L'áo dài aspire à devenir patrimoine culturel immatériel

Le Vietnam veut que l’áo dài soit reconnu comme patrimoine culturel immatériel national, et puis figure dans la liste patrimoniale de l’humanité. Entretien avec Nguyên Thi Hiên, directrice adjointe de l’Institut de la culture et des arts du Vietnam.

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Un dossier pour la reconnaissance de l’áo dài comme patrimoine culturel immatériel national est en cours d’élaboration. Pourquoi avoir décidé de le classer héritage immatériel et non matériel ?

Pour savoir si le patrimoine est matériel ou immatériel, nous devons évaluer sa valeur et sa fonction. L’áo dài, en termes sémantiques, n’est qu’une tunique à physiquement parler. Mais, depuis longtemps, elle possède sa propre valeur et est devenue identité à part entière des Vietnamiens. Par conséquent, c’est un objet qui assume une fonction socio-culturelle et porte des significations symboliques. La communauté des créateurs - tailleurs, designers et autres prédécesseurs - a aussi révolu-tionné le costume au fil du temps.

Les deux Conventions de 1972 (sur la reconnaissance en tant que patrimoine culturel matériel) et de 2003 (sur celle en tant que patrimoine culturel immatériel) de l’UNESCO ont chacune des critères différents. Selon la Convention de 1972, l’áo dài pourra devenir un patrimoine culturel matériel si elle possède une valeur globale. Mais cette tenue est un symbole de nos traditions et de notre propre culture, ce qui est tout à fait différent de la beauté et de la valeur de la baie de Ha Long (patrimoine culturel matériel de l’humanité, ndlr) par exemple. C’est la raison pour laquelle nous nous basons sur les valeurs attachées aux évolutions de notre histoire, notre culture et notre société pour élaborer le dossier.

La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO se divise en plusieurs catégories. Laquelle notre tenue traditionnelle compte-t-elle viser ?

La Convention de 2003 compte quatre catégories : la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, le Registre des meilleures pratiques de sauvegarde, et les dossiers de demande d’un financement de plus de 100.000 USD du Fonds du patrimoine mondial. L’áo dài vietnamien se présente dans les deux premières listes.

L’élégance des femmes vietnamiennes en áo dài.
Photo : VNA/CVN

Récemment, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a organisé le séminaire "L’áo dài vietnamien : son identité, ses coutumes et valeurs", ainsi qu’une série d’autres activités en son honneur. Qu’en pensez-vous ?

L’áo dài est un sujet très souvent débattu mais j’ai pu observer qu’avant 2020, seuls deux séminaires lui avaient été consacrés. Le colloque tenu à la fin du mois de juin cette année est le plus grand au niveau national.

Dans le cadre d’une série d’événements liés à ce costume (festivals, défilés de mode, Journées du port de l’áo dài) afin de le reconnaître comme patrimoine culturel immatériel national, ce séminaire, organisé par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a été l’occasion idéale de clarifier les questions liées à cette tunique. Notamment son histoire, son processus de développement, ses variations de forme et de style, son design, sa couture nécessitaient d’être éclairés. C’était également l’occasion d’analyser en profondeur l’identité et la valeur de la tenue afin de mieux préparer son dossier de reconnaissance, au niveau national dans un premier temps et au niveau de l’UNESCO dans un second.


Linh Thao - Minh An/CVN

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