La chaleur monte sur la France, 53 départements en vigilance canicule

La chaleur s'est installée lundi 24 juin sur une partie Centre et Est de la France, qui va affronter cette semaine une canicule d'une précocité inédite, poussant déjà les habitants à chercher les coins d'ombre et les pouvoirs publics au branle-bas de combat face aux risques sanitaires.

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Près de Lille, le thermomètre affiche 37 degrés le 24 juin
Photo: AFP/VNA/CVN

Le président de la République, Emmanuel Macron, a assuré que "tout le gouvernement" était mobilisé pour faire y face. Première conséquence importante: les épreuves du brevet des collèges, qui devaient avoir lieu jeudi 27 juin et vendredi 28 juin, sont reportées en début de semaine prochaine dans toute la France métropolitaine, a annoncé le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. Quelque 53 départements ont été placés lundi 24 juin en vigilance orange par Météo-France, de Paris au Centre, de l'Auvergne à la Bourgogne et l'Alsace, en basse et moyenne vallée du Rhône.

Lundi après-midi 24 juin, le thermomètre est monté jusqu'à 31,3°C à Paris, 32,4°C à Lyon, 32,8°C à Grenoble, 33,5°C à Clermont-Ferrand, selon l'organisme de la prévision. 37°C ont été atteints à Carpentras, 35°C à Avignon. Mardi, on progressera d'un cran pour entrer dans l'épisode caniculaire: 34°C prévus à Paris et Reims, 36°C à Nancy, Metz, Strasbourg, 37°C à Lyon, 39°C à Grenoble. Mercredi 26 juin, la barre des 40°C sera atteinte à Besançon, Nevers, et le mercure devrait atteindre les 41°C à Clermont-Ferrand ou Lyon.

Dans la capitale des Gaules, la chaleur était déjà étouffante lundi, les touristes trouvant refuge à l'ombre des "traboules", les passages du Vieux Lyon, d'autres bravant une file d'attente de 50 m pour accéder à la piscine du Rhône, d'autres encore cherchant l'ombre des jardins et des musées. Cette vague de chaleur venue du Sahara ravive le souvenir de l'épisode d'août 2003, qui avait généré une surmortalité de 15.000 personnes (mais sur plus de 15 jours).

Avec le réchauffement planétaire, lié aux émissions de gaz à effet de serre, ce type de phénomène climatique hier exceptionnel va se répéter, intervenant aussi plus tôt et plus tard dans l'été, préviennent les scientifiques. L'épisode de cette semaine est sans précédent par son intensité et sa précocité, et ce depuis 1947 et l'établissement de relevés détaillés, souligne Météo-France.

Records en vue

Dès le milieu de la semaine, des records vont être établis pour un mois de juin voire "localement tous mois confondus". Le jour le plus chaud se situera entre jeudi 27 juin et vendredi 28 juin. La canicule, qui implique au moins trois jours et trois nuits au-delà d'un certain seuil de température (différent selon les régions), devrait s'étendre au-delà du week-end au moins sur une large moitié du sud-est, indique Étienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France. Et aucune région ne devrait être épargnée par les pics, y compris le nord-ouest en fin de semaine.

Après les vallées de la Loire, du Massif Central, du Rhône et l'arrière-pays provençal, la chaleur va gagner mardi le Nord-Est, avant de s'étendre entre mercredi et jeudi. Il a déjà fait 20,4°C la nuit de dimanche 23 juin à lundi 24 juin à Paris (le seuil caniculaire étant fixé à 21°C la nuit dans la capitale). "Ilots de chaleur", les villes souffrent particulièrement, pour cause de sols bétonnés, du manque d'arbres et de l'intensité des activités humaines.

Une femme prend un bain de soleil sur une pelouse à Lyon, le 24 juin.
Photo: AFP/VNA/CVN

À Paris, seniors et malades peuvent s'inscrire, par appel au 3975, au fichier "Chalex", pour être régulièrement contactés par téléphone. Sont aussi prévues des "salles rafraîchies" dans les établissements publics, des fontaines temporaires, l'ouverture nocturne de 18 parcs... La ministre de la Santé Agnès Buzyn a appelé les Français à ne pas "minimiser" les risques, qui ne concernent pas seulement les "personnes vulnérables".

Les pouvoirs publics rappellent la nécessité de boire de l'eau régulièrement, mouiller son corps et protéger sa peau. La plateforme d'information "Canicule info service" est accessible au 08 00 06 66 66 (numéro vert). "Je suis une personne âgée donc je reste à la maison", a expliqué Mireille Soler, une Marseillaise de 80 ans. "Je bois beaucoup, je me rafraîchis. Mais c'est inquiétant ces températures, on se demande ce que ça va donner pour les prochaines années".

Étés caniculaires

L'annonce de ces fortes chaleurs a provoqué une ruée sur les équipements pour rafraîchir l'air, selon plusieurs distributeurs. La consommation d'électricité sera "importante", avec une "potentielle pointe de consommation estivale jeudi 27 juin à 13h", mais l'approvisionnement devrait être assuré sans problème, a indiqué le gestionnaire du réseau à haute tension, RTE. Alors qu'un pic de pollution à l'ozone est attendu mercredi à Paris, la Ville a demandé lundi soir 24 juin la mise en place de la circulation différenciée. La métropole Lyon a fait de même.

Mardi matin 25 juin, le ministre de la Transition énergétique François de Rugy doit présenter un "nouveau dispositif" permettant de faciliter le déclenchement du trafic alterné dans la capitale en fonction des seuils de pollution. Côté agriculteurs, les producteurs de grandes cultures ne montrent pas trop d'inquiétude. "Si ce n'est que deux, trois jours de températures exceptionnelles, la plante peut attendre", explique François Jacques, de l'institut technique Arvalis.

Avec le réchauffement climatique, à l'échelle saisonnière, c'est l'été qui se réchauffe le plus. À Paris, les cinq étés les plus frais ont tous été observés avant 1980. Selon les scénarios de Météo-France, "le réchauffement pourrait atteindre 2°C à l'horizon 2071-2100" dans le pays par rapport à l'ère pré-industrielle, voire 4°C pour le plus pessimiste, avec des vagues de chaleur deux à trois fois plus nombreuses d'ici le milieu du siècle.


AFP/VNA/CVN

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