Le Brexit en tête du programme de Boris Johnson

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne fin janvier en tête de son programme de politique nationale, décliné jeudi lors du traditionnel discours de la reine Elizabeth II.

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La reine Elizabeth II et son fils, le prince Charles, dans la Chambre des Lords du Parlement britannique, le 19 décembre à Londres.

Quitter l'UE le 31 janvier (après trois reports), puis nouer des accords de libre-échange avec les grandes puissances et investir dans le système de santé pour répondre aux attentes des électeurs des fiefs travaillistes qui ont basculé... Une semaine après son succès triomphal aux législatives anticipées, le dirigeant conservateur a listé ses priorités par la voix de la souveraine de 93 ans.

"La priorité de mon gouvernement est de réaliser le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier", a-t-elle déclaré d'emblée.

À cette fin, il présentera dès vendredi 20 décembre aux députés la loi d'application de l'accord de divorce négocié avec Bruxelles, censé clore 47 ans de mariage difficile et plus de trois ans de psychodrame après le référendum de 2016.

"Demain nous allons enfin enlever l'emballage plastique" de l'accord prêt à réchauffer, a déclaré Boris Johnson à la chambre des communes, filant sa métaphore de campagne. Il a promis un "âge d'or" au pays, affirmant notamment restaurer la confiance du public envers les institutions et la démocratie, lui qui est souvent critiqué pour son rapport parfois souple avec la vérité.

L'adoption du texte, qui fait peu de doutes les conservateurs disposant de 365 sièges sur 650 à la Chambre des communes, devrait s'achever début janvier.

Accord de libre-échange 

"Ensuite, mes ministres chercheront à établir une relation future avec l'UE fondée sur un accord de libre-échange qui profite à tout le Royaume-Uni", a poursuivi la reine, dont le discours sous les ors de la Chambre des Lords marque l'ouverture de la nouvelle session parlementaire.

Boris Johnson veut conclure cet accord commercial en moins d'un an, un calendrier jugé très serré à Bruxelles, et interdire dans la loi d'application de l'accord de retrait toute extension au-delà de 2020 de la période de transition censée ménager le temps de discuter la future relation.

La "menace d'un +no deal+ (...) qui décimerait notre industrie et l'emploi" est "maintenant inscrite" dans le texte, a dénoncé le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn.

L'UE a souligné qu'elle ferait le "maximum" pour conclure un accord, tout en prévenant qu'un "no deal" aurait "plus d'impact sur le Royaume-Uni" que sur les Européens.

Les ministres "commenceront aussi des négociations commerciales avec d'autres économies mondiales de premier plan", a indiqué le gouvernement, qui lorgne en premier lieu les États-Unis.

Contrairement à une tradition quasi immuable, la reine avait troqué son carrosse pour une Bentley et sa couronne pour un chapeau vert d'eau, le cérémonial millimétré et pompeux du discours ayant été quelque peu réduit : Noël approche et le dernier discours de la reine remontait à deux mois seulement, avant le scrutin voulu par l'exécutif alors minoritaire pour avoir les coudées franches sur le Brexit.

Renflouer les hôpitaux 

Le Premier ministre britannique, le conservateur Boris Johnson (à gauche), et le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn au Parlement britannique, le 19 décembre à Londres.

Boris Johnson, qui a séduit un électorat populaire dans des régions votant jusqu'alors pour les travaillistes, revendique être à la tête d'un "gouvernement du peuple" chargé de répondre aux aspirations des Britanniques en matière de services publics, de justice sociale ou encore d'infrastructures.

Outre le Brexit, il a insisté jeudi 19 décembres sur sa volonté d'augmenter à coup de milliards les moyens du système public de santé (NHS), gratuit et chéri des Britanniques, mais affaibli par des années d'austérité conservatrice.

Le dirigeant prévoit aussi, dans son programme législatif fourni, d'instaurer un système d'immigration à points, de durcir les peines de prison pour les infractions terroristes et d'instaurer un service minimum dans les transports en cas de grève.

Signe des fissures infligées par le Brexit à l'unité du Royaume-Uni, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a réaffirmé jeudi 19 descembre vouloir en 2020 un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, après celui perdu en 2014. Boris Johnson s'y oppose fermement.

"L'Écosse a très clairement indiqué la semaine dernière qu'elle ne veut pas qu'un gouvernement tory dirigé par Boris Johnson nous sorte de l'Union européenne", a-t-elle plaidé lors d'une conférence de presse, s'appuyant sur l'avancée de son parti, le SNP, aux législatives, et l'opposition de la majorité des Écossais au Brexit.


AFP/VNA/CVN

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