air à sa politique de gestion concertée des flux migratoires.

L'Autriche a annoncé le 16 février l'introduction de contrôles généralisés à ses frontières avec l'Italie, la Slovénie et la Hongrie pour "freiner" les entrées de demandeurs d'asile en sécurisant douze points de passage avec ces voisins, y compris avec des clôtures si nécessaire.

Le gouvernement autrichien doit officialiser le 17 février l'entrée en vigueur d'un quota journalier d'entrées de demandeurs d'asile sur son territoire, a ajouté la ministre la ministre de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner (ÖVP, conservateur).

"Nous ne préparons pas un Plan B parce que nous le souhaitons mais parce que la mise en place d'une solution européenne est trop lente", a déclaré le chancelier social-démocrate Werner Faymann au tabloïd Oesterreich le 16 février.

Vent debout depuis des mois contre les quotas d'accueil adoptés par la Commission européenne, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie - le groupe de Visegrad- ont également prôné le 15 février un "Plan B" pour pallier les insuffisances imputées à la Grèce dans la gestion de sa frontière.

La Grèce affirme au contraire avoir rempli son contrat migratoire avec l'ouverture à Lesbos, Chios, Leros et Samos de quatre des cinq "hotspots" promis sur ses îles et son accord à une mission de l'OTAN destinée à tarir les départs des côtes turques.

"Coalition des volontaires"

Carte des pays membres de l'espace Schengen et pays qui ont rétablis les contrôles aux frontières.

Athènes reste néanmoins sous pression de l'UE qui lui a donné trois mois pour pallier de "sérieuses défaillances" dans sa gestion migratoire. Faute de quoi, l'UE se réserve le droit de rétablir les contrôles aux frontières intérieures pour deux ans maximum, comme l'Autriche l'a déjà anticipé.

Le Premier ministre slovaque Robert Fico s'est dit le 15 février "pessimiste" sur les améliorations possibles dans ce pays.

L'alternative du groupe de Visegrad : une fermeture des frontières le long de la route des Balkans empruntée en 2015 par plus de 800.000 candidats à l'asile, en verrouillant notamment la frontière Nord de la Grèce avec la Macédoine.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fait de la construction de cette "ligne de défense" un leitmotiv.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est opposée le 16 février à cette idée : "je vais lancer toutes mes forces les 18 et 19 février (au Sommet de l'Union européenne) en faveur de l'agenda turco-européen car cela vaut le coup de continuer", a-t-elle martelé en référence aux mesures pour empêcher les départs depuis la Turquie.

Confrontée à l'impossibilité d'arracher un consensus européen global sur un mécanisme durable de répartition des réfugiés, Mme Merkel cherche depuis plusieurs semaines à rallier à tout le moins un groupe d'États à sa cause, que les médias ont surnommé "la coalition des volontaires".

Ces pays se retrouveront le 18 février à Bruxelles avant l'ouverture du sommet.. .dans les locaux de la représentation autrichienne auprès de l'UE à Bruxelles, sous l'égide du chancelier autrichien, signe que Vienne tente de ménager ses intérêts européens comme son opinion publique.

Le gouvernement autrichien est, comme dans d'autres pays d'Europe, sous pression d'une extrême droite en tête des sondages.

En tournée la semaine dernière dans les Balkans, le ministre des Affaires étrangères Sebastian Kurz a souhaité que la Macédoine se tienne prête à fermer sa frontière avec la Grèce.

La coalition entre sociaux-démocrates et conservateurs a décidé, en janvier, d'un quota de 37.500 demandeurs d'asile pour l'année 2016, contre 90.000 personnes accueillies en 2015.

Le ministre macédonien des Affaires étrangères Nikola Popovski a tempéré les ardeurs en expliquant, dans une interview au quotidien autrichien Der Standard, qu'une fermeture totale de la frontière "ne serait pas, actuellement, le meilleur scénario".

Anticipant de nouvelles restrictions en Autriche, la Slovénie a commencé le 15 février à renforcer le filtrage des migrants à sa frontière en refusant l'entrée à ceux "qui ne sont pas menacés" ou sont "en provenance d'un pays sûr".

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top