La légende de Tu Thuc

Comme souvent, l’amour donne des couleurs sublimes aux contes et légendes. Laissez-vous bercer par cette féérique histoire que l’on raconte encore sous les étoiles du côté de Thanh Hoá !

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La pivoine, une fleur qui ouvre le passage au monde des fées.
Photo : CTV/CVN

Il y a plus de 500 ans, du temps où régnait le roi Trân Thuân Tông (1388-1398), vivait un mandarin du nom de Tu Thuc. Originaire de la province de Thanh Hoá (Centre), il fut envoyé à la tête de la circonscription de Tiên Du. Près de sa résidence, se trouvait une vieille pagode, célèbre par de magnifiques pivoines arborescentes qui poussaient dans son enceinte. Toutes les fois qu’elles fleurissaient, elles attiraient une foule de pèlerins et c’était la Fête des pivoines à chaque printemps.

Pour un geste de bonté

Au deuxième mois de l’année du Rat, en plein jour de fête, on vit s’approcher une jeune fille de 15-16 ans, d’une beauté sereine. En inclinant une jeune branche pour mieux admirer une fleur, elle la brisa, sans le vouloir. Le gardien de la pagode ne la laissa pas partir et lui demanda de payer une amende. Déjà, le soir tombait et nul parent ne s’était présenté pour dédommager la pagode et ramener la jeune fille à la maison. Par hasard, Tu Thuc passa. Dès qu’il eut appris ce qui était arrivé, il enleva sa robe de brocart et l’offrit en échange de la liberté de la pauvre jeune fille.

Après quelques minutes de conversation, la belle et le jeune mandarin se dirent au revoir. À partir de ce jour, tout le monde loua la bonté du mandarin. Malheureusement, Tu Thuc n’aimait que la musique, le vin, la poésie et la nature sans s’intéresser aux honneurs et richesses ainsi qu’à l’ambition de promotion. Il négligeait les devoirs de sa charge et encourait souvent les blâmes des mandarins supérieurs.

À la fin, il pensa tristement : "Vraiment, je ne saurais, pour quelques mesures de paddy, en guise de salaire, demeurer à jamais, enchainé dans le cercle des honneurs et des intérêts. Allons confier nos jours à la minceur d’une rame qui nous mènera vers les coins d’eau limpide et les montagnes bleues ! Ainsi ne trahirons-nous pas les goûts secrets de notre cœur !".

C’est ainsi qu’un beau jour, Tu Thuc dénoua les cordons du sceau mandarinal et le rendit à ses supérieurs. Il se retira dans la région de Tông Son, dont les sources et les grottes avaient ses préférences. Dans chacune des excursions que ses longs loisirs lui permettaient, un enfant le suivait, portant une calebasse de vin, une guitare et un cahier de poèmes.

Arrivé aux endroits qui lui plaisaient, il s’asseyait pour boire et jouer de la guitare. Il recherchait les sites pittoresques et étranges. Montagne de la Baguette, grotte des Nuages verts, rivière Lai, embouchure Nga…, il les visitait tous et les célébrait en vers.

De magnifiques paysages

Une histoire qui raconte la rencontre par hasard entre un mandarin et une fée. 

Un matin, s’étant levé avant le jour, Tu Thuc vit du côté de la mer, à quelques lieues, cinq nuages de couleurs différentes qui s’épanouissaient à vue d’œil et s’assemblaient en forme de fleur de lotus. Il se fit mener en barque jusqu’à cet endroit. Là, une montagne superbe s’offrit à sa vue. Il fit arrêter la barque et grimpa sur la montagne : des vapeurs bleuâtres la couvraient jusqu’à une hauteur vertigineuse.

Inspiré par la beauté du site, Tu Thuc fit ces vers :

"Dans les hautes branches, mille reflets palpitent. Les fleurs de la grotte font fête à l’hôte qui entre.

Près de la source, où donc est le Cueilleur des simples ? 
Autour de la fontaine, seulement le batelier a sa rame.
Le siège est large et frais, la guitare chante deux notes.
Nonchalante glisse la barque, la calebasse offre son vin.
Si nous demandions au pêcheur de Vo Lang :
Où sont les pêchers du Village d’Immortels ?”

Après avoir écrit ce poème, Tu Thuc admira longuement le paysage. Puis il se tourna vers la barque comme à regret, et lentement s’arracha à sa vague attente. Soudain, il vit les flancs de la montagne s’écarter comme pour l’inviter à entrer. Il s’engagea dans le passage. Bientôt l’obscurité devint complète : la montagne s’était refermée derrière lui. Il continua néanmoins sa marche à tâtons, sans quitter de la main la paroi moussue de la grotte.

Le chemin était tortueux et étroit. Enfin, il aperçut une lueur. Il leva les yeux et vit au-dessus de sa tête des sommets très élevés. S’accrochant aux aspérités des rochers, il montait sans peine et le chemin s’élargissait peu à peu. Quand il arriva en haut, l’atmosphère était transparente, un soleil doux et radieux laissait couler sa lumière. De tous côtés, ce n’étaient que palais richement décorés, arbres verts et riants, comme en quelque lieu de pèlerinage.


(À suivre)

Ông Ngoai/CVN

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