La croissance française au beau fixe après quatre trimestres de hausse

L'économie française a confirmé sa bonne santé retrouvée en enregistrant un quatrième trimestre consécutif de forte croissance, un phénomène inédit depuis 2011, lié notamment à l'accélération de la consommation dans un contexte international porteur.

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Évolution trimestrielle de la croissance française depuis 2015 selon l'Insee.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon une première estimation publiée mardi 31 octobre par l'Insee, la hausse du Produit intérieur brut (PIB) a atteint 0,5% au troisième trimestre. Un chiffre conforme aux prévisions de l'Institut national des statistiques, mais aussi de la Banque de France et de plusieurs organismes bancaires.

La croissance a par ailleurs été plus forte que prévu au dernier trimestre 2016 et au deuxième trimestre 2017, à 0,6% contre 0,5% dans les deux cas, le chiffre des trois premiers mois 2017 restant pour sa part inchangé, à 0,5%.

Une victoire posthume pour François Hollande ? Après des années d'activité en dents de scie, l'économie française a ainsi enchaîné quatre trimestres de croissance supérieure à 0,5%, une prouesse inédite depuis 2010-2011.

"C'est une très bonne nouvelle", a réagi l'ancien secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, tout en se disant prudent sur les explications. "La recherche en paternité, c'est toujours un exercice difficile", a-t-il souligné.

"La politique de l'offre mise en place à la fin du quinquennat Hollande a sans doute joué. Mais il y a aussi eu un phénomène de rattrapage par rapport au reste de la zone euro", analyse Ludovic Subran, économiste chez Euler Hermès, qui insiste sur le contexte international "porteur".

Baisse des exportations

Selon l'Insee, la bonne dynamique du troisième trimestre a été rendue possible par une légère accélération des dépenses de consommation des ménages (+0,5% après +0,3% lors des trois mois précédents), portées notamment par les achats de services. La demande intérieure a ainsi contribué à la croissance à hauteur 0,6 point.

Cette tendance s'explique également par une nouvelle progression de l'investissement, tant au niveau des entreprises (+0,9% après +1,1% au deuxième trimestre) que des ménages (+1,1% après +1,4%), ajoute l'organisme public.

Le commerce extérieur, qui s'était redressé au deuxième trimestre, a en revanche de nouveau pesé sur l'activité. Les importations ont ainsi fortement accéléré (+ 2,5% après + 0,2%) tandis que les exportations ont nettement ralenti (+ 0,7% après + 2,3%), notamment dans le secteur des matériels de transport.

Le commerce extérieur, considéré par les économistes comme le talon d'Achille de l'économie française, avec un déficit de 48,1 milliards d'euros l'an dernier, a ainsi pesé à hauteur de 0,6 point de PIB sur l'activité française au troisième trimestre.

"C'est un ajustement technique", lié notamment à "la livraison des Airbus", souligne toutefois Ludovic Subran, qui estime que les exportations devraient "redémarrer" à la fin de l'année.

Les mauvais résultats à l'export ont par ailleurs été compensés par une évolution positive de la variation des stocks des entreprises, qui a porté la croissance à hauteur de 0,5 point entre juin et septembre, après l'avoir amputée de 0,5 point au deuxième trimestre.

Recettes supplémentaires

Selon l'Insee, "l'acquis de croissance" - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité ne progressait pas d'ici la fin de l'année - a ainsi atteint fin septembre 1,7%, un chiffre de bon augure pour l'année en cours.

Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee a émis l'hypothèse d'une croissance de 0,5% lors du dernier trimestre 2017. Si tel était le cas, cela permettrait d'atteindre aisément les 1,8% attendus par l'Insee comme par Bercy.

Cette accélération de l'activité, synonyme de recettes supplémentaires pour l'État, sera bienvenue pour le gouvernement, qui a promis de repasser sous la barre des 3% de déficit public dès cette année, malgré les effets liés à l'annulation de la taxe sur les dividendes.

"Ce gain de croissance va permettre" aux finances publiques d'engranger "plusieurs milliards d'euros de recettes supplémentaires", a souligné Christian Eckert, qui rappelle que le budget 2017, dernier du quinquennat Hollande, tablait sur 1,5% de croissance.

"On nous a fait un procès en sorcellerie après la publication de l'audit de la Cour des comptes au mois de juin, alors que nos prévisions de recettes étaient dans l'épure habituelle. Bizarrement, personne ne va nous faire le procès d'avoir eu des prévisions de croissance trop prudentes", a-t-il ironisé.

AFP/VNA/CVN

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