La révolution verte est en marche

Au bout de trois campagnes, le bilan de l’application à titre expérimental du modèle de grandes exploitations rizicoles dans le delta du Mékong est plus que satisfaisant. À tel point que le mouvement s’étend au niveau national.

La pratique du modèle visant à fusionner les petites exploitations familiales pour en faire de plus vastes - pratique qui s’étend aujourd’hui à de nombreuses villes et provinces du pays - s’apparente à une véritable révolution verte, c’est-à-dire orientée vers une nouvelle agriculture modernisée. Une initiative du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR), lancée en mars 2011 à titre expérimental dans les villes et provinces du delta du Mékong.

Le modèle de grandes exploitations rizicoles est la solution pour la création de régions spécialisées dans ce domaine.

Grâce à ce modèle appliqué dans la riziculture, les entreprises et les agriculteurs sont entrés de plain-pied dans une nouvelle ère : celle de l’instauration d’une alliance servant les intérêts des deux camps, ni plus, ni moins. Selon le Docteur Pham Van Du, vice-directeur du Département des cultures du MADR, pour que le cours du riz progresse, notamment les variétés destinées à l’exportation, la solution réside dans l’application de cette agriculture moderne répondant à la norme VietGap. Du coup, les entreprises - triées sur le volet - fournissent aux agriculteurs des variétés approuvées, mais aussi équipements et services techniques (préparation des sols avant semence, récolte, irrigation, transformation, stockage post-récolte et exportation). Un modèle plus que bénéfique, dans la mesure où il permet de limiter les pertes après récolte, de réduire les coûts et d’améliorer sensiblement la qualité du riz et les rendements. D’où une hausse des profits.

Cela fait des années maintenant que le Vietnam est un grand exportateur mondial de riz - le deuxième aujourd’hui après la Thaïlande pour être précis -, mais les retombées restent maigres pour les agriculteurs. En réalité, les régions spécialisées dans la riziculture sont souvent les localités moins développées. «L’amélioration des conditions de vie de ces personnes qui vivent du travail de la terre passe par une bonne organisation de la production et de l’écoulement, ainsi que d’un meilleur partage des intérêts entre producteurs et entreprises exportatrices», a estimé le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Bùi Ba Bông. «Et si l’on veut que le cours du riz progresse, il est indispensable de créer de vastes exploitations pour, à terme, arriver à la création de régions de riziculture intensive de haute qualité», a-t-il notifié.

«Ce modèle est la réponse à la question de la production marchande, tout simplement», a élucidé Tang Minh Lôc, directeur du Département de l’économie des coopératives et du développement rural. Ce modèle est vraiment profitable à tous ceux qui en sont les acteurs - agriculteurs, entreprises et scientifiques -, ces derniers pouvant enfin regarder dans la même direction : celui de l’intérêt de chacun au service de tous. Cette alliance est en effet, comme il a été mentionné plus haut, la base d’une agriculture modernisée, répondant à l’édification de la Nouvelle campagne.

Grandes exploitations : 30.000 ha dans le pays

«Le Service de l’agriculture et du développement de la province d’An Giang a reçu l’enregistrement de participation à ce modèle de plusieurs entreprises», a affirmé son vice-directeur, Doàn Ngoc Pha.

Le delta du Mékong produit chaque année 20 millions de tonnes de riz, soit 50% de la production nationale.

À l’horizon 2013, six entreprises au minimum y prendront part, dans l’optique de porter dans cette province la surface de ce type d’exploitations à 20.000 ha, contre 8.500 ha actuellement.

Dans la province de Long An, il a été appliqué lors de la campagne d’hiver-printemps 2010-2011 sur une superficie de 1.000 ha dans les districts de Duc Huê, Tân Hung, Vinh Hung, Tân Thanh et Môc Hoa. Dans la province de Dông Thap, dix entreprises y participent directement. La superficie dédiée est de 1.519 ha et concerne 1.200 foyers.

Ce modèle permet d’atteindre un rendement de six tonnes par ha, les riziculteurs réalisant ainsi entre 16 et 18 millions de dôngs de profit par hectare, soit 2,5 millions de dôngs de plus par ha en moyenne comparé à la pratique traditionnelle. Dans la province de Trà Vinh, le rendement a même atteint lors de la campagne été-automne 7,23 tonnes par ha, permettant aux agriculteurs de dégager 26-27 millions de dôngs de profits par ha.

Cette grande réussite, qui a eu un écho retentissant, n’est bien entendue pas restée confinée aux seules provinces du delta du Mékong, les provinces septentrionales ayant elles aussi créé des exploitations de plusieurs centaines d’hectares dans les villes et provinces de Hanoi, Thanh Hoa, Thai Binh et Nam Dinh.

Selon Pham Dông Quang, vice-directeur du Département des cultures du MADR, ce type d’exploitations couvre 30.000 ha dans l’ensemble du pays, dont 26.000 ha dans les provinces du Sud. À l’horizon 2013, leur superficie sera portée à 100.000 ha, puis à un million l’année suivante. Aux estimations de Pham Dông Quang, l’application de ce modèle doit être le remède aux inconvénients imputables aux petites exploitations familiales. De plus, comme on le voit déjà, il permettra d’élargir la participation des entreprises dans la transformation et l’écoulement du riz, ce dans l’intérêt général.

Thê Linh/CVN

 

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