Coronavirus
La pénurie de main d'œuvre entrave la reprise en Inde

Malgré les promesses d'augmentation, les entreprises indiennes peinent à faire revenir les millions de travailleurs migrants qui ont fui les villes au début de l'épidémie et redoutent toujours le coronavirus, ce qui hypothèque la relance de l'économie.

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Un ouvrier près d'un site de construction d'une route côtière à Bombay (Inde), le 21 juillet.

Employés dans tous les secteurs d'activité, du bâtiment au textile, ces travailleurs venus des régions les plus deshéritées du pays constituent la colonne vertébrale de la troisième économie d'Asie.

Le confinement ordonné fin mars pour endiguer la pandémie a jeté sur les routes des foules de ces ouvriers qui, alors privés de travail, n'avaient d'autre choix que de rentrer dans leurs villages avec leurs familles.

Les gratte-ciels de Bombay, par exemple, ont pour beaucoup été construits par des travailleurs provenant d'États beaucoup plus pauvres comme l'Uttar Pradesh, le Bihar et l'Odisha, qui leur fournissent aussi normalement une abondante main d'œuvre d'agents de sécurité, de cuisiniers ou de femmes de ménage.

Les autorités de l'État de Maharashtra, dont Bombay est la capitale, estiment que 80% des ouvriers du BTP ont quitté la capitale financière quand les chantiers s'y sont arrêtés au printemps.

Quatre mois plus tard, alors que les restrictions commencent à être levées, certains travailleurs sont revenus, mais plus de 10.000 chantiers demeurent quasi à l'arrêt, faute de main d'œuvre.

Billets d'avion gratuits

"Nous faisons de notre mieux pour faire revenir les travailleurs migrants, y compris en leur donnant des billets d'avion, des assurances santé contre le COVID-19 (...), des consultations médicales hebdomadaires", déclare Rajesh Prajapati, un promoteur immobilier. "Mais cela n'a pour l'instant rien changé".

Le groupe Hiranandani, un géant de l'immobilier, a continué de payer ses ouvriers pendant le confinement - ce qui est rare - et a eu un peu plus de réussite pour garder sa main d'œuvre.

Mais il n'est parvenu à convaincre qu'environ 30% de ses 4.500 ouvriers de rester sur les chantiers.

"Nous nous occupons d'eux, nous nous occupons de leur nourriture, de leur sécurité, de leur fournir des installations sanitaires. Nous avons même des crêches mobiles pour les enfants", a déclaré le cofondateur du groupe, le milliardaire Niranjan Hiranandani.

Face au plongeon de l'économie, le Premier ministre Narendra Modi s'est empressé de lever les restrictions pour les entreprises, alors même que l'épidémie s'accélère en Inde, avec près de d'un million et demi de cas.

Plus de 31.000 personnes ont succombé au COVID-19 dans le pays, soit le sixième bilan le plus élevé au monde. De nombreux experts estiment en outre ces chiffres sous-évalués.

En dépit de l'assouplissement des restrictions, les économistes sont pessimistes pour les entreprises indiennes, confrontées à des difficultés financières, à l'arrêt des projets et donc à la pénurie de main d'œuvre.

AFP/VNA/CVN

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