Lancement jeune et numérique pour la Fashion Week à Paris

Les jeunes créateurs ont lancé lundi 28 septembre la Semaine du prêt-à-porter féminin à Paris avec des présentations numériques, format choisi par la plupart des marques en pleine épidémie, sauf les ténors comme Dior qui s'apprête à défiler mardi 29 septembre.

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Le styliste géorgien Irakli Rusadzé, fondteur de la marque géorgienne Situationist, à Milan, le 24 février 2017.

L'actrice américaine Sharon Stone a donné le coup d'envoi en appelant à penser à une "représentation plus juste des femmes fortes et émancipées d'aujourd'hui", dans une vidéo postée sur le site de la Fédération française de la mode.

"Pour être pertinente, la mode doit être plus juste, diversifiée et égalitaire", a-t-elle déclaré, vêtue d'une veste beige décolletée avec des épaules prononcées sur un pantalon assorti.

Sur les six griffes qui ont dévoilé leur collection lundi 28 septembre, quatre sont des nouveaux entrants au calendrier officiel qui accueille cette saison 84 maisons, signe que Paris est la place où il faut se montrer, en dépit de la progression du COVID-.

Parmi eux, Situationist, maison fondée en 2015 par Irakli Rusadze, en Géorgie, sur les traces de son fameux compatriote, Demna Gvasalia, directeur artistique de Balenciaga qui avait quitté il y a un an sa marque Vetements aux forts messages politiques et sociétaux (désormais hors calendrier).

Auteur ces dernières années de silhouettes puissantes, vues à Milan, inspirées de la force des femmes géorgiennes qui ont dû affronter le chaos post-soviétique, Irakli Rusadze est aussi défenseur de la communauté LGBT dans ce pays marqué par les traditions patriarcales.

Dans son film, il fait se promener ses mannequins, femmes et hommes, dans les rues de Géorgie, créant le choc visuel entre leur vestiaire structuré et celui des gens qu'ils croisent. Les mannequins sont confrontés à des réactions spontanées, parfois négatives et réprobatrices, par exemple face à un homme en jupe.

Un passant portant un masque devant une boutique Dior à Paris, le 7 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le film de la Londonienne Wales Bonner dont le style mixe culture noire et tradition britannique, a été tourné en Jamaïque dont est originaire son père. Il met en scène des jeunes hommes, portant des tenues de sport ou des longues chemises qui évoluent dans les paysages paradisiaques de l'île.

S'inspirant de la Jamaïque des années 70 et de Bob Marley, le court-métrage veut "explorer comment l'essence d'un lieu et d'un peuple se révèle à travers sa tenue".

Avec la créatrice danoise Cecilie Bahnsen, ex-collaboratrice de John Galliano qui lui a donné le goût pour le romantisme, direction Jutland, la côte ouest balayée par les vents du Danemark où se promènent des jeunes femmes en robes aériennes blanches ou noires.

"Orphelins du spectacle"

Le défilé Dior mardi 29 septembre en début d'après-midi est l'événement à suivre, après la précédente Fashion Week cet été, entièrement virtuelle.

Hermès, Chanel et Louis Vuitton renouent aussi avec l'émotion du défilé, même si leurs shows se tiendront en petit comité, car la plupart des célébrités, acheteurs et journalistes étrangers ne peuvent faire le déplacement en raison des restrictions liées à la crise sanitaire.

"La précédente Fashion Week entièrement digitale nous a laissé tous orphelins d'une forme très vivante du spectacle", a déclaré l'historien de la mode Olivier Saillard, pourtant pas convaincu qu'il est temps de refaire des défilés. "C'est beaucoup d'efforts, qu'on doit bien sûr saluer, mais s'il n'y a pas d'acheteurs américains, asiatiques, pas de journalistes, à quoi bon ?", s'interroge-t-il.

Pour lui, la crise sanitaire changera la manière de présenter la mode à l'avenir. "Il y aura moins de défilés, moins de collections croisière, on ne va pas tous repartir à l'autre bout du monde pour voir une collection de 15 minutes!"

"Cela va éteindre certains excès. Tout le monde s'est recentré sur ce qu'il savait faire, c'est une forme d'introspection qui est bonne pour les maisons : moins mais mieux".


AFP/VNA/CVN

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