La vie après le lockdown : la réussite du Vietnam

Son succès remarquable en 2020 dans le maintien à un bas niveau du nombre d’infections et de décès du coronavirus a permis au Vietnam de préserver son économie. En quoi sa stratégie anti-COVID-19 est-elle nettement différente de celle des autres pays ?

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Le Vietnam est un exemple dans le monde de bonne gestion de la pandémie de COVID-19. Alors que d’autres pays de la région de l’ASEAN et au-delà ont vu leur nombre de cas augmenter, le Vietnam a pu assouplir ses restrictions de confinement dès le 23 avril 2020.

Dans ce combat, le pays a impressionné bon nombre d’étrangers qui ont été soit patients dans les centres de santé, soit placés en quarantaine. Les mesures préventives efficaces et les dons aux pays touchés ont ainsi fait couler beaucoup d’encre dans les médias étrangers. De plus, le pays partage une longue frontière avec la Chine et a organisé le rapatriement d’un grand nombre de citoyens vietnamiens installés dans les pays les plus touchés par la pandémie de COVID-19. Comment le Vietnam a-t-il réussi à défier toute attente ? La réponse est simple : une communication claire et une coopération active entre le gouvernement et les citoyens.

Pas de miracle mais une position résolue

Le premier facteur ayant contribué aux résultats impressionnants du Vietnam dans la lutte contre le COVID-19 est que le pays a adopté plusieurs mesures, imposé des restrictions de voyage, augmenté les contrôles de santé aux frontières et dans les zones sensibles… Le 27 janvier 2020, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a clairement indiqué que le gouvernement acceptait les pertes économiques pour protéger la vie et la santé de la population.

L’expérience du pays face au SRAS en 2003 et la connaissance des limites de ses ressources en matière d’établissements de santé l’ont encouragé à prendre dès le début des mesures de distanciation sociale et de restrictions des déplacements de grande ampleur. Le dirigeant a appelé les citoyens à respecter les gestes barrières ainsi que les consignes sanitaires pour se protéger et protéger leur entourage contre cette maladie. Il a mobilisé autant de traceurs de contacts que possible pour contenir la propagation du virus.

La deuxième pièce du puzzle est une communi-cation claire et une interaction rapide entre l’État et ses citoyens. Le Vietnam ne s’est pas appuyé sur une application sophistiquée de recherche des contacts, comme l’ont tenté de nombreux autres pays, mais a en fait appliqué une approche de communication plutôt peu coûteuse. Les campagnes de sensibilisation par haut-parleurs, presse, médias sociaux et autres moyens tels que les vidéoclips ont beaucoup résonné auprès du public vietnamien.

Les citoyens ont été soutenus et mis à jour avec des informations sur les derniers développements et des avis médicaux via des sites Web, des lignes directes, des SMS et autres applications mobiles. Par exemple, la campagne de lavage des mains #GhenCovy lancée par le ministère de la Santé est devenue virale lorsque les influenceurs des médias sociaux ont ajouté leurs propres mouvements de danse à l’air accrocheur à la vidéo de la campagne.

Solidarité et leçons tirées de la crise

La longue et coûteuse guerre du Vietnam, qui a pris fin il y a 45 ans, a permis au peuple vietnamien de mieux savoir comment la solidarité peut renforcer la force d’une nation pour surmonter d’énormes défis, le COVID-19 ne faisant pas exception. En effet, les Vietnamiens semblent actuellement plus unis que jamais dans ce combat contre un "ennemi invisible", comme dit le gouvernement. Le peuple fait généralement preuve d’un haut niveau de confiance et de volonté quant aux directives à suivre dans cette crise exceptionnelle. Surtout lorsqu’il s’agit de sauver la vie de la population et assurer la sécurité publique, la nécessité de sacrifier ses propres intérêts pour atteindre des objectifs communs semble acceptée par la majorité.

La chanson vietnamienne "Ghen Cô Vy" (Le Coronavirus jaloux), accompagnée d’une danse imitant des gestes de lavage des mains, a été présentée sur l’émission "Last Week Tonight with John Oliver" de la chaîne américaine HBO.
Photo : TN/CVN

Des slogans tels que "La lutte anti-épidémique, c’est comme combattre l’ennemi" ou "Rester à la maison, c’est être patriote !" se sont largement répandus dans les médias et ont déclenché une réponse active dans la lutte contre le virus. Enfin et surtout, le port de masques en public a été largement accepté avant même la pandémie.

Les grandes villes du Vietnam sont malheureusement bien connues pour la mauvaise qualité de leur air due aux émissions, à la combustion des déchets et au smog. Les gens sont donc habitués à porter des masques et autres équipements pour se protéger des maladies respiratoires et des expositions malsaines.

En 2020, après la distanciation sociale rigoureuse en avril, la plupart des services non essentiels ont également repris leurs activités suite à une annonce du Premier ministre le 7 mai, à l’exception des karaokés et boîtes de nuit, une nouvelle qui a été un soulagement surtout pour les petits commerces. Les restrictions de circulation ont également été levées et les mesures de distanciation sociale ont été supprimées dans tous les modes de transport. Les écoles ont rouvert début mai et ont expérimenté dans un premier temps diverses mesures de protection et de distanciation.

Les opérations ont repris leur cours normal. Cela dit, le Vietnam est toujours en alerte face à l’épidémie et ne comprend que trop bien que la pandémie de COVID-19 n’est pas encore terminée. Il est toujours conseillé aux personnes de porter des masques et d’utiliser du gel désinfectant pour les mains. Afin de suivre les instructions du gouvernement en matière d’hygiène et de distanciation, certains commerçants devront améliorer leur façon de faire des affaires ou présenter à leurs clients de nouvelles règles et formats. Pour les petits restaurants de rue, il est plus difficile de mettre en œuvre les nouvelles directives. C’est une question urgente qui doit être résolue.

Dans l’ensemble, cependant, le peuple et le gouvernement vietnamiens, qui ont réagi rapidement et sans délai avec un plan de sauvetage et de nouvelles politiques de soutien, restent optimistes quant à une reprise économique post COVID-19 lente mais stable.


Phan Thi Thu Trang/CVN
(Concours "Jeunes Reporters Francophones 2020")

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