Le bulldog anglais souffre de la gueule faisant son succès

Avec sa face écrasée et son profil court sur pattes, le bulldog anglais est une coqueluche des fans de chiens de race, mais la cause de ce succès se paie avec un risque accru de risques sanitaires, selon des scientifiques britanniques.

>>Halte à cette vie de chien : la Norvège interdit l'élevage de certaines races

>>À Hong Kong, les toutous n'ont pas tous une vie de chien

Un bulldog anglais présenté au Westminster Kennel Club, une exposition canine qui se déroule chaque année à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

Si le coq est gaulois, le bulldog est anglais. Molosse initialement élevé pour lutter contre des taureaux, il est devenu animal de compagnie dans l'Angleterre victorienne au XIXe siècle, rappelle une étude publiée mercredi 15 juin dans Canine Medecine and Genetics.

Les éleveurs ont alors exagéré, par croisement, les caractères distinctifs de ses ancêtres, pour obtenir une face plus courte avec une large mâchoire inférieure, une constitution plus épaisse et des pattes arquées.

L'animal est aujourd'hui parmi les plus prisés au Royaume-Uni. Il arrivait en quatrième position en 2020 au classement des enregistrements de chiens dans la grande association britannique du Kennel Club.

Mais l'étude menée par Dan G. O'Neill, du Royal Veterinary College, établit la rançon de ce succès. Le bulldog anglais a deux fois plus de chances d'être sujet à une affection qu'un autre chien, selon l'étude statistique menée en 2016 sur un échantillon de plus de 24.000 chiens, dont plus de 2.000 bulldogs anglais, passés par un cabinet vétérinaire.

Son joli pelage plissé favorise les dermatites. Quant à son oeil larmoyant, c'est une réaction à ce que les Britanniques appellent un cherry eye, un œil en cerise, à cause d'une inflammation des tissus. Sa face aplatie est l'origine de syndromes respiratoires, qui limitent par exemple sa résistance à l'effort.

Et le poids excessif de sa musculature est la cause de kystes entre les doigts. Sans parler de la transformation radicale de la morphologie de l'animal, rendant compliquée la mise à bas des femelles, et impliquant le recours à des césariennes.

Ces problèmes n'ont rien de nouveau, et leur prévalence dans cette race a été répertoriée depuis plusieurs dizaines d'années. Mais c'est la première fois que des scientifiques les quantifient : "Bon nombre de prédispositions à des pathologies rapportées dans cette étude sont étroitement liées à la conformation extrême du bulldog anglais" à des critères de race.

Les auteurs de l'étude en appellent donc aux éleveurs pour qu'ils changent ces critères, "afin d'éviter que le Royaume-Uni rejoigne la liste grandissante de pays où l'élevage de bulldogs anglais est interdit".

Dans un jugement retentissant, le tribunal d'Oslo a proscrit l'élevage du bulldog anglais et du Cavalier King Charles Spaniel en Norvège, au motif que la pratique leur inflige des souffrances incompatibles avec la loi sur la protection des animaux.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top