La traversée de l’Asie du Sud-Est en scooter

Un périple de 4.000 km. Onze Vietnamiens ont établi l’an passé un record en traversant cinq pays du Sud-Est asiatique aux guidons de leur Lambretta. Un deux-roues pas vraiment conçu pour ce genre d’aventure...

Traversant l’Asie du Sud-Est au coeur de l’été, ce curieux groupe a attiré bien des regards. Avant de partir, il a d’abord fallu convaincre les épouses et petites copines... Pham Hoàng Linh a confié : «Pour tout préparer, on a chacun eu besoin de dix mois. D’abord pour se préparer physiquement, avec deux parties de foot hebdomadaires. Ensuite, chacun a choisi entre courir, monter des escaliers ou des parties de tennis».
Avant de partir, aucun détail n’avait été laissé au hasard. Par exemple les formalités d’im-migration, la situation politique dans le Sud de la Thaïlande avaient été passées au crible. Et chaque moto avait été examinée dans les moindres détails.

Dernières vérifications avec le départ.


«Chacun d’entre nous a dû écrire une lettre à une amateur de Vespa en Thaïlande pour lui demander d’écrire à son tour une lettre de recommandation pour lui. Comme ça, le passage de la frontière à Noong Khai a été plus facile», explique M. Nguyên, un membre du groupe.
Galères au programme

L’équipe au grand complet...


... et leurs montures.


Bien sûr l’équipe s’attendait à des problèmes mécaniques. Mais personne n’aurait imaginé un gros pépin à peine franchi la frontière Vietnam-Laos ! La moto de Doàn Vinh Nguyên est tombée en panne à cause d’un problème de qualité d’essence. La réparation a duré une journée, en bord de route. L’équipe a explosé de joie lorsque le scooter a redémarré.
Du début à la fin, l’équipe a été hantée par les pépins mécaniques. En Thaïlande, le scooter de Ngoc Vu a presque rendu l’âme. Le «roi du tournevis» Kiên a dû travailler dessus de 21h00 à 01h00 du matin. «D’Udonthani à Bangkok, il y a 800km, tout le monde était épuisé. La plupart des repas du soir, nous les prenions à minuit. On a eu des moments de tension avec des scooters en panne et la faim au ventre», confie Vu.
Hoàng Linh, quand à lui, a eu un accident de la route au Laos. «J’ai d’abord pensé avoir la jambe cassée, mais j’ai juste été bien écorché. Et pendant tout le voyage, j’ai gardé un bandage».

Individualité et indépendance
Dang Ngoc Lâm, le chef de l’équipe, n’oubliera jamais l’entrée sur le sol singapourien. Bien que toutes les formalités avaient été soigneusement préparées, les scooters n’ont pu rentrer faute d’assurance moto de Singapour. Personne n’avait imaginé qu’entrer dans ce pays fut aussi difficile. Ils ont perdu deux jours pour acheter des assurances à Singapour. Ensuite, ils ont pu revenir en Malaisie. Mais c’était un vendredi, et les bus étaient pleins à craquer de travailleurs malais rentrant chez eux. Après quatre heures d’attente, ils ont pu monter dans un bus et faire les 30 km qui les séparaient de la frontière. Ils ont pu enfin remonter sur leurs Lambrettas et traverser la frontière.
«Ce voyage restera le plus mémorable de ma vie. Nous avons traversé plusieurs pays avec nos scooters, qui sont notre passion. En dépit des difficultés, des pannes, des accidents, nous sommes heureux d’avoir acquis de nouvelles expériences et pu ensemble vaincre les difficultés», confie Lâm, pour qui «les Lambrettas ont toujours été plus qu’une marque de véhicules : ils sont une expression de l’individualité et de l’indépendance».

Phong Delon/CVN

 

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