COVID-19
La France marche sur des œufs pour éviter le reconfinement

Chaque jour compte pour tenter d'éviter un nouveau confinement, mais chaque jour pourrait aussi en rapprocher la France un peu plus, a martelé le gouvernement dimanche, à l'aube d'une semaine où les indicateurs de l'épidémie de COVID-19 seront scrutés de près.

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Des policiers en patrouille près du magasin Le Printemps à Paris, le 31 janvier au lendemain de la fermeture des centres commerciaux en France pour lutter contre l'épidémie de coronavirus.

"L'idée, c'est de gagner du temps, de limiter la casse", a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran au JDD, deux jours après que le Premier ministre Jean Castex eut surpris le pays en n'annonçant pas de confinement immédiat.

"Le moindre mois, la moindre semaine, le moindre jour de confinement qu'on peut éviter aux Français, il faut qu'on le prenne. On le doit à nos commerçants, à nos artisans, aux PME et aux Français, pour qui c'est extrêmement difficile depuis près d'un an", a renchéri le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, dimanche 31 janvier sur BFMTV.

"La légère décélération des contaminations peut nous permettre d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer", a poursuivi M. Véran, en détaillant ce qui a guidé le choix de ne pas reconfiner dans l'immédiat.

Lorsque la décision "a été prise vendredi 29 janvier en conseil de défense, l'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas quotidiens, avait peu augmenté depuis quatre jours. C'est encore le cas aujourd'hui".

Par ailleurs, la circulation du variant anglais "s'intensifie - de 50 % chaque semaine - mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées", a ajouté M. Véran, se basant sur les résultats préliminaires de la deuxième enquête flash sur les variants.

Le Pr Bruno Lina, en charge de cette cartographie, a confirmé dimanche soir sur BFMTV une progression "pas aussi importante que ce qu'on a pu observer dans d'autres pays européens", appelant à rester prudent avant que des chiffres plus précis soient disponibles lundi soir 1er janvier.

Le Conseil scientifique "a indiqué (...) que nous ne prenions pas de risque à prendre une semaine pour bien observer ce qu'il se passait", a noté M. Véran. "Mais si l'incidence repartait à la hausse, nous n'hésiterions pas".

Les indicateurs sont toujours à un niveau élevé: plus de 27.000 malades du Covid sont hospitalisés, pas loin des pics de la première et de la deuxième vagues (32.000 et 33.000). Plus de 3.100 sont en réanimation, moins que les pics des précédentes vagues (4.900 à l'automne, 7.000 au printemps).

"Précipice"

Et la pression reste forte, puisque sur les sept derniers jours, on recense en moyenne 20.000 nouvelles contaminations quotidiennes.

Face à ces chiffres, les experts sont partagés et reconnaissent qu'un confinement se décide selon plusieurs critères: sanitaire d'un côté, économique et social de l'autre.

Test de dépistage du COVID-19 dans un collège à Vico, en Corse, le 29 janvier.

En tant que médecin, "je pense que s'il faut prendre des décisions de confinement difficiles, il faut les prendre tôt", a déclaré sur franceinfo Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine).

"Maintenant, si vous demandez au citoyen ou homme politique que je suis, je comprends que le président de la République a pris sa décision car les Français ont un niveau d'acceptabilité du confinement qui est devenu limite", a-t-il ajouté.

Mais en "repoussant" un reconfinement, le gouvernement prend "un risque", a estimé dimanche sur LCI l'infectiologue Karine Lacombe.

"Le risque d'attendre peut-être qu'on soit au pied du mur" ou au bord du précipice, la question étant "est-ce qu'on tombe dans le précipice", a-t-elle ajouté, craignant qu'un troisième confinement soit "plus long" et avec un impact économique et social "plus dur".

Bientôt trois vaccins

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a lui demandé de réfléchir à des confinements uniquement locaux.

"Partout où il y a un risque de voir le variant anglais l'emporter rapidement dans tel ou tel département, pourquoi est-ce qu'on ne confine pas, quitte à ce que les départements alentours ne le soient pas?", a plaidé M. Faure, invité d'Europe 1

Les Echos - CNews

En attendant, la nouvelle mesure la plus visible est la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 m2. Près de 400 centres ou magasins sont concernés.

Le centre commercial du Forum des Halles à Paris, le 30 janvier à la veille de sa fermeture.

En outre, les frontières avec les pays hors Union européenne sont désormais fermées, "sauf motif impérieux", et pour revenir d'un pays de l'UE, un test PCR négatif est exigé (sauf pour les travailleurs transfrontaliers).

Enfin, dans cette course contre la montre, la France poursuit sa campagne de vaccination. Plus de 1,485 million de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, dont quelque 45.000 qui en ont eu deux.

On constate toutefois un ralentissement, attribué aux difficultés d'approvisionnement.

Alors que le passage à une production à grande échelle s'est fait "en un temps record", certains fabricants "ont été un peu optimistes" sur leurs capacités et "on voit maintenant qu'il y a un revers de la médaille et qu'ils ne sont pas capables de fournir", a commenté dimanche sur BFMTV Marie-Paule Kieny, virologue et présidente du comité vaccin COVID-19.

Selon M. Véran, la Haute autorité de santé (HAS) se prononcera mardi 2 février sur le vaccin d'AstraZeneca, approuvé au niveau européen vendredi 29 janvier.

Il ne fait aucun doute qu'il va devenir le troisième autorisé en France, mais il n'est pas certain qu'il sera recommandé aux plus âgés. Les instances spécialisées allemande et italienne l'ont déconseillé pour ces populations, par manque de données sur son efficacité, prenant ainsi le contre-pied de l'Agence européenne des médicaments (EMA).


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