La presse officielle joue un rôle important dans la lutte contre les "fake news"

Face à l’évolution des fausses informations (fake news) sur les réseaux sociaux qui provoquent des impacts sur les mass-médias, les efforts à fournir de la part des journalistes s’avèrent de plus en plus nécessaires. Récemment, des journalistes d’Asie du Sud-Est se sont réunis à Bangkok, en Thaïlande, pour proposer des mesures contre la propagation des fausses nouvelles dans chaque pays concerné.

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Des journalistes participant au séminaire régional sur les fausses nouvelles et leur traitement tenu à Bangkok en Thaïlande.

"Des fausses nouvelles sont publiées toutes les secondes dans le monde entier. Leur diffusion est rapide et étendue en raison des progrès technologiques. La question des fausses nouvelles ne peut pas être complètement résolue à cause notamment du pouvoir médiatique, de l'intérêt économique mais aussi de la culture dite du « buzz ». Cependant, ce problème peut être atténué grâce à la coopération régionale", a souligné Prasarn Steelbush, président de la Confédération de la presse thaïlandaise et président de l’Association des journalistes thaïlandais lors du séminaire régional "La montée des fausses informations et leur traitement" organisé récemment dans la capitale thaïlandaise de Bangkok par la Confédération des journalistes de l’ASEAN conjointement avec Online News Providers Association (SONP) et la Confédération des journalistes thaïlandais.

Dans un contexte où la 4e Révolution industrielle affecte tous les aspects de la vie actuelle dont les mass-média, essentiellement les réseaux sociaux, les "fake news" se développent ainsi facilement et trompent les lecteurs.

Dans les pays sud-est asiatiques comme la Malaisie, l’Indonésie, le Myanmar et l’Inde, les fausses nouvelles demeurent une véritable "plaie" surtout lors des campagnes électorales.

Selon Neru Margianto, assistant du rédacteur en chef du journal Kompas d’Indonésie, lors de la période électorale du pays, les candidats utilisaient souvent le réseau social Twitter pour poster des messages afin d’attaquer leurs adversaires. Cela a ainsi conduit à une "usine de contrefaçon" des informations. En outre, des centaines de faux comptes et de comptes anonymes ont été créés à cette occasion au service des candidats. Avec ces comptes, l’équipe électorale a publié un total environ 2.400 messages par jour.

Les fausses informations représentent également un problème de taille au Myanmar. Le journaliste Myat Kyaw Thu, chef du service politique du magazine Frontier du Myanmar, a fait savoir qu’en 2017, au début de la crise des Rohingyas dans le pays, plus de 1.000 messages de haine envers cette ethnie étaient publiés chaque jour sur Facebook. Ainsi, Facebook a dû embaucher des experts de langue birmane afin de débarrasser le réseau de ces diffamations et propagations de fausses informations. Il a également mis en œuvre un système d’intelligence artificielle pour détecter les contenus soupçonneux. Alors environ 52% des messages ont été supprimés.

Nécessité d’une solidarité
entre les médias dans la région

Les journalistes discutent de la propagation des fausses nouvelles dans les réseaux sociaux.

Lê Quôc Minh, directeur général adjoint de l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA), a remarqué que «les fausses informations représentent aujourd’hui une crise globale. Autrefois, la presse était comme un mur et les journalistes jouaient le rôle de gardiens qui sélectionnaient les infos pour les médias afin de fournir aux lecteurs des nouvelles crédibles et de qualité. Actuellement, des millions de nouvelles sont publiées chaque jour, noyant ainsi les lecteurs dans une mer d'informations. Nous avons rencontré beaucoup de problèmes à démêler le vrai du faux».

Actuellement, de nombreuses plateformes de mass-média comptent sur le réseau Facebook pour obtenir des informations "à sensation" dites virales, afin de créer le "buzz". Un exemple au Vietnam, il y avait sous peu des informations parlant d’une épidémie du virus Ebola se propageant à Hanoï, semant ainsi la panique au sein de la population. Il s’agissait en réalité d’une "fake news" supplémentaire, issue d’un compte Facebook personnel.

Comment prévenir et éliminer les fausses nouvelles dans l’ère numérique ? La réponse : la solidarité et la coopération entre les journalistes de la région. Sans oublier une mise à jour régulière des formations destinées aux journalistes. Particulièrement, en tant que journaliste, avant de partager, de publier une nouvelle, il faut être sûr de l’origine et de la crédibilité de l’article.

Le "big data" constitue une des mesures des médias dans le combat contre les fausses nouvelles.

Pour combattre les "fake news", les médias doivent se concentrer sur le développement de nouvelles technologies telles que le "big data" ou l’apprentissage automatique dans la collecte, l’analyse et la vérification des informations sur les médias sociaux. Ils doivent aussi se concentrer davantage sur les formations et le renforcement des équipes d'administrateurs et du personnel de support technique de ces pages afin d'améliorer l'interaction entre les pages d'actualités et les lecteurs.

En outre, les médias doivent être en mesure de former des journalistes qualifiés, capables de se connecter et de valider des sources d’information dont l’expertise en la matière leur permet de vérifier l’authenticité de ces nouvelles. Toutes ces mesures ont pour but de préserver la réputation du média, de distinguer le faux du vrai, et de devenir un lieu sûr de visite des lecteurs pour avoir accès à des informations légitimes.

Huong Giang/CVN

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