La politique s'impose avec Snowden au Web Summit, grand-messe européenne de la tech

Réinventer la monnaie, la voiture, la médecine ou le logement: les géants du numérique comme les plus jeunes startup vont rivaliser d'idées lors du Web Summit qui s'est ouvert lundi soir 4 novembre à Lisbonne, mais les interventions les plus attendues cette année, comme celle d'Edward Snowden qui a dénoncé le pouvoir des géants du Web, sont surtout politiques.

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Le lanceur d'alerte américain Edward Snowden intervient au Web Summit le 4 novembre par vidéoconférence depuis la Russie.

En mettant en garde contre la "concentration de pouvoir" découlant de la collaboration entre pouvoirs publics et grandes plateformes numériques, Edward Snowden a donné le ton lors d'une intervention par vidéo conférence depuis la Russie.
"Si l'on crée un pouvoir implacable, comment fait-on pour contrôler ce pouvoir quand il est employé contre la population ?", s'est interrogé l'ex-employé du renseignement américain alors que Washington vient d'exhorter les géants de la tech à chercher une "solution technique" pour garantir que les forces de l'ordre puissent avoir un accès aux données chiffrées en cas de crimes graves.
M. Snowden vient de publier un livre dans lequel il raconte les raisons qui l'avaient poussé à transmettre en 2013 des dizaines de milliers de documents secrets à plusieurs médias, et à révéler l'existence d'un système de surveillance mondiale des communications et d'internet.
Autre point chaud au confluent des grands enjeux politiques et technologiques, Huawei a envoyé son président en exercice Guo Ping chercher l'appui du monde de la tech, alors que le géant chinois des télécoms, leader de la nouvelle génération de réseaux mobiles et deuxième fabricant mondial de smartphones, a été banni par les 
États-Unis, qui l'accusent d'espionnage.
Appels à la réglementation 
Pour encourager les développeurs à rejoindre sa plateforme Huawei Mobile Services (HMS), qui doit remplacer les services américains auxquels la firme n'a plus accès, M. Ping a annoncé sur la scène principale du Web Summit plusieurs investissements dont un programme de 1,5 milliard d'USD sur cinq ans consacré à leur formation.
L'édition 2019 du grand raout européen de la tech rassemble quelque 70.000 participants, dont plus de 2.000 startup et 1.200 investisseurs. Ils échangeront leurs idées en marge de centaines de conférences consacrées aux nouvelles mobilités, aux applications médicales et à la robotique, en passant par les cryptomonnaies, la publicité et les médias ou encore la conquête spatiale.
Mais cette année, les nouvelles technologies sont au c
œur de la guerre commerciale sino-américaine, elles sont accusées de menacer le pouvoir monétaire, et donc la souveraineté des États, ou encore d'entraîner la radicalisation des opinions publiques.

Le fondateur du Web Summit Paddy Cosgrave lors du sommet à Lisbonne le 5 novembre 2018.

En somme, "la tech est devenue hyper politique", a déclaré à l'AFP l'Irlandais Paddy Cosgrave, fondateur et patron du Web Summit.
Face aux controverses à répétition qui ont entamé l'image des géants du secteur, les appels en faveur de sa réglementation et de sa taxation, voire de son démantèlement, se multiplient.
Très attendue, la Commissaire européenne Margrethe Vestager, qui avait défendu l'an dernier à Lisbonne une taxation des géants de l'économie numérique à l'échelle continentale, aura jeudi le mot de la fin.
La voix de l'administration Trump 
"Margrethe Vestager est incroyablement populaire (..) car elle essaye de créer des conditions équitables pour les innovateurs, en particulier en Europe", a affirmé M. Cosgrave, qui la décrit comme "la personne la plus importante de la tech".
Connue pour son intransigeance envers les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), auxquels elle a déjà imposé plusieurs lourdes amendes, la Danoise a été reconduite cette année dans ses fonctions de Commissaire à la Concurrence. Elle a même pris du galon en obtenant aussi le portefeuille du Numérique et le poste de vice-présidente de la Commission.
Mme Vestager s'exprimera juste après Michael Kratsios, l'homme en charge de la politique technologique à la Maison Blanche. L'Américain fera entendre la voix de l'administration Trump, à la fois critique des Gafa mais hostile à leur démantèlement ou aux projets visant à taxer plus lourdement leurs profits à l'étranger.
Le sujet marquera également l'intervention de Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE. Il doit présenter les travaux de l'organisation pour aboutir en 2020 à un projet de taxation des géants du numérique et des multinationales.

AFP/VNA/CVN

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