La culture traditionnelle des Êdê à l'honneur

Les longues maisons sur pilotis des Êdê et les changements que connaissent actuellement ces ouvrages ont été au centre d'un débat organisé le 14 avril au Musée d'ethnographie du Vietnam à Hanoi, en présence de 14 habitants Êdê, venus des hauts plateaux du Centre.

"Outre leur fonction de résidence, les longues maisons sur pilotis sont considérées comme un symbole de la culture des Êdê", a affirmé en guise d'introduction Bùi Ngoc Quang, chercheur au sein de ce musée. Sous le toit de ces maisons en bois et en bambou, ce sont plusieurs générations d'une grande famille qui vivent ensemble en pratiquant le matriarcat. Selon la tradition, un homme qui se marie doit habiter chez sa belle-famille. Ainsi, la longueur d'une maison traditionnelle des Êdê (pouvant s'étendre sur des dizaines de mètres) dépend du nombre de filles de chaque famille. La construction d'une telle maison se fait sous la tutelle et le soutien de toute la communauté des Êdê.

La culture matriarcale est illustrée dans l'architecture des longues maisons. L'emblème le plus représentatif de cette culture est constitué de 2 pièces rondes, ressemblant à des seins de femme, sculptées sur l'escalier à l'entrée des maisons. Pour marquer le respect envers la gente féminine, on doit s'appuyer sur ces protubérances avant d'entrer dans la demeure. Chaque maison se divise en 2 parties principales : la première sert de salon ou de salle de réunion pour la famille et la deuxième est destinée aux activités familiales. Elle-même sous divisée en plusieurs petites salles réservées aux couples. Tous vivent paisiblement dans une ambiance de fraternité.

"Actuellement, la physionomie des villages des Edê connaît de nombreux changements. Les maisons traditionnelles en bois et en bambou sont parfois remplacées par des maisons en béton. La cohabitation de plusieurs générations sous le même toit n'est plus vraiment à l'ordre du jour, laissant place au +développement économique+ de chaque couple", a fait savoir Ama-Lin, un ouvrier de 52 ans. D'autre part, la construction d'une longue maison en bois comme exige la tradition est de plus en plus coûteuse, en raison du prix élevé des matériaux. Pour préserver l'identité culturelle de leur ethnie, les Edê essaient de maintenir la structure traditionnelle des maisons en utilisant de nouveaux matériaux, afin de baisser le prix de la construction et d'augmenter la longévité des maisons. Bien sûr, la longueur des maisons est beaucoup moins importante que par le passé. La préservation des longues maisons sur pilotis dépend de la détermination des Edê. "De notre côté, nous avons collecté et reconstruit beaucoup de maisons traditionnelles des ethnies dans notre musée, pour les préserver de manière durable", a souligné Pham Van Loi, chercheur du Musée d'ethnographie.

Sur l'invitation du Musée d'ethnographie, 14 ouvriers originaires de cette ethnie s'attèlent pour le moment à restaurer une longue maison sur pilotis de 42,5 m, qui y est installée depuis 2.000. Selon les prévisions, les travaux devraient être terminés en 40 jours.

Vân Anh/CVN

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