La crise de dette s'étend dans la zone euro

L'Allemagne s'est obstinée le 18 novembre dans son refusd'impliquer d'avantage la Banque centrale européenne (BCE) pour résoudre la crise de l'euro qui s'étend dangereusement, malgré des appels de Londres et Tokyo à prendre des mesures fortes.

"Toutes les institutions de la zone euro doivent soutenir la monnaie unique pour la défendre", a lancé M. Cameron en visite à Berlin, alors que la plupart des marchés européens étaient à la peine.

Comme d'autres, le Premier ministre britannique voudrait une plus forte implication de la BCE pour éviter l'embrasement de la zone euro. Mais la chancelière Angela Merkel n'a montré aucun signe d'assouplissement de sa position.

À Paris le CAC-40 a perdu 0,44%, à Francfort le Dax a cédé 0,85%, tandis que Madrid et Miland ont terminé dans le vert (+0,48% et +0,23% respectivement). À Wall Street le Dow Jones grignotait 0,24% à 16h45 GMT. Le nouveau président de la BCE, l'Italien Mario Draghi, a redit à Francfort (Ouest de l'Allemagne) sa fidélité à l'orthodoxie défendue par son prédécesseur, le Français Jean-Claude Trichet. Le rôle de l'institution est de défendre la stabilité de la monnaie, un point c'est tout, a-t-il martelé. "C'est la contribution majeure que nous pouvons apporter pour soutenir la croissance, la création d'emplois et la stabilité financière", a-t-il dit.

Pourtant, de plus en plus de dirigeants européens estiment que seule l'institution monétaire est à même de contenir la crise, en mettant beaucoup d'argent sur la table pour acheter la dette des pays en difficulté.

Berlin s'obstine à refuser un rôle accru pour la BCE

La France est ainsi revenue à la charge sur ce thème, le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero, dont le pays est de plus en plus dans le viseur des marchés, a fait de même.

Sans parler des investisseurs, qui placent dorénavant tous leurs espoirs sur cette option. "Comme sauveur de l'Italie, mais aussi des autres pays précaires, il n'y a que la BCE", commentait l'analyste allemand Robert Halver, de Baader Bank, "c'est la seule à pouvoir lutter contre l'explosion nucléaire de la zone euro".

À Rome pourtant le nouveau chef de gouvernement Mario Monti a affirmé ne "pas voir de raison de modifier" le mandat de la BCE. Il a annoncé un mini-sommet avec le président français Nicolas Sarkozy et Mme Merkel jeudi prochain à Strasbourg.

Mais l'obstacle principal, c'est l'Allemagne, qui refuse au nom de l'indépendance de la BCE et de son rôle de garant de la stabilité des prix de la laisser s'embarquer dans cette voie. À Berlin, M. Cameron a adressé un appel du pied à la chancelière. "Je ne sous-estime pas une minute l'engagement de pays comme l'Allemagne (...) à assurer le succès de l'euro", a dit le chef de gouvernement britannique.

Quelques heures plus tôt le ministre japonais des Finances avait appelé lui aussi l'Allemagne à conduire l'Europe pour créer un "pare-feu" contre la contagion.

"Il est important que l'Allemagne joue un rôle central dans la création d'un plan de financement solide", a expliqué Jun Azumi.

Le Japon, l'un des principaux créanciers internationaux avec la Chine, s'inquiète pour ses avoirs en euros, et de l'impact des difficultés européennes sur la conjoncture mondiale.

Les derniers développements sur les marchés ont tout pour inquiéter les Européens et leurs partenaires. Le 18 novembre matin l'écart entre les taux des obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne le 18 novembre matin a atteint un nouveau record depuis la création de la zone euro. Les Espagnols sont appelés aux urnes hier et devraient infliger une défaite au gouvernement socialiste sortant.

Même les pays les plus solides de la zone euro, comme la Finlande, l'Autriche, les Pays-Bas ou la France sont désormais touchés par la hausse des taux.

Pendant ce temps, la Grèce, point de départ de la crise européenne, continue de se débattre dans ses difficultés. Au lendemain d'importantes manifestations étudiantes contre la politique d'austérité, le gouvernement de Lucas Papadémos a présenté son projet de budget pour 2012. La réduction drastique du déficit s'accompagnera d'une récession sévère dans le pays.

La crainte se répand que les mesures d'austérité imposées aux pays européens ne finissent par plonger toute l'Europe, Allemagne incluse, dans la récession. La création d'euro-obligations pourrait "rapidement atténuer la crise de la dette souveraine actuelle" et "renforcer la résistance" de la zone euro à de futures crises, juge la Commission européenne.

Dans ce "Livre vert" cité samedi par le quotidien italien La Stampa, l'exécutif européen étudie la faisabilité de trois options, dont l'une --la moins ambitieuse des trois-- ne nécessiterait pas de changement des traités européens et "pourrait être mise en œuvre rapidement".

Les deux options les plus ambitieuses nécessiteraient un changement du traité de l'UE. La première est la plus radicale, mais aussi "la plus efficace" selon le texte : les euro-obligations se substitueraient aux emprunts obligataires nationaux actuellement émis par les dix-sept différents États membres de la zone euro et elles bénéficieraient de garanties communes. Une seconde option serait de créer des euro-obligations bénéficiant également de garanties communes mais qui ne couvriraient qu'une partie des besoins de refinancement des États, ces derniers continuant à émettre des obligations nationales.

La troisième option consiste à créer des euro-obligations qui, là aussi, ne se substitueraient que partiellement aux obligations nationales, et pour lesquelles chaque État serait cette fois tenu d'apporter des garanties à hauteur de sa part respective d'euro-obligations émises.

AFP/VNA/CVN

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