L’artisanat des tuiles yin-yang à Quynh Son

Quynh Son, dans le district de Bac Son, province de Lang Son (Nord), est célèbre non seulement pour ses sites historiques, mais aussi pour la fabrication de tuiles yin-yang. Partons à la découverte de ce village artisanal dont le savoir-faire se transmet depuis plus d’un siècle.

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Les tuiles +yin - yang+ sont souvent utilisées pour couvrir les maisons par les habitants de Bac Son et des régions voisines.
Photo : QDND/CVN

En traversant la commune de Quynh Son, des deux côtés de la route, on peut apercevoir des tentes simples, couvertes d’un type spécial de tuiles en terre cuite en forme de demi-cylindre que seuls les Tày et Nùng utilisent. À l’intérieur, se trouvent des rangées de carreaux rugueux soigneusement disposés, attendant la cuisson. À proximité, l’on trouve des fours simples et traditionnels dégageant lentement de la fumée.

Quynh Son est l’unique localité de Lang Son à perpétuer la fabrication des tuiles yin-yang. Malgré les vicissitudes de l’histoire et l’apparition de nouveaux types de tuiles, cet artisanat se porte bien.

Un savoir-faire ancestral

Hoàng Công Ngoc, 83 ans, originaire de Quynh Son, qui est appelé par les locaux "artisan chevronné", fait savoir que cet artisanat a été introduit dans sa commune à la fin du XIXe siècle.

À cette époque, un homme du nom de Ly Khoat, citoyen de Quynh Son, y a invité deux ouvriers de la province voisine de Cao Bang pour fabriquer des tuiles. Heureusement, les terres de la zone adjacente aux deux communes de Long Dông et Quynh Son possédaient de l’argile adaptée aux besoins. Les artisans ont appris l’art de la fabrication de tuiles de divers districts provinciaux. Ils sont également allés en Chine pour étudier et ont ensuite inventé les tuiles yin-yang typiques de Quynh Son.

"Dès ma naissance, j’ai utilisé l’argile comme jouet. Les adultes laissaient souvent les enfants jouer par terre car, à cette époque, il n’y avait pas beaucoup de jouets. Notre premier jeu consistait à faire des tuiles traditionnelles. À l’âge de
15 ans, j’étais capable d’en réaliser les principales étapes",
se souvient M. Ngoc.

"Ce n’est pas seulement pour gagner notre vie. Nous vivons l’artisanat traditionnel de la fabrication de tuiles comme un appel du destin", partage-t-il.

"On les appelle des +tuiles yin-yang+ à cause de leur pose sur le toit : il doit y avoir une tuile à l’endroit et une tuile retournée. Aujourd’hui, la plupart des membres de l’ethnie Tày vivent encore dans des maisons sur pilotis dont les toits ont été construits avec des tuiles de ce genre car celles-ci sont légères et protègent bien des pluies. À l’intérieur, il fait frais en été et chaud en hiver", explique-t-il.

Promouvoir le métier

Les tuiles +yin- yang+ sont cuites au four pendant 10 jours.
Photo : QDND/CVN

Duong Van Hông, domicilié dans le village de Na Riêng 2, commune de Quynh Son, avoue : "Nous sommes très fiers de notre artisanat traditionnel. Pourtant très anciennes, les tuiles de Quynh Son sont toujours appréciées en raison de la qualité qui vient des secrets transmis par nos ancêtres".

Actuellement, la commune compte plus de 50 foyers qui produisent des tuiles yin-yang. Chacun peut gagner environ 80 à 100 millions de dôngs par an. Ce type de tuile est souvent utilisé dans le district de Bac Son et les districts voisins comme Binh Gia, Van Quan, Van Lang et certaines provinces telles Hoa Binh, Thai Nguyên, Son La et Lào Cai.

Pour faire de bonnes tuiles, la première étape consiste à choisir l’argile. Celle de Quynh Son a une couleur cendrée ou jaune-brun. Après un bon pétrissage, elle présente un degré élevé de douceur, de souplesse et de ténacité. L’argile est ensuite soigneusement malaxée à nouveau avec de l’eau pour éliminer les impuretés.

Les villageois coupent ensuite l’argile en barres et la pétrissent à nouveau avec leurs pieds pour former une forme rectangulaire. Après cela, ils la coupent en fines tranches d’environ 1 cm d’épaisseur puis les amènent dans un moule en bois. Il faut 30 à 50 jours pour sécher les carreaux au soleil, puis ils sont cuits au four pendant 10 jours. Un four peut cuire environ 10.000 tuiles en même temps, assez pour couvrir une maison de trois pièces.

Quynh Son a également mis en place des ateliers de formation professionnelle pour les jeunes. Selon Duong Hông Hanh, chef adjointe du Bureau de l’information et de la culture du district de Bac Son, la localité a élaboré des projets pour promouvoir et préserver cet artisanat.

"À l’avenir, nous continuerons à promouvoir la culture des maisons sur pilotis couvertes de tuiles yin-yang. Parallèlement, nous conseillerons au Comité populaire du district de Bac Son de se coordonner avec le Service des relations extérieures pour développer un projet de préservation et de promotion du village. Nous prévoyons également d’y développer le tourisme expérientiel", informe Mme Hanh.


Huong Linh/CVN

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