Coronavirus
La France passe la barre des 20.000 morts du COVID-19

"Un cap symbolique et particulièrement douloureux" : la France a dépassé lundi soir 20 avril les 20.000 morts depuis le début de l'épidémie de coronavirus, mais la pression continue toutefois de s'alléger sur les hôpitaux.

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Une cérémonie funéraire le 20 avril dans une église à Saint-Orens-de-Gameville, près de Toulouse.
Photo: AFP/VNA/CVN

Au total, 20.265 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie le 1er mars, 547 nouveaux décès enregistrés depuis dimanche 19 avril. "Ce soir, notre pays franchit un cap symbolique et particulièrement douloureux", a déclaré le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, au cours de son point presse quotidien.

La pandémie a tué "davantage en France que toutes les épidémies saisonnières de grippe, même les plus sévères, mêmes les plus longues", et "davantage que la canicule de l'été 2003" qui avait fait 19.000 morts, a souligné le numéro 2 du ministère de la Santé.

Pour autant, l'épidémie poursuit son lent ralentissement. Pour le douzième jour consécutif, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation est en légère baisse, à 5.863 (-61). C'est aussi le cas, depuis six jours, pour le nombre de patients hospitalisés.

Et la prudence reste plus que jamais de mise en attendant le déconfinement progressif, qui doit débuter le 11 mai. "Plus de 90% de la population n'a pas été en contact avec le virus, ce qui signifie que moins de 10% des Français ont été infectés", a souligné le Pr Salomon : "L'immunité collective en France est basse".

Premier assouplissement accordé par le gouvernement sur la route de ce déconfinement progressif, les aînés fragiles confinés dans les Ehpad ont retrouvé lundi 20 avril leur droit aux visites.

Virus "fulgurant

À Frontignan, dans le Sud de la France, le 19 avril.
Photo: AFP/VNA/CVN

Ce droit, qui s'applique aussi pour les établissements accueillant les handicapés, s'effectuera à la demande du résident et dans des conditions "extrêmement limitées", avec un contact visuel autorisé, mais pas physique, avait annoncé dimanche 19 avril le ministre de la Santé, Olivier Véran, alors que 45% des Ehpad ont signalé au moins un cas positif de COVID-19.

Lundi 20 avril, un Ehpad toulousain aménageait ainsi son entrée avec la pose d'un "sas de visite" vitré et équipé d'hygiaphones pour renouer le contact entre ses 80 résidents et leurs proches. Les échanges dans ce parloir débuteront mardi 21 avril, sur rendez-vous et pour une durée d'un quart d'heure environ.

Selon la direction de l'établissement, qui ne déplore aucun cas de coronavirus, "il y a déjà une liste d'attente".

Au total, 7.752 morts sont à déplorer dans les Ehpad et 12.513 dans les hôpitaux, selon le dernier bilan.

Certains établissements sont cruellement décimés, comme l'Ehpad de Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle), où 22 résidents sur 51 sont vraisemblablement décédés du COVID-19 en deux semaines.

En dépit d'un confinement strict, le virus y a été "fulgurant : certains résidents n'étaient même pas symptomatiques et en deux heures" leur état de santé se dégradait fortement, a regretté la directrice.

Malgré cette situation inquiétante, plusieurs spécialistes et associations de patients ont insisté sur la nécessité de rétablir des liens familiaux, pour ne pas que ces personnes âgées meurent de chagrin.

Nouveau mode de vivre 

Le Premier ministre Edouard Philippe s'exprime sur la stratégie de déconfinement, le 19 avril depuis l'hôtel Matignon.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sommé par le président Emmanuel Macron de présenter avant la fin avril un plan pour le déconfinement progressif, son Premier ministre Edouard Philippe en a dessiné dimanche 19 avril les grands principes, sans entrer dans les détails.

Une chose est claire : il n'y aura pas de retour à la normale avant de longs mois, mais il faut relancer un pays à l'arrêt depuis le 17 mars.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a ainsi appelé lundi 20 avril les chefs d'entreprise à reprendre leur activité s'ils le pouvaient.

Le chômage partiel, qui concerne actuellement 9,6 millions de personnes, soit près d'un salarié du privé sur deux, ne sera pas abandonné le 11 mai, "sinon il y aurait des catastrophes", a-t-elle souligné, "mais ça va être dégressif".

Le gouvernement table pour le moment sur une récession historique de 8% cette année, sous l'effet du choc économique.

Les autorités sont à l’œuvre pour trouver la formule pour un redémarrage économique tout en maintenant les précautions sanitaires qui reposeront sur les gestes barrière, des tests massifs et l'isolement des malades.

"Il faut changer culturellement notre mode de vivre. Nous étions plutôt proches les uns des autres, cela va changer une des composantes fondamentales de notre société", a résumé lundi 20 avril Karine Lacombe, cheffe du service infectiologie de l'hôpital Saint-Antoine sur France Inter.

Un poissonnier protégé derrière son étal sert des clients sur le marché de Perreux-sur-Marne, le 19 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les masques, et leur pénurie, restent un sujet de crispation majeur.

Les masques "grand public", qui seront produits en France à 17 millions d'exemplaires par semaine d'ici le 11 mai, seront probablement rendus obligatoires dans les transports publics. Et certaines villes ont commencé à en équiper leurs habitants, ou à en commander, comme Nantes qui attend de premières livraisons de 600.000 masques lavables et réutilisables.

Après la publication d'une photo montrant des passagers installés côte à côte à bord d'un vol Paris-Marseille, Air France a pour sa part annoncé lundi 20 avril qu'elle distribue désormais des masques aux passagers n'en possédant pas déjà, lorsque ses avions sont trop pleins.

En ce qui concerne le dépistage, l'objectif du gouvernement est de pouvoir réaliser à partir du déconfinement 500.000 tests par semaine pour les personnes présentant des symptômes et celles ayant été en contact avec un malade du COVID-19.

La vie des 67 millions de Français s'annonce encore bouleversée pour un long moment. "Il n'est pas raisonnable d'imaginer voyager loin à l'étranger très vite", avait indiqué dimanche 19 avril M. Philippe, alors que le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a averti que "les mariages, les anniversaires, les grandes réunions familiales devront être évités dans les mois qui viennent".

AFP/VNA/CVN

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