L'Argentine vote aux primaires, répétition générale avant la présidentielle d'octobre

Les Argentins votent dimanche 11 août aux élections primaires générales qui marqueront une tendance avant la présidentielle du 27 octobre, au cours de laquelle le libéral Mauricio Macri cherchera a être réélu à la tête de la troisième économie d'Amérique latine engluée dans la récession.

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Des affiches de campagne dans les rues de Buenos Aires le 7 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

Créé en 2009, le système de primaires générales pour tous les partis politiques, le même jour, lors d'un scrutin national, est une particularité argentine.

Dans ce pays où le vote est obligatoire, il s'agit plutôt d'un sondage électoral grandeur nature avant les élections générales d'octobre, tous les candidats ayant déjà été investis par leurs partis.

Les résultats de dimanche soir 11 août seront donc observés à la loupe par les états-majors politiques et les marchés, car depuis 2009, les résultats des scrutins ont été dans la ligne des scores des primaires.

Autre particularité de la présidentielle à venir, le mouvement péroniste qui a gouverné l'Argentine de 1989 à 1999 et de 2002 à 2015 est scindé en trois.

L'ancien ministre de l'Economie Roberto Lavagna, l'ex-chef du gouvernement Alberto Fernandez associé à l'ex-présidente Cristina Kirchner et le président sortant de centre droit Mauricio Macri sont les trois principaux candidats.

Mauricio Macri a créé la surprise avec son choix de colistier: en choisissant le dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto, il a rompu avec sa doctrine qui l'avait conduit jusque-là à tenir à l'écart les péronistes de son gouvernement. La volonté d'élargir la coalition gouvernementale a primé. Leur ticket évolue sous la bannière "Ensemble pour le changement" (Juntos por el cambio), créée pour l'occasion.

Alberto Fernandez, qui a été le chef du gouvernement de Nestor puis de Cristina Kirchner entre 2003 et 2008, jure qu'il a rompu avec les politiques de gauche suivies par le passé et qu'il s'est recentré.

À la surprise générale car elle était en tête des sondages, Mme Kirchner a annoncé le 18 mai sa mise en retrait, laissant M. Fernandez briguer le fauteuil de président qu'elle a occupé de 2007 à 2015.

Inculpée dans plusieurs affaires de corruption, l'ex-présidente conserve une influence déterminante sur le parti Unité citoyenne qu'elle a fondé et qui a investi Alberto Fernandez. Leur ticket électoral se présente sous une bannière récemment créée et baptisée "Le Front de tous" (El Frente de todos).

Bourse en hausse

Signe de l'intérêt pour ces primaires, la Bourse de Buenos Aires a fermé vendredi 9 août en hausse de 8%, les analystes expliquant cette tendance par les derniers sondages plus favorables au candidat des marchés, le sortant Mauricio Macri.

Jusqu'à la semaine dernière, les enquêtes donnaient 5 à 8 points d'avance au duo Fernandez-Kirchner sur celui de Macri.

"Mais à présent, les marchés estiment que (l'écart) pourrait être moindre: entre 3 et 5 points (de pourcentage). Ils jugent que ce sera réversible en octobre et ils basent leur optimisme là-dessus", a expliqué l'économiste Ramiro Castiñeira.

Si tous les sondages donnent le ticket Fernandez-Kirchner en tête dimanche soir 11 août, "la vraie inconnue sera l'écart" entre le premier et le second, abonde l'analyste politique Carlos Fara.

Submergée par deux crises monétaires en 2018 ayant fait perdre 50% de sa valeur à sa monnaie, l'Argentine a appelé le FMI à la rescousse, pour obtenir un prêt de plus de 57 milliards de dollars.

Dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées au printemps, le FMI avait indiqué tabler sur une contraction du PIB argentin de 1,2% en 2019 tout en attendant une reprise au second semestre. Pour 2020, il prévoit une croissance de 2,2%.

Dans ce pays en récession depuis l'an dernier, l'inflation reste très élevée sur les 12 derniers mois, à 40%, ainsi que le chômage, à 10,1%.

Au total, dix binômes sont en lice pour la présidentielle, dont le 1er tour aura lieu le 27 octobre, tandis que le second est programmé pour le 24 novembre. Lors des élections générales du 27 octobre, les Argentins renouvelleront aussi partiellement la chambre des députés et le Sénat.

Près de 34 millions d'Argentins sont appelés à voter entre 08h00 et 18h00 locales (11h00 et 21h00 GMT). Les premiers résultats sont attendus dimanche soir 11 août.

AFP/VNA/CVN

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