La Chine ferme un consulat américain et évacue le sien à Houston

La Chine a ordonné vendredi 24 juillet la fermeture d'un consulat américain en représailles à une mesure identique visant sa propre mission diplomatique à Houston, où le personnel a cédé la place à la police sur fond d'accusations d'espionnage.

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Des passants devant l'entrée du consulat américain à Chengdu, le 23 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Américains vont devoir fermer leur représentation à Chengdu, une métropole de 16 millions d'habitants du Sud-Ouest de la Chine, a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères, dernier avatar d'une escalade inédite entre les deux géants du Pacifique. Cette décision constitue "une réponse légitime et nécessaire aux mesures déraisonnables des États-Unis", a-t-il souligné.

La Maison Blanche a appelé Pékin à "cesser" ses propres "actes néfastes plutôt que de se lancer dans des représailles". Mais Washington s'est pour le moment gardé de brandir publiquement la menace de contre-représailles.

"Message" à Pékin

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait déclaré jeudi 23 juillet que le consulat de Chine à Houston était une "plaque tournante de l'espionnage et du vol de propriété intellectuelle".

Washington a donné mardi 21 jusqu'à ce vendredi 24 juillet à Pékin pour fermer sa mission dans cette ville du Texas, grand pôle mondial de recherche biologique et médicale.

Washington a expliqué que cette fermeture n'était pas une réponse à un dossier spécifique.

"À un moment donné, il faut tout simplement dire +assez+", a dit un haut responsable du département d'État américain.

Un responsable du ministère de la Justice a renchéri en évoquant un "message" aux autres diplomates chinois pour qu'ils "arrêtent" les activités d'espionnage économique.

Ce bâtiment à Houston est "une propriété nationale de la Chine", a quant à lui souligné samedi 25 juillet dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, se référant au droit international.

La tension sino-américaine, déjà alimentée par la guerre commerciale et les accusations mutuelles sur l'origine du COVID-19, est montée d'un cran ces dernières semaines avec l'imposition par Pékin d'une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong.

Les deux pays ont pris en outre des sanctions réciproques au sujet du Xinjiang, les États-Unis accusant Pékin de violer les droits des musulmans ouïghours dans cette région du Nord-Ouest de la Chine.

"Réponse graduée"

Accentuant la pression, Mike Pompeo a appelé jeudi 23 juillet "le monde libre" à "triompher" de la "nouvelle tyrannie" incarnée selon lui par la Chine communiste.

"La situation actuelle des relations sino-américaines ne correspond pas aux souhaits de la Chine et les États-Unis en sont entièrement responsables", a répondu la diplomatie chinoise.

Localisation de l'ambassade et des consulats des États-Unis en Chine.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le ministère américain de la Justice a également fait savoir qu'un ressortissant singapourien avait plaidé coupable vendredi 24 juillet, accusé d'avoir espionné les États-Unis pour le compte de la Chine dans une autre affaire.

Les tensions entre les deux superpuissances ont fait chuter les places boursières chinoises : Hong Kong a terminé en baisse de 2,19%, Shanghai de 3,9% et Shenzhen de 5%.

La mission de Chengdu couvre notamment la région autonome du Tibet. Selon son site internet, elle compte 200 employés, dont 150 de statut local.

En 2013, la Chine avait demandé des explications aux États-Unis après la parution dans la presse d'une carte, divulguée par le lanceur d'alerte Edward Snowden, montrant des sites d'espionnage américain dans le monde. Le consulat de Chengdu y figurait.

AFP/VNA/CVN

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