La sortie de Thomas Pesquet dans l'espace achevée, mission partiellement accomplie

L'astronaute français Thomas Pesquet a regagné sans encombre mercredi 16 juin l'intérieur de la Station spatiale internationale après sa troisième sortie dans l'espace, qui a duré plus de sept heures mais a été troublée par plusieurs contretemps, n'ayant pas permis d'accomplir jusqu'au bout la mission fixée.

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L'astronaute Thomas Pesquet lors de sa sortie spatiale, le 16 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Français Thomas Pesquet et son co-équipier, l'astronaute américain Shane Kimbrough, effectueront une deuxième sortie dimanche, afin de continuer l'installation de nouveaux panneaux solaires, destinés à augmenter les capacités de production d'énergie de la Station spatiale internationale (ISS).

Cette sortie extra-véhiculaire ("EVA"), la première depuis leur arrivée dans la station fin avril, était inédite sur le plan technique.
"Vous avez fait un travail fantastique aujourd'hui", leur a dit au terme de l'opération Jenni Sidey, responsable de la Nasa qui était en permanence en contact avec eux depuis la Terre. "C'était une EVA compliquée."
Thomas Pesquet comptabilise désormais 19 heures et 47 minutes passées en sortie spatiale. Il s'agissait pour lui de la troisième de sa carrière. C'était la septième pour Shane Kimbrough, et la 239e dans l'Histoire de l'ISS, qui file en orbite à 400 km au-dessus de la Terre.
Les astronautes avaient mis en route la batterie interne de leur combinaison à 12h11 GMT, marquant le début officiel de leur expédition, qui s'est achevée 7 heures et 15 minutes plus tard, à 19h26 GMT.
Le but de la mission était de positionner, fixer, brancher et déployer un panneau solaire nouvelle génération, appelé iROSA, le premier d'une série de six.
Contretemps techniques
Mais à mi-parcours, la mission a dû être temporairement mise sur pause à cause de soucis concernant la combinaison de Shane Kimbrough.
Les équipes de la NASA ont observé une interruption dans la transmission des données permettant de contrôler l'état de son scaphandre, ainsi qu'un soudain pic de la pression de son système de refroidissement.

La capsule Crew Dragon (droite) de SpaceX dans l'espace, le 1er juillet 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'astronaute a dû revenir au sas de la Station et opérer une réinitialisation, avant de ressortir. Pendant ce temps, Thomas Pesquet l'attendait, accroché par les pieds à un bras robotique.
La mission a finalement repris, les données de contrôle étant stabilisées. Shane Kimbrough n'a à aucun moment été "en danger", a rassuré la Nasa.
Mais une précieuse heure a été perdue.
Les deux astronautes ont ensuite déplacé le panneau solaire, replié sur lui-même en un gros rouleau d'environ 350 kilos, jusqu'à l'endroit où il devait être installé.
Ils l'ont fixé et ont tenté de le déplier, mais un problème d'alignement est venu interférer avec le mécanisme, empêchant son déploiement.
Ils ont alors regagné l'intérieur de la station.
Sens limités
La NASA doit désormais décider de la suite des événements. Dimanche 20 juin, les astronautes finiront-ils l'installation du premier panneau, ou s'attèleront-ils au deuxième, comme prévu initialement ?
Les deux hommes avaient déjà effectué deux sorties dans l'espace côte à côte en 2017.
Mais cette fois, les rôles étaient inversés : Thomas Pesquet était "EVA 1", Shane Kimbrough "EVA 2".
"Le N°1, c'est le chef, en gros. Maintenant, je ne suis plus le petit jeune", avait commenté le Français de 43 ans.
Et la journée a sans nul doute été éprouvante. En enlevant son casque après avoir retrouvé l'intérieur de la station, Thomas Pesquet se frottait les yeux et repliait et dépliait ses doigts comme pour les étirer, selon les images retransmises en direct par la NASA.
"Une EVA revient à courir un 100 mètres sur la durée d'un marathon", a expliqué Hervé Stevenin, chargé de l'entraînement à ces sorties pour l'Agence spatiale européenne (ESA).
"Travailler en scaphandre est extrêmement difficile. Tous les sens sont limités, on manque de dextérité avec les gants : tenir un outil, c'est comme presser une balle de tennis, des centaines de fois pendant six heures", a décrit l'instructeur.
Dix-neuf mètres de long
Le nouveau panneau solaire fixé mercredi 16 juin avait été livré par un cargo de SpaceX. Il mesurera 19 m de long une fois déroulé, et sera superposé au-dessus de l'un des anciens panneaux. Ce dernier est plus grand (35 m de long) et une partie sera donc toujours exposée à la lumière du soleil, continuant à produire de l'énergie.
Cet ancien panneau solaire avait été installé en 2000 et sa durée de vie était estimée à une quinzaine d'années.
Il a peu à peu été abîmé par deux facteurs: les émissions des vaisseaux allant et venant vers la station, et les micro-météorites. "Nous pensions que les dégradations seraient bien pires que ce que nous avons effectivement constaté", a souligné Dana Weigel, responsable à la NASA pour l'ISS, lors d'un point presse lundi 14 juin.
Les nouveaux panneaux solaires devraient également avoir une durée de vie d'environ 15 ans.

AFP/VNA/CVN

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