La formation des ruraux au cœur des priorités

La Stratégie nationale de développement socio-économique d’ici à 2020 a pour objectif de faire du Vietnam un pays industrialisé. Pour cela, il faudra mettre l’accent sur la formation d’une main-d’œuvre qualifiéeet la création d’emploi pour les ruraux. Avis des responsables.

Un million de ruraux formés chaque année

Pham Thi Hai Chuyên, ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales

Former un million de paysans par an est l’objectif du projet «Formation professionnelle des travailleurs ruraux d’ici à 2020» (en abrégé : Projet-1956), ratifié en 2009 par le Premier ministre. Il s’agit d’un projet de grande envergure, et dont la réalisation s’étale sur dix ans.

À cette fin, le projet préconise la mobilisation de «toutes les bases disponibles», que sont centres d’apprentissage, écoles professionnelles, universités, Instituts d’études … relevant des localités, des branches d’activités, des entreprises, des fermes d’État, des exploitations forestières … Ces deux dernières années, 1.473 unités ont participé. Par ailleurs, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT), le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales (MTIGAS) a ouvert des cours de recyclage pour 4.620 enseignants de métiers professionnels.

Le gouvernement a décidé de consacrer 24.000 milliards de dôngs à ce projet. Cette année, 1.033 milliards de dôngs seront débloqués, à quoi viennent s’ajouter des apports locaux. Ce fonds permettra d’octroyer des bourses, de moderniser les locaux des établissements d’apprentissage, de créer de nouveaux centres d’apprentissage dans les districts reculés et insulaires pauvres. Le budget prévisionnel pour 2012, élaboré par le MTIGAS, revu par les ministères des Finances, du Plan et de l’Investissement, est en attente d’une approbation du gouvernement.

Apprendre un métier est un grand besoin des ruraux. La formation concerne la production rizicole, l’élevage (volailles, porcs, vaches laitières, poissons, crustacés…), la pêche hauturière, l’arboriculture, la floriculture, divers services connexes ... Un travailleur peut apprendre des métiers différents s’il le veut, mais n’a droit qu’à une seule bourse (d’un montant de 2 à 3 millions de dôngs, selon le cas) pour une formation de trois mois.

À la différence des précédents programmes et projets similaires, le Projet-1956 traite non seulement de la question de la formation mais aussi de la période qui suit celle-ci. Pour la période 2011-2015, l’objectif est que 70% des apprentis formés trouvent un métier dans la branche qu’ils auront choisi. Un taux qui devra être revu à la hausse ensuite. Deux ans après la mise en œuvre de ce projet, 800.000 paysans sont sortis des centres d’apprentissage et 70-80% d’entre eux ont trouvé un travail correspondant à leur formation. Ces résultats montrent l’efficacité du projet. L’important, c’est que les localités choisissent judicieusement les types de formation en conformité avec le souhait des apprentis et les besoins du marché du travail local.

Formation pour l’intégration mondiale

Docteur Nguyên Tiên Dung, directeur général du Département d’apprentissage, relevant du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales.

Au Vietnam, 80% de la population vit à la campagne, et 51% de la population active exerce un métier agricole. De manière générale, la production agricole se pratique selon des méthodes traditionnelles. La valeur de production agricole représente 25% de l’économie nationale, contre 3% dans les pays industrialisés. En cette époque d’industrialisation et d’intégration internationale, la restructuration de la main-d’œuvre agricole s’avère plus impérative que jamais.

Le problème de la formation professionnelle des paysans est au cœur des préoccupations du Parti et de l’État qui ont promulgué plusieurs politiques et des mesures synchrones. Le gouvernement a indiqué dans son Programme d’actions : «concentrer les efforts dans la formation de la main-d’œuvre à la campagne, convertir une partie des travailleurs agricoles en travailleurs industriels ou de services, créer des emplois pour les travailleurs à la campagne, élever leurs revenus annuels de 2,5 fois».

Le Projet-1956 a été mis sur les rails dans le cadre du Programme national sur la formation professionnelle et le développement de la main-d’œuvre. Il ambitionne de multiples réalisations, dont la qualification des agriculteurs, la création d’emplois, le rehaussement des revenus des paysans, la restructuration économique et l’industrialisation de la campagne. Ainsi, les cours d’apprentissage privilégient-ils les jeunes dotés d’un bon niveau d’instruction et d’une volonté de faire fortune sur leur terre natale. Après l’achèvement du projet en 2020, le pays espère disposer d’un contingent d’agriculteurs qualifiés et abaisser à 30% le taux de travailleurs agricoles.

Parallèlement au Projet-1956, le gouvernement a ratifié en 2010 le «Programme des objectifs nationaux sur l’édification de la nouvelle campagne» d’ici 2020. Un de ses contenus majeurs coïncide avec celui du Projet-1956 : «renforcer la formation professionnelle dont celle des ruraux, industrialiser la campagne, créer davantage d’emplois et restructurer rapidement la main-d’œuvre rurale».

Nghia Dàn/CVN

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