Syrie
L'armée a pris le contrôle d'un quartier rebelle d'Alep

L'armée syrienne a pris le contrôle d'un quartier rebelle du centre d'Alep après plusieurs jours d'intenses bombardements aériens ayant fait de nombreux morts et provoqué l'indignation des pays occidentaux.

>>Syrie : poursuite des combats à Alep

Destruction à Alep, en Syrie, après des bombardements du régime, le 27 septembre.

Des soldats syriens ont pénétré mardi 27 septembre à la mi-journée dans le quartier Farafira, situé en bordure de la vieille ville à proximité de l'imposante citadelle qui domine la deuxième agglomération de Syrie.

Une source militaire à Damas a précisé que l'armée en avait "repris complètement le contrôle" après "avoir neutralisé plusieurs terroristes", le terme utilisé par le régime pour désigner tous ceux qui combattent le régime.

Cette avancée a été confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a toutefois précisé qu'elle se résumait à la reprise de "quelques bâtiments" dans le "petit quartier de Farafira".

Ce secteur est situé sur "la ligne de front" qui sépare depuis 2012 les quartiers tenus par le gouvernement à l'ouest et ceux contrôlés par les rebelles à l'est.

C'est pour reconquérir l'ensemble d'Alep que le régime de Bachar al-Assad a lancé jeudi soir 22 septembre une vaste offensive avec le soutien actif de son allié russe. Cette opération comprend "un volet aérien et un volet terrestre avec utilisation de l'artillerie", a précisé le responsable militaire.

Des secouristes dégagent un corps après des bombardements à Alep, en Syrie, le 27 septembre.

Les aviations syrienne et russe ont multiplié les raids sur les quartiers rebelles, tuant au moins 165 personnes, pour la plupart des civils, selon l'OSDH, et provoquant d'énormes destructions.

Mardi 27 septembre, le nombre de frappes a d'abord été nettement plus faible que les jours précédents avant de reprendre dans l'après-midi. Elles ont fait au moins 23 morts, dont neuf enfants, a rapporté l'OSDH.

Parmi ces victimes, figurait une fillette de cinq ans environ, dont le corps a été découvert coincé dans les décombres d'un immeuble, a constaté le correspondant. Lorsque les sauveteurs ont réussi à le dégager, son père s'est effondré, a pris la dépouille et a refusé de la rendre en répétant : "elle est juste en train de dormir, elle est juste en train de dormir".

À ses côtés, un homme regardait les ruines d'un air hébété. Il vivait au deuxième étage et ne sait pas ce qu'est devenue sa famille.

«Totalement inacceptables»

Les pays occidentaux ont continué mardi 27 septembre à dénoncer avec force l'offensive lancée après l'échec de la trêve des combats initiée par Moscou et Washington, qui n'a finalement duré qu'une semaine.

"Les effroyables attaques sur Alep sont moralement totalement inacceptables et une violation flagrante du droit international", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE à Bratislava.

La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part regretté "l'énorme pas en arrière de ces derniers jours" avec la violence "très, très brutale" qui est "clairement dirigée contre la population civile" à Alep. "C'est clairement au régime Assad et à la Russie de prendre une initiative pour redonner une chance au cessez-le-feu et à l'aide humanitaire", a-t-elle ajouté.

Moscou avait vivement critiqué lundi 26 septembre le "ton et la rhétorique inadmissibles" des Occidentaux.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti mardi 27 septembre que les installations médicales dans l'est d'Alep étaient au bord d'"une destruction totale". Elle a appelé "à l'établissement immédiat de couloirs humanitaires pour évacuer les malades et les blessés".

Par ailleurs, 12 personnes, dont cinq enfants et deux femmes, ont été tuées par les garde-frontières turcs durant les dernières 24 heures en essayant d'entrer en Turquie par trois points différents, selon l'OSDH.

La Turquie a toujours démenti que ses forces ouvraient le feu sur des civils tentant de traverser la frontière depuis la Syrie et affirme que ses portes sont toujours ouvertes pour les Syriens fuyant les combats.

AFP/VNA/CVN

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