La mission de la BM toujours "très pertinente", selon son président

Lorsqu'en avril, David Malpass prend les rênes de la Banque mondiale, il souligne d'emblée l'urgence de réduire la pauvreté dans le monde et de mieux partager la prospérité.

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Le président de la Banque mondiale, David Malpass.
Photo: AFP/VNA/CVN

Les décennies ont passé - l'institution de Washington célèbre ses 75 ans -, les défis ont changé, mais cette mission reste "très pertinente" alors que 700 millions de personnes vivent encore dans l'extrême pauvreté, dit-il quelques mois plus tard dans un entretien.

À sa création, en juillet 1944, l'objectif de la Banque mondiale était la reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale ainsi que le développement du tiers monde. À mesure qu'elle se développait, son travail s'est concentré sur la lutte contre la pauvreté. "Sa mission a évolué au fil du temps au gré des économies en développement", explique David Malpass, 63 ans.

Le principal héritage de la Banque mondiale est d'être parvenue "à considérablement améliorer la vie des gens, de l'avoir rendue plus prospère", estime l'ancien sous-secrétaire au Trésor.

Grâce à de multiples acteurs et facteurs, un milliard de personnes ont été extirpées de la pauvreté depuis 1990, des millions d'autres ont pu accéder à l'eau potable et l'éducation.

Aujourd'hui, dit-il, "je souhaite que la Banque mondiale soit de plus en plus efficace" en se concentrant sur la qualité des projets susceptibles d'être financés, sur les résultats à atteindre, sur la lutte contre la corruption qui mine le potentiel de croissance de certains pays.

"Défis énormes"

En particulier en Afrique où "les problèmes sont si visibles et importants". Pour ce continent, qui peine à décoller, il relève que "de bonnes politiques sont un élément clé".

Certes, la Banque peut contribuer à y réduire la pauvreté dans le cadre de programmes facilitant par exemple la pleine intégration des femmes dans l'économie et des filles dans le système éducatif. Mais les projets doivent s'appuyer sur "un solide cadre juridique permettant le lancement d'entreprises, l'acquisition des compétences nécessaires pour occuper les emplois créés", observe le président.

De plus, préconise-t-il, il faut faciliter les échanges, le commerce transfrontalier, la flexibilité des prix et la concurrence avec les entreprises publiques. "Les défis sont énormes mais les pays peuvent les relever", affirme celui qui a promis de remplir son mandat "avec enthousiasme" mais qui n'avait pas hésité à critiquer dans le passé l'institution. "Bien entendu, tout ceci est en réalité très difficile à mettre en œuvre", concède-t-il, notamment car ces pays accusent une dette colossale.

Dans une volonté d'efficacité, "l'approche consiste désormais à écouter les pays, à identifier les programmes susceptibles de porter leurs fruits, en reconnaissant que chaque pays présente des difficultés particulières", explique le dirigeant.

Il peut s'agir d'un problème de contrôle des prix et des marchés, d'un environnement peu attrayant pour les investisseurs privés, d'entreprises étatiques qui entravent la concurrence ou de blocages dans les échanges commerciaux.

L'institution passe aussi "beaucoup de temps à essayer de traiter spécifiquement la question de la dette" tout en encourageant la transparence. "C'est essentiel pour mettre ces pays sur une trajectoire de croissance", poursuit David Malpass.

Au côté du développement de l'Afrique, le problème de migration des populations, fuyant les effets du changement climatique ou les conflits armés, est l'autre "énorme défi".

"Idéalement", ces pays "doivent se doter de meilleures politiques pour inciter les gens à rester", notamment les jeunes, ressources vitales pour leurs économies. "Cela est particulièrement important pour le Sahel, qui génère des millions de migrants", souligne David Malpass. "Il est fondamental que la Banque mondiale travaille avec ces pays pour améliorer les conditions de vie", poursuit M. Malpass tout en reconnaissant que de lourds investissements ne sont pas toujours synonymes de réussite. "Des sommes énormes ont été mises à la disposition d'Haïti et les résultats ont été décevants", déplore-t-il ainsi. "C'est un échec des politiques de développement et des différents gouvernements d'Haïti".

Pour les situations d'urgence, comme récemment au Mozambique frappé par les cyclones Idai et Kenneth, la Banque fournit des financements immédiats. Dans ce cas précis, l'aide a été utile "non seulement au pays mais encore au Zimbabwe et à la Tanzanie", se félicite le dirigeant.


AFP/VNA/CVN

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