La République de Corée sur le point de mettre fin au monopole de paiement des applications

Les députés sud-coréens pourraient adopter mardi 31 août un projet de loi obligeant les éditeurs d'applications mobiles à proposer des systèmes de paiement alternatifs à App Store et Play Store, mettant ainsi fin à leur monopole.

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Tim Cook, patron d'Apple, lors de l’Apple Worldwide Developers Conference à Cupertino, en Californie,
Photo : AFP/VNA/CVN

Le texte, qui doit être soumis mardi 31 août au vote de l'Assemblée nationale, pourrait faire de ce pays la première grande puissance économique à adopter une telle législation et créer ainsi un précédent mondial.

Aux États-Unis, trois sénateurs ont proposé en août une loi visant à réguler les deux firmes dominantes et contraindre le duopole Google - Apple à s'ouvrir beaucoup plus à la concurrence. Les parlementaires européens discutent également d'une telle loi.

Cette initiative sud-coréenne intervient alors qu’Apple et Google sont, à travers la planète, sous le feu des critiques, accusés notamment de prélever une commission de 30% sur les transactions réalisées via leurs systèmes de paiement devenus incontournables. Le texte sud-coréen - baptisé "loi anti-Google" - offrira la possibilité aux utilisateurs de choisir le système de paiement de leur choix pour l'achat d'applications.

"Cette loi va certainement créer un précédent pour d'autres pays, ainsi que pour les éditeurs d'applications et les créateurs de contenu du monde entier", a déclaré Kang Ki-hwan, de la Korea Mobile Internet Business Association. Apple et Google estiment que les commissions prélevées sont justifiées, affirmant qu'elles permettent de faire des achats en toute sécurité et aux développeurs d'application de toucher des utilisateurs à travers le monde entier.

Avant le débat devant l'Assemblée nationale sud-coréenne, Apple a déclaré que cette loi pourrait exposer les personnes achetant des applications à des risques de fraude, porter atteinte à leur vie privée et rendre le contrôle parental moins efficace.

"Nous pensons que la confiance des utilisateurs dans les achats sur l'App Store diminuera après cette proposition, ce qui réduira les opportunités pour les plus de 482.000 créateurs d'applications que compte la République de Corée et qui ont gagné plus de 8.550 milliards de wons (6,2 milliards d'euros) à ce jour avec Apple", a déclaré le géant américain dans un communiqué. Google Korea n'a pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP.

Ces deux géants de la technologie dominent le marché des applications en ligne en Corée du Sud, douzième puissance économique mondiale et leader dans le secteur des nouvelles technologies. Le Play Store de Google a généré près de 6.000 milliards de wons (4,3 milliards d'euros) en 2019, soit 63% des ventes totales d'applications, suivies par l'App Store d'Apple qui a représenté 24,4%, selon les données du ministère des Sciences de Séoul.

AFP/VNA/CVN

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