L'Afrique du Sud déploie l'armée pour enrayer les violences xénophobes

L'Afrique du Sud a commencé à déployer l'armée mardi 21 avril, notamment dans le township d'Alexandra à Johannesburg, pour aider la police à enrayer les violences xénophobes qui ont fait au moins sept morts en avril dans le pays.

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Réclamée par les associations de la diaspora africaine en Afrique du Sud depuis plusieurs jours, la mobilisation exceptionnelle de l'armée est "le dernier recours", a déclaré la ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula. "La décision n'a pas été prise à la légère", a-t-elle souligné lors d'un point presse.

"L'armée va être utilisée comme force de dissuasion contre la criminalité que nous observons", a-t-elle argumenté. "Nous ne sommes pas un État militaire. Ce n'est pas trop tard, c'est le bon moment".

La ministre de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, lors d'un point presse, le 21 avril.

Elle a également annoncé le déploiement de troupes au Kwazulu-Natal (Est), la province de la ville portuaire de Durban, où ont débuté les troubles.

En mai 2008, lors du pire accès de violences xénophobes, 62 personnes avaient été tuées et l'armée avait aussi été déployée. Depuis, le gouvernement de Jacob Zuma a aussi fait appel aux militaires lors des grèves sauvages sanglantes des mineurs de Marikana.

La présence de l'armée dans les townships rappelle un temps pas si lointain où, jusqu'au début des années 1990, la violence était celle du régime raciste d'apartheid et s'exerçait contre la majorité noire.

À quelques jours de la fête nationale lundi prochain 27 avril, 21e anniversaire du droit de vote des Noirs, le gouvernement s'évertue cependant à rétablir la situation au plus vite ainsi que la réputation du pays.

À Alexandra, township adjacent aux beaux quartiers de Johannesburg, une nouvelle agression a eu lieu dans la nuit du 20 au 21 avril, visant un couple de Zimbabwéens. "Ils ont pu sortir (de l'hôpital) et sont hors de danger", a précisé la ministre. Quelque 400.000 personnes s'entassent dans la pauvreté à Alexandra.

Officiellement, les violences ont déjà fait sept morts : trois Sud-Africains et quatre étrangers selon la police, dont un Éthiopien brûlé vif de nuit dans sa maison.

Les autorités mozambicaines déplorent par exemple trois morts, un à Alexandra et deux à Durban, soit un de plus que la police sud-africaine.

Mardi soir 21 avril, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant la Cour constitutionnelle à Johannesburg pour une veillée aux bougies. Les bougies étaient disposées de façon à représenter deux continents africains et un "X" symbolisant le rejet de la xénophobie.

AFP/VNA/CVN

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