La nouvelle voie tracée par le Professeur Dang Van Chi dans la compréhension du cancer

Le Professeur Dang Van Chi est un oncologue de renommée mondiale. Ses recherches portent sur le fonctionnement du métabolisme des cellules cancéreuses, notamment sous l'effet du sucre (glucozo). Ses découvertes ont permis d'expliquer une caractéristique du cancer connue sous le nom d'"effet Warburg". Actuellement, les thérapies proposées sur la base de ses travaux sont en phase de développement clinique.

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Professeur Dang Van Chi.
Photo : Institut Wistar

Le professeur Dang Van Chi est né en novembre 1954 à Hô Chi Minh Ville. Arrivé aux États-Unis à l’âge de 13 ans, il a obtenu un baccalauréat en chimie de l'Université du Michigan puis un doctorat de l'Université de Georgetown. C’est ensuite à l’université de Californie qu’il a développé sa spécialité en oncologie et en hématologie, ses recherches sur le cancer lui assurant rapidement la reconnaissance de ses pairs, jusqu’à devenir un hématologue-oncologue de renommée mondiale. Il est membre de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer (AACR) depuis 1996.

Le Professeur Dang Van Chi est actuellement président du Conseil consultatif scientifique de l’Institut national du cancer aux États-Unis. En tant que l'un des plus fins connaisseurs de la maladie, il est souvent invité à parler à travers le monde des nouvelles approches dans le traitement du cancer.

Une nouvelle approche

Dang Van Chi est mince, porte des lunettes, a la voix confiante et lente. Il est le fils de feu le docteur Dang Van Chiêu, premier neurochirurgien du Vietnam. Le décès de son père d'un cancer du foie en 2004 l'a amené à vouloir se concentrer sur le développement de traitements du cancer.

Il poursuit une voie de recherche spécifique, tirant parti de différentes chronothérapies dans les cellules saines et les tumeurs. Cette approche est connue sous le nom de thérapie chronométrée, qui consiste à chronométrer la médication pour minimiser les effets secondaires du traitement tout en maximisant l'efficacité. L'idée générale est de synchroniser la thérapie avec le rythme circadien naturel de 24 heures du corps, qui est appelé l'horloge circadienne, et se déclenche lorsque les cellules cancéreuses sont les plus vulnérables ou lorsque les cellules saines sont les moins sensibles à la toxicité.

"Peu de biologistes du cancer font la même recherche que moi", dit le Pr Chi.

Image microscopique d'une cellule cancéreuse du poumon en train de se diviser, moment auquel la tumeur a souvent une horloge biologique anormale.
Photo : Vnexpress/CVN

En 2017, le concept de thérapie biologique a connu un grand essor lors de la remise du prix Nobel de médecine à trois généticiens américains (Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young) dont l’étude de l’horloge biologique éclaire l’adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit, les troubles du sommeil et leurs effets sur la santé.

Bien qu’il n'ait pas (encore) reçu de prix Nobel, les efforts du Pr Chi pour attirer l'attention sur le lien entre l'horloge circadienne du cancer et ses effets thérapeutiques ont tracé eux aussi une voie de recherche très féconde. Ainsi, depuis ses travaux pionniers, de plus en plus de chercheurs sur le cancer commencent à explorer comment les rythmes circadiens affectent la croissance tumorale.

Ainsi, lorsque l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie (État de Pennsylvanie, États-Unis) l'a invité à être directeur de son centre de cancérologie, il a accepté très volontiers, sachant que ce centre a découvert les anomalies chromosomiques qui peuvent causer le cancer et a développé une génération de thérapies à base de cellules T potentiellement vitales. L’Université de Pennsylvanie est un lieu de rassemblement pour les chercheurs sur les rythmes circadiens à travers des États-Unis, où le professeur Chi a aujourd’hui l'occasion de collaborer dans le domaine de la recherche sur l’horloge biologique.

En 2017, il a rejoint un nouveau laboratoire au sein de l’Institut Wistar Research, un centre de recherche indépendant situé sur le campus de Penn (Philadelphie), en tant que professeur d'oncologie cellulaire et moléculaire. Sur place, il dirige une unité étudiant plus avant le processus circadien qui affecte la croissance tumorale et la réponse du patient à la thérapie.

Ces dernières années, le professeur Chi se concentre sur la recherche du gène cancéreux MYC lié au blocage du gène central de l'horloge circadienne sur des mammifères, tels que gène BMAL1. Il s'intéresse également aux médicaments ciblant le NAMPT, une enzyme impliquée dans le métabolisme du cancer et la rétroaction biologique.

Le Pr Chi est retourné au Vietnam ce mois-ci pour participer à la semaine scientifique VinFuture. Il est membre du conseil du prix VinFuture.

Quê Anh/CVN

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