La Croix-Rouge se penche sur le risque humanitaire lié au réchauffement climatique

Avant que l'ouragan Dorian frappe les Bahamas en septembre, les responsables locaux de la Croix-Rouge pensaient que le pays était bien préparé pour faire face à la tempête, avec des normes de construction, de nombreux abris et une aide pré-positionnée. Ils se trompaient.

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Vue aérienne des dégâts provoqués par le passage de l'ouragan Dorian sur l'île de Grand Abaco, le 5 septembre aux Bahamas.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous étions préparés à des ouragans que nous connaissions déjà (...) nous n'avions pas anticipé la puissance de Dorian", a expliqué la cheffe de la Croix-Rouge pour les Bahamas, Terez Curry, en marge d'une conférence internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève.
"On peut le voir comme un désastre du changement climatique", a-t-elle ajouté.
Bien qu'il soit difficile de faire un lien direct entre le changement climatique et Dorian ou d'autres tempêtes, les experts s'accordent à dire que l'élévation de la température augmente de façon importante le risque de catastrophes climatiques plus fréquentes et de plus forte intensité.
"Effet de loupe"
"Nous constatons que les fortes tempêtes deviennent de plus en plus fortes", a confirmé à l'AFP Maarten van Aalst, directeur du Centre Climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
"Le changement climatique a un effet de loupe sur le risque", a-t-il ajouté, mettant l'accent sur les canicules plus fréquentes et plus meurtrières en Europe, les incendies de forêts aux
États-Unis, en Australie et même récemment en Suède, près du Cercle arctique.
"Et l'intensité des cyclones les plus puissants est en augmentation", a-t-il rappelé.
C'était certainement le cas de Dorian quand il a frappé les Bahamas, a souligné Mme Curry. L'énorme tempête d'une magnitude historique a fait au moins 63 morts et 463 disparus.

Vue aérienne des dégâts provoqués par le passage de l'ouragan Dorian, le 3 septembre aux Bahamas.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus de 7.000 habitants des îles Abacos ou de Grand Bahama, les plus touchées, ont perdu leur habitation, et 75% des constructions ont été détruites dans certaines zones par l'ouragan de catégorie 5, selon l'ONU.
"Avant Dorian, nous pensions que nos toits étaient bons, que nos normes de construction étaient adaptées, que nous étions préparés à emporter un nécessaire pour ouragan et à rejoindre un abri", a-t-elle raconté. "Aujourd'hui, nous sommes dans l'après Dorian et tout a changé".
Les Bahamas sont pourtant habitués à voir passer des ouragans chaque année et ont déjà eu à subir de puissantes tempêtes, mais Dorian, survenu après un été marqué par des températures record, avait une telle force que tout le monde a été pris par surprise.
"Nous pensons vraiment que nous ressentons les effets du changement climatique", a estimé Mme Curry.
Le réchauffement climatique fait partie des thèmes majeurs qui ont été discutés pendant cette conférence, qui rassemble cette semaine quelque 3.000 participants.
Plus de prévention
Les délégués réunis à Genève ont appelé à une reconnaissance mondiale de l'impact humanitaire dû au changement climatique et à des efforts concertés pour répondre aux risques croissants.
Un projet de résolution soumis à la discussion demande également aux pays de s'assurer que leurs lois et leurs politiques sont "intelligentes face au climat", c'est-à-dire davantage centrées sur la résistance des constructions et la réduction des risques de catastrophes.
La Croix-Rouge appelle par ailleurs les pays donateurs à permettre aux fonds d'aide humanitaire d'être versés avant qu'un désastre survienne, afin de faciliter la préparation et de réduire ainsi les souffrances de la population, selon M. van Aalst.
"Il est nécessaire d'investir davantage dans la prévention", a-t-il recommandé, soulignant que "nous ne pouvons déjà pas faire face et les risques continuent de monter". "Se préparer simplement à répondre (à une catastrophe) n'est pas suffisant", conclut-il.

AFP/VNA/CVN

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